Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi a annoncé sa candidature, mercredi, à l'élection présidentielle, qui doit se tenir au printemps. «Je me tiens devant vous aujourd’hui pour la dernière fois dans un uniforme militaire, après avoir décidé de quitter mes fonctions de ministre et de chef de l’armée», a déclaré Abdel Fattah al-Sissi. «En toute humilité, je me présente à la présidentielle de l’Egypte», a-t-il poursuivi, promettant de «continuer à combattre tous les jours pour une Egypte débarrassée du terrorisme».

Le président par intérim et le commandement de l’armée égyptienne étaient réunis mercredi autour d'Abdel Fattah al-Sissi, qui leur a annoncé sa démission avant la présidentielle, ont indiqué l’armée et un média d’Etat. Citant une source militaire, le site internet du quotidien gouvernementalAl-Ahram indiquait plus tôt mercredi que le maréchal Sissi devait annoncer au cours de cette réunion entamée à la mi-journée «sa démission du poste de ministre de la Défense», condition sine qua non pour pouvoir se présenter à la présidentielle.

Le maréchal Sissi, nouvel homme fort du pays, a rassemblé ses affaires dans son bureau au ministère de la Défense avant de se rendre à cette réunion, précise le journal. En fin d’après-midi, le président par intérim Adly Mansour a rejoint cette réunion, après son retour du Koweït, où il a assisté au sommet annuel de la Ligue arabe. Il a promu au rang de général le chef d’état-major Sedki Sobhi, pressenti pour remplacer le maréchal Sissi à la tête de l’armée, a annoncé la présidence dans un communiqué. En soirée, la réunion se poursuivait selon des responsables de la présidence et de l’armée. Un haut gradé a confirmé que le maréchal allait démissionner mercredi.

Architecte de la destitution en juillet du président islamiste Mohamed Morsi, le maréchal Sissi est de loin la personnalité la plus populaire d’Egypte et il est donné favori de la présidentielle. Depuis la destitution de Mohamed Morsi, seul chef d’Etat jamais élu démocratiquement en Egypte, ses partisans sont durement réprimés et cette implacable campagne a fait, selon Amnesty International, au moins 1 400 morts.