• La Palestine:terre promise ?

     Silence et complicité

    Il n’y a pas que les bombes qui tuent les palestiniens aujourd’hui ,mais aussi et surtout le silence et la complicité de la communauté internationale,la désinformation des médias mal intentionnés et la désinvolture des citoyens qui ne sont quoi qu’il arrive jamais concernés.

    Il faut attendre le 16ème siècle pour voir sortir la (science de la terre) des ténèbres. Durant 15 siècles, la science est dominée par l’idée « globale du monde ». C’est à l’astronome polonais, Nicolas Copernic, et à sa théorie du « mouvement circulaire uniforme » que nous le devons. La vision médiévale du « géocentrisme » qui plaçait l’homme au centre d’un Univers fait pour lui avait vécu. Ce fut un tournant fondamental de la pensée ; la terren’était plus qu’une planète comme les autres qui tournait autour du soleil...

    Copernic ne fut pas pris au sérieux par ses contemporains et sa découverte alimenta des réactions pendant deux siècles. La pensée continuait à subir l’influence des interprétations dominées par les chrétiens qui plaçaient toujours les pôles aux ténèbres et au paradis. La rotondité de la terre restait une hérésie. Mais malgré tout une brèche était ouverte dans la vieille conception du monde. Les travaux de Copernic ont eu le mérite d’affronter la science des « apparences » et du « vécu immédiat », ce qui place l’Homme au cœur de ses responsabilités. Depuis Copernic le monde a surmonté son déficit en sciences de la terre : la cosmologie. Mais c’est sans compter sur les potentats religieux qui sont toujours dans la place, parfaits dans leur rôle d’interprétation du monde.

    Israël et le peuple élu

    La théorie de la terre promise promu au rang de vérité historique immuable en est l’exemple le plus significatif. Dans une promesse biblique vieille de 4000 ans, Dieu dit à Abraham « A ta postérité je donne ce pays, depuis le fleuve d’Égypte, jusqu’au grand fleuve Euphrate. » Dans les procès verbaux des résolutions et des projet sionistes dès la fin du XIXème siècle ces idées dominent la pensée sioniste. « le futur état sioniste doit être fort, de caractère impérial et glorieux pour mieux refléter la supériorité du peuple élu de Dieu sur les autres peuples, principalement en Asie et en Afrique » (1er congrès mondial, 1897 à Bâle) Le slogan de terre promise, de peuple élu vont émailler la politique expansionnistes et agressive de l’Etat d’Israël, dés sa création.

    Droit du sang ou droit du sol ?

    En 1967, Jean Paul Sartre, dans la revue les Temps Modernes, réunit sous le titre « le conflit Israélo-Arabe » des intellectuels arabes et israéliens. Dans cet énorme livre document de 1000 pages, les points de vue des intellectuels arabes font état de la souffrance du peuple, des réfugiés palestiniens à qui on a volé la terre, du poids de l’injustice qui les frappe, ils stigmatisent l’expansionniste de l’Etat d’Israël et le racisme anti-arabe, argumentent sur la manipulation de l’histoire. Les intellectuels israéliens sont moins homogènes dans leurs réflexions. Tous ne sont pas acquis à cette supercherie qui consiste à faire porter tout le poids sur les victimes et à puiser dans la bible une argumentation sans appel. 
    L’un d’eux, Uri Avnery, une des principales figures politiques du camp radical de paix israélien ’Gush Shalom’, nous laisse apprécier un échantillon de son propos « hébreux et arabes, la mission de notre génération, des forces nouvelles de tous les pays de la région, consiste à sortir du cercle vicieux légué par nos pères ». 
    R.J. Zwi Werblousky, Doyen de la faculté des Humanités de l’université Hébraïque de Jérusalem, lui est persuadé que Dieu reconnaîtra les siens, encense le peuple juif pour sa fidélité aux préceptes de Dieu : « la terre sans le peuple est tout autant en exil que le peuple sans la terre. Et la terre attend aussi, peut-on dire, le retour de son partenaire prédestiné.[...] Privé de son partenaire élu et prédestiné. Déjà les anciens rabbins avaient observé qu’une bénédiction implicite était contenu dans cette malédiction tant d’Israël serait en exil, la terre n’accepterait aucun autre habitant.[...] Le slogan de Zanguill ’la terresans peuple pour un peuple sans terre’ était certainement faux, mais contenait assez de vérité. » Il explique le succès obtenu par les juifs en « [....] colonisant la terre et en faisant de ce désert un éden et de sa steppe un jardin semblable à celui du seigneur ». 
    La science et l’histoire n’ont qu’à bien se tenir. Les dynamismes qui nourrissent les vieux obscurantismes fonctionnent encore et nous préparent à d’autres sciences ou se retrouvent aujourd’hui tous les intégrismes ; en cela Bush et Sharon ont été des orfèvres. 
    « Ne soit pas triste. Personne ne parviendra à se débarrasser de nous. La Palestine est une arrête plantée dans la gorge du monde. Personne ne parviendra à l’avaler » - Liban, 1948, Elias Senbar avec ses parents vit désormais en exil, les expulsions, les massacres ont vidé la Palestine des ¾ de ses habitants. Terrorisé par les menaces d’exécutions sommaires, ils ont fui dans une marche forcée vers le Liban, la Jordanie, le désert, ... 1967, au lendemain de la défaite arabe, Elias a 20 ans et c’est avec ces mots que son père tente de le rassurer. Ces mots ont peut-être décidé de ce qu’il est devenu aujourd’hui, l’intellectuel engagé, l’historien gardien d’une histoire sans oripeaux ni sacré. 
    Cette histoire, dès 48, le monde s’est employé à l’ignorer frappant les Palestiniens du sceau de péremption que lui destinait l’Europe pour jeter un voile sur les responsabilités, complicités et silence sur la Shoah. Sharon Shamir Beguin faisaient alors leurs premiers pas de prédateur ethnique.

