• Enseignement / Apprentissage du français au collège

    Enseignement / Apprentissage du français au collège

     

     

    « LE PROJET PÉDAGOGIQUE » :

     

    Donner du sens aux apprentissages de nos apprenants.Les nouveaux manuels "Parcours" de l'enseignement collégial offrent cette possibilité de travail en projets. La préoccupation majeure qui semble contrarier les enseignants scrupuleux, qu’ils soient débutants ou chevronnés, est la suivante : « comment faire passer des savoirs et des savoir – faire  aux élèves » à partir des manuels programmés par le MEN ? Autrement dit, quelles approches utiliser, quelles stratégies adopter pour inculquer aux apprenants tel ou tel savoir, développer telle ou telle compétence, aiguiser telle ou telle habileté? 

    Répondre à ces interrogations nous amène à choisir dans la littérature pédagogique  les  méthodes et les stratégies d’apprentissage qui puissent mobiliser et stimuler nos apprenants,   tout en donnant  un sens à leurs apprentissages.

    Il va sans dire que notre intention n’est nullement de théoriser et de spéculer sur les soubassements théoriques de la pédagogie de la réussite ou de l’approche par compétences, mais plutôt de proposer aux collègues enseignants des pistes de travail et des stratégies d’exploitation pratique des nouveaux manuels de français au programme.

    Bien sûr ces propositions modestes sont sujettes à l’appréciation des collègues qui pourraient les enrichir en détectant  là où elles pêchent. Leurs remarques et leurs appréciations ne feront à coup sûr que fertiliser et cimenter notre conception didactique commune de l’enseignement / apprentissage du français au collège.


     

    « TOUTE LEÇON DOIT ÊTRE UNE REPONSE. »
    John DEWEY (1859-1952)


     

    Pour aller droit au but, je dirai que «  apprendre »  n’est en aucune façon une accumulation des savoirs et un entassement  des connaissances : « l’élève n’est pas un vase à remplir mais une énergie à développer. », disait Montaigne.
     
    Les apprentissages ainsi exhibés n’ont ni sens ni nécessité aux yeux des élèves ; ils n’en voient pas l’utilité dans leur vie si ce n’est pour passer un contrôle et avoir une note ; les apprentissages perdent ainsi leur dimension formative, instructive et éducative ; il faudrait donc donner du sens aux apprentissages de nos apprenants : Ahmed ou Fatima apprend à lire et à écrire le français, à conjuguer des verbes, à décrire un paysage, à argumenter un point de vue, à raconter un fait divers…etc pourquoi faire ? Pour quelle finalité pratique et utile ?
    Une leçon qui n’est pas une réponse à ces questions n’est donc pas une leçon.


     

    APPRENDRE, C’EST AVOIR UN PROJET


    Je crois que c’est un leurre que de dire que mes élèves apprennent bien parce que je leur  fais de tout : de l’oral, de l’écrit, de la grammaire, du lexique…etc.
    A mon sens, l’apprentissage devrait être finalisé ; autrement dit, l’apprentissage n’est vraiment un apprentissage que s’il est intégré et réinvesti dans des situations motivantes et vécues ; Il faudrait créer  un appétit chez nos élèves, leur donner envie de travailler, de participer et d’apprendre : les apprentissages n’ont de valeur et de sens pour l’apprenant que s’ils sont conçus dans un projet d’utilisation utile et vécue.

    Prenons comme exemple les manuels « PARCOURS I,II et III » au programme dans les collèges de la délégation de l’éducation nationale de Chefchaouen (et peut-être aussi dans d’autres) ; ce sont des manuels conçus pour être travaillés selon l’approche de la pédagogie du projet. Ils sont répartis ainsi :

    -   « PARCOURS I », 1ère année du collège : une période sur le texte narratif et une autre sur le texte descriptif.
    -   « PARCOURS II », 2ème année du collège : une période sur les médias et une autre sur le texte théâtral
    -   « PARCOURS III », 3ème année du collège : une période sur la correspondance et le récit de vie et une autre sur l’étude d’une œuvre intégrale.

    Chacune de ces périodes est constituée de deux ou trois séquences qui traitent des aspects différents du thème principal de la période.
    Cette répartition, relativement réussie à mon avis, permet à l’enseignant,  de concevoir une progression séquentielle voire périodique ayant comme finalité : la réalisation d’un projet relatif aux objectifs généraux de la période ou de la séquence. D’ailleurs toutes les périodes et séquences contiennent un moment de travail intitulé « projet d’écriture » réservé justement à ce but.

    Prenons comme exemple le manuel « PARCOURS II » de la deuxième année du collège.
    L’enseignant, dans l’esprit de la pédagogie du projet, pourrait confectionner dès le début de la période un projet   relatif  au journal de classe (période III) et à la  rédaction et la représentation d’une pièce de théâtre modeste (période IV).

    Proposer donc des projets similaires aux  élèves va mettre ces derniers dans des situations problèmes et donc dans des situations de besoins. Je m’explique.

    L’élève aura besoin de savoir, pour les mettre en pratique dans le journal de classe, les techniques de rédaction d’un reportage, d’un fait divers, d’un éditorial ; savoir comment préparer et mener une interview, rédiger un bulletin météo, une annonce, une publicité..etc.

    Les élèves ainsi « mis en situation de projet » éprouvent le besoin de se renseigner pour combler le manque ressenti pour réaliser telle ou telle activité du projet. Solution ?
    Le manuel et le professeur sont là pour répondre aux besoins des élèves et satisfaire leur frustration : les séances d’étude de texte, de grammaire, de vocabulaire, de production écrite et autres deviennent des REPONSES AUX BESOINS DES ELEVES : les apprentissages ainsi conçus ont un sens pour nos élèves.

    Cette approche pédagogique peut être appliquée sur tous les projets périodiques contenus dans ces manuels « PARCOURS », avec bien évidemment des variantes relatives au type de projet entrepris.