• Cancer de la prostate

    Cancer de la prostate, les hommes en danger

    La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située tout juste sous la vessie et entoure l’urètre, le canal par lequel l’urine et le sperme sont évacués (voir le schéma). Le rôle de la prostate est de produire et stocker le liquide séminal qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, constitue le sperme.

    Cancer de la prostate

    Chaque année, plus de 40 000 hommes sont touchés par le cancer de la prostate. Plus il est détecté tôt, mieux il est traité. Ainsi un dépistage est recommandé après 50 ans. Quelles sont les techniques de détection et les traitements ? Les conséquences sur la vie quotidienne des malades ? Un dossier sur le premier cancer masculin.

    Adénome, cancer… la glande qui fait mâle !

    La prostatePetite glande masculine, la prostate est située sous la vessie, à proximité des voies urinaires et génitales. Cet organe peut être victime de diverses affections : l’infection de la prostate ou prostatite, l’adénome de la prostate ou hypertrophie bénigne et le cancer de la prostate.

    Mieux informer et mieux soutenir les patients

    Premier cancer masculin, le cancer de la prostate bénéficie d'une prise en charge de plus en plus efficace. Mais les patients regrettent de ne pas être suffisamment informés sur les différents traitements et les conséquences de chacun, en particulier sexuelles.

    Chaque année, on compte en France plus de 60 000 nouveaux cancers de la prostate. Si les traitements s'améliorent, le soutien offert aux patients semble encore insuffisant.

    Améliorer l'information des patients atteints de cancer de la prostate

    Cancer prostate information soutien patientsMoins enclins à parler de leur maladie, les hommes atteints de cancer de la prostate bénéficient-ils d'informations et de soutiens suffisants ? Pas vraiment si l'on en croît les résultats d'un récent sondage effectué à la demande de Ferring Pharmaceuticals. Le sondage, un questionnaire en ligne effectué auprès de 624 hommes atteints du cancer de la prostate provenant de huit pays (France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni et Etats-Unis), a révélé que plus d'un tiers d'entre eux (34 %) ont affirmé ne pas être assez informés pour participer à la prise de décision concernant les traitements et plus d'un tiers (34 %) se disaient "insatisfaits" ou "pas très satisfaits" de la quantité de l'information disponible au cours des mois suivant le diagnostic.

    Selon Gunter Feick, président de l'association allemande des patients Bundesverband Prostatakrebs Selbsthilfe e. V. (BPS), "Ce net besoin d'informations et de soutien est d'autant plus important que la majorité des hommes sondés (78 %) ont l'impression que leur vie sexuelle a été atteinte négativement par le cancer de la prostate".

    Aborder les conséquences sexuelles du traitement

    Une préoccupation largement retrouvée dans le sondage puisque plus de la moitié des patients (56 %) et des conjoints (53 %) auraient aimé que les médecins passent plus de temps à leur parler des conséquences de la maladie et de son traitement sur leur vie sexuelle. Près de deux tiers (65 %) des conjoints auraient aimé avoir plus de renseignements sur les effets potentiels sur leur vie sexuelle. Lors des consultations, les conséquences émotionnelles de la maladie sont rarement évoquées (66 % des hommes ont répondu "jamais discuté" et plus de la moitié 57 % estiment ne pas avoir eu de soutien adéquat après le diagnostic).

    Prévention et dépistage du cancer de la prostate

    Le dépistageDétectées à un stade précoce, 95 % des tumeurs de la prostate pourraient être guéries. C’est dire l’importance du dépistage. Bien que l’origine de ce cancer reste mystérieuse, certains facteurs de risques sont connus. Quelques conseils peuvent réduire le risque de développer cette maladie.

     

    Le cancer de la prostate touche 40 000 Français chaque année, c'est le premier cancer masculin devant le cancer du poumon1. Plus il est détecté tôt, mieux il est traité. Les options de traitements comprennent une simple surveillance, un traitement hormonal, depuis peu des traitements ciblés, la radiothérapie ou la chirurgie. Mais malgré les progrès, tant sur le plan thérapeutique que du dépistage, ce cancer entraîne toujours 10 000 décès par an. Face à ces chiffres, l'idée de pouvoir prévenir la survenue de ce cancer fait son chemin depuis plusieurs années. Une nouvelle étude semble confirmer la validité de cette thèse.

    D'anciens médicaments efficaces en prévention ?

    Médicament cancer prostateCertaines hormones sexuelles (les androgènes) pourraient jouer un rôle dans le développement de ce type de cancer. Plusieurs hormonothérapies agissent en les bloquant. L'idée serait de voir si cette action thérapeutique peut également être efficace en prévention.

    Dans le prestigieux New England Journal of Medicine, une équipe américaine a évalué le dutastéride. Ce médicament, commercialisé sous le nom d'Avodart® par les laboratoires Glaxosmithkline, est déjà utilisé dans le traitement des adénomes de la prostate. Il inhibe la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone, un androgène particulièrement actif au niveau de la prostate. Au total, 6 729 hommes âgés de 50 à 75 ans à risque de cancer de la prostate (taux de PSA - marqueur du cancer - élevé mais absence de cancer, prouvée par une biopsie effectuée dans les 6 mois précédant le début de l'étude) ont été divisés en deux groupes. Le premier recevait 0,5 milligramme de dutastéride, l'autre moitié un placebo (comprimé inactif). Selon le principe du double aveugle, ni le médecin ni le patient ne savaient s'ils recevaient le médicament ou le placebo.

    Après 4 ans de suivi, 659 du groupe sous dutastéride ont développé un cancer de la prostate (19,9 %), contre 858 dans le groupe placebo (25,1 %). Résultat : le médicament réduit le nombre de 23 % le risque de cancer, et même de 31,4 % pour les formes familiales. Les effets secondaires se résument à des baisses de libido (3,3 % contre 1,6 % dans le groupe placebo), des troubles de l'érection (respectivement 9 % contre 5,7 %). Cependantn le risque d'attaques cardiaques semble plus important dans le groupe sous dutastéride (0,7 % contre 0,4 %), bien que statistiquement cette différence ne soit pas significative.

    Une hypothèse séduisante mais pour le moment inapplicable

    Dans un éditorial accompagnant la publication de cette étude, le Pr. Patrick Walsh du James Buchanam Brady urological Institute tempère l'enthousiasme des chercheurs. Il rappelle les résultats de l'étude Prostate Cancer Prevention Trial (PCPT)4, qui avait testé sur plus 18 000 hommes de plus de 55 ans le finastéride, un autre inhibiteur de la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone. Au terme du suivi de 7 ans, les scientifiques avaient conclu à une réduction du risque de cancer de la prostate de 24,8 %. Mais il était apparu par la suite que le nombre de biopsies entre les deux groupes n'était pas équivalent, et après correction, aucune différence significative n'avait été observée entre les deux groupes. Une déception confirmée par une équipe finlandaise. Dans l'étude sur le dutastéride, le risque de tumeur potentiellement mortelle n'est pas non plus réduit…
    Selon le Pr. Patrick Walsh5, "ni le finastéride, ni le dutastéride ne préviennent le cancer de la prostate mais ils réduisent juste temporairement les tumeurs qui ont peu de risque d'être mortelles, et ils ne réduisent pas le risque de biopsie positive chez des patients qui ont un PSA élevé (PSA qu'il faudra corriger si le patient prend ces traitements) ou un toucher rectal anormal". Des critiques analogues avaient été avancées en 2003 par le Pr. Peter Scardino6, qui estimait que le seul critère pertinent en terme de prévention du cancer est la survie globale. En effet, pour les cancers de la prostate, le risque de décès dans les 15 ans suivant le diagnostic oscille entre 4 et 30 %, en fonction de l'âge et de la gravité de la tumeur. Ainsi, on meurt plus souvent avec un cancer de la prostate, qu'à cause d'un cancer de la prostate... Le Pr. Patrick Walsh avance un dernier argument : "Selon lui, l'utilisation de ces médicaments en prévention pourrait être risqué. Parce que les niveaux de PSA sont supprimés, les hommes pourraient avoir un sentiment injustifié de sécurité, et si un cancer de la prostate se développe, le diagnostic pourrait être retardé jusqu'à des stades avancés, qui seraient alors plus difficiles à traiter.

    Conclusion : si l'hypothèse d'une prévention du cancer de la prostate est scientifiquement séduisante, aujourd'hui ces composés (finastéride et dutastéride) ne semblent pas constituer des agents de chimioprévention très pertinents. L'enjeu de la prise en charge du cancer de la prostate est aujourd'hui de bien le détecter et de savoir ensuite s'il est utile de le traiter.

    Causes du cancer de la prostate

    Il n’y a pas de cause principale du cancer de la prostate, mais certains facteurs peuvent accroître le risque de développer la maladie. Le risque augmente avec l’âge. Les facteurs de risque suivants ne signifient pas que vous aurez le cancer de la prostate, mais plutôt que vos probabilités de le développer sont plus élevées.

    Les risques sont plus élevés si vous avez :

    • l'âge – plus de 65 ans;

    • des antécédents familiaux de cancer de la prostate;

    • ­ des ancêtres d’origine africaine.

    Des facteurs de risque possibles tels qu'un régime alimentaire riche en matières grasses et l’exposition professionnelle à un métal appelé cadmium sont présentement à l’étude. On effectue également des recherches pour vérifier si un apport élevé en calcium pourrait être en cause. Le calcium comporte de nombreux avantages pour la santé; jusqu’ici les études démontrent que pour être préoccupants, les niveaux de calcium doivent être extrêmement élevés – beaucoup plus que l’apport provenant d’une alimentation normale.

    Le cancer de la prostate peut parfois se développer en l’absence de tous ces facteurs de risque.

    Réduire vos risques

    Vous n’exercez aucun contrôle sur certains des facteurs de risque du cancer de la prostate, comme votre âge ou vos ancêtres. Vous pouvez par contre changer votre alimentation. Choisir de manger sainement est bon pour vous et pourrait réduire les risques de cancer de la prostate.

    • Mangez moins de matières grasses.

    • Misez sur les fruits et les légumes dans votre régime alimentaire.