• Histoire de la langue française

    L’appartenance du français à l’indo-européen

    Des populations parlant un même type de langue ont émigré par vagues successives entre 6 500 et 5 500 av. J.-C. dans toute l’Europe et en Inde, d’où le nom de cette famille de langues qualifiée par la suite d’indo-européenne.

    Il a fallu attendre le XIXe siècle, et notamment la découverte d’une très ancienne langue d’Inde, le sanskrit, pour constater que des langues apparemment aussi différentes que le latin, l’anglais, l’allemand, le breton, le russe, le persan, ou le français, présentaient de nombreuses ressemblances et remontaient vraisemblablement à une même langue : l’indo-européen.

    De fortes ressemblances

     Latin

    mater

    frater

    pater

    sorror

     Anglais

    mother

    brother

    father

    sister

     Allemand

    mutter

    bruder

    vater

    schwester

     Breton

    mamm

    breur

    tad

    c’hoar

    Russe

    mat

    brat

    (atets)

    siestra

    Persan

    modar

    baradar

    pedar

    khalar

     Français

     

    mère

    frère

    père

    sœur

     
    La langue française, en grande partie issue du latin parlé

    De même que le latin, le gaulois fait partie de la famille des langues européennes. Lorsque les Romains ont conquis la Gaule en 52 av. J.-C., le latin parlé des soldats et des fonctionnaires romains s’est rapidement répandu ; dès le IVème siècle, la langue gauloise avait presque totalement disparu au profit d’un latin déformé par l’accent gaulois, et imprégné de mots germaniques correspondant aux diverses invasions.
    Très largement issu du latin parlé, le français compte encore :

    • une centaine de mots gaulois comme: alouette, balai, bouleau, bruyère, caillou, char, chemin, chêne, druide, dune, glaise, lande, ruche, soc, tonneau…
    • près de mille mots germaniques comme: balafre, blafard, blanc, bleu, brun, butin, danser, effrayer, galoper, garder, gâteau, guère, guerre, guetter, hache, maréchal, orgueil, riche, sale, tomber, trop…
    L’ancien français (IXe – XIIIe siècle), encore proche du latin

    Le premier texte en français dont nous ayons connaissance date de 842. Il s’agit des Serments de Strasbourg échangés entre Louis le Germanique, de langue germanique, et Charles le Chauve, de langue française, contre leur frère Lothaire, chacun s’exprimant dans la langue de l’autre, et non en latin comme c’en était la coutume.

    La France se divisait alors en deux zones linguistiques : on distinguait, dans le Midi, les dialectes où oui se disait oc, appelés par la suite dialectes de langues d’oc, et dans le Nord, les dialectes où oui se disait oïl, définissant ainsi les langues d’oïl. Les dialectes d’oïl furent prépondérants dans la mesure où Paris devint la capitale des rois : l’ancien français en est issu.

    De grands textes littéraires ont été écrits en ancien français du XIe au XIIIe siècle, textes écrits en vers et souvent chantés comme la Chanson de Roland, qui relate des faits de chevalerie sous Charlemagne, ou les romans courtois, avec, par exemple, Lancelot pour héros.

    Comme le latin, l’ancien français comportait des déclinaisons : selon la fonction du mot dans la phrase, la terminaison en était différente. Ceci permettait de disposer les mots dans un ordre plus libre qu’en français moderne. Des six terminaisons du latin, ne sont restées en ancien français que celles du sujet et du complément.

    À la suite des invasions des Vikings en Normandie (Xe siècle) et de la constitution de l’empire arabe (du VIIIe au XIVe siècle), la langue française s’est enrichie en empruntant des mots qui lui manquaient.
    — Quelques emprunts à la langue normande comme : agrès, crique, hauban, vague, varech
    — Quelques emprunts à la langue arabe comme : alambic, amiral, chiffre, coton, douane, échec, goudron, hasard, magasin, orange, sirop, sucre, zéro…

    La renaissance du français (XVIe siècle)

    Le français a continué à évoluer aux XIIIet XIVe siècles, les déclinaisons disparaissent peu à peu. Au XVIe siècle, l’ordre des mots (sujet, verbe, complément) devint désormais déterminant. L’enseignement s’effectuait toujours en latin, mais les écrivains souhaitaient que le français devienne une grande langue littéraire. On s’inspira alors, comme les Italiens l’avaient déjà fait, des œuvres et des idées des écrivains grecs et latins de l’Antiquité que l’on traduisit. Il s’agissait donc d’une « renaissance ».

    Au XVIe comme au XVe siècle, la langue française est marquée par l’adaptation de beaucoup de mots latins (comme académie, agriculture). S’y ajoutent la multiplication des suffixes diminutifs (maigrelet), la construction de mots composés (aigre-doux) et l’emprunt d’environ 2000 mots à l’italien comme : artisan, brave, caporal, carnaval, charlatan, concert, escalier, façade, infanterie, sonnet…

    Le français du XVIIème et du XVIIIème siècles : une langue qui se fixe

    Àla fin du XVIe siècle, la langue française perd de son unité, et dès le début du XVIIe siècle, Malherbe, poète de la cour, cherche à discipliner la langue littéraire en faisant par exemple la chasse aux mots anciens, aux mots inventés, familiers, provinciaux ou techniques.

    En 1635, Richelieu fonde l’Académie française et, en 1694, paraît la première édition du Dictionnaire de l’Académie qui devait fixer le sens des mots, un sens souvent plus fort qu’aujourd’hui : un déplaisir est une profonde douleur et un ennui, un chagrin violent.

    Au XVIIIe siècle, la langue reste classique et s’affirme. Quelques mots sont empruntés à l’anglais : meeting, budget

    Le français actuel: une langue multiple

    Après la Révolution française, au début du XIXe siècle, la langue s’est enrichie de nouvelles idées et donc de nouveaux mots ; les écrivains romantiques ont élargi leur vocabulaire avec des mots issus des pays orientaux et ont utilisé divers registres de langue.

    Au XXe siècle, et notamment à la fin du siècle, les progrès de la technologie ont fait se développer les vocabulaires techniques, parfois repris dans la langue d’origine, souvent l’anglais : bulldozer.

    Le développement des médias, notamment de la radio et de la télévision, ont mis en contact les multiples variantes du français, du verlan (ripou, rebeu, meuf, keuf) aux vocabulaires issus des progrès techniques : cédérom, internaute, zapper etc.

    De nouvelles constructions de mots se développent, comme les mots-valises : informatique où se mélangent information et automatique.

     


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