    La nature de l’Etat d’Israël

    (c’est la force qui crée le droit) Jamais le conflit israélo-palestinien n’a offert autant de visibilité comme aujourd’hui grâce aux missions de solidarités, aux images télé , à la presse écrite, aux livres,aux reportages, aux fictions, au cinéma, à inter net. Néanmoins nous restons devant un grand vide, une absence de définition par ces mêmes médias qui bottent en touche l’histoire et toutes les analyses politiques. Voilà un demi-siècle que les médias écrivent, parlent, débattent sur ce conflit la tête enfouie dans le sable. Un demi siècle d’interprétations, d’autocensures et de mensonges. La guerre coloniale si difficile à nommer pour eux est pourtant la maladie originelle et centrale de ce conflit.

    Le permis de tuer

    L’extraordinaire disproportion des forces, le soutien inconditionnel des USA, l’ONU gadgétisée, l’hypocrisie de l’Europe, son silence, ses tergiversations ne laissent guerre de doutes sur ses intentions. Un prix d’horreur pour les ’alliés naturels’ de la Palestine : les dirigeants des pays arabes que les dollars ont rendu amnésiques.

    L’intifada est venue rappeler des vérités premières

    Israël dans sa vérité nue est un état occupant, colonial et raciste qui depuis sa création n’a jamais montré un signe d’apaisement. Même au plus fort du traité de paix, il a continué à annexer des terres palestiniennes pour agrandir les colonies. L’Etat d’ Israël a toujours méprisé et humilié les Palestiniens, n’a jamais reconnu l’existence de ceux qu’il a pourtant spoliés. Ainsi en mars dernier, alors que les tirs d’obus et les bombardements aériens israéliens tuaient 110 Palestiniens dont des dizaines d’enfants en seulement quelques jours, le vice-ministre israélien à la Défense, Matan Vilnai, menaçait publiquement Gaza d’une « plus grande shoah ». Embarrassé, Israël avait déclaré que Vilnai ne voulait pas menacer d’un véritable génocide, mais simplement d’un « désastre » ou d’une « catastrophe ». Sic

    L’Etat d’Israel en déficit de mémoire renforce son blocus

    Israël est en train d’étouffer la bande de Gaza. La directrice de l’agence des nations unies pour les réfugiés palestiniens, écrivait : « Gaza est sur le point de devenir le premier territoire à être délibérément réduit à un état de misère sordide » Mais seul les palestiniens ressentent, ce qu’évoque les murs, les miradors et les barbelés qui encagent un million cinq cent mille Palestiniens dans la bande de Gaza ?le plus grand camp de concentration dans le monde. Une zone de non lieu pour le colonisateur qui sporadiquement lance des Opérations punitives ou la mort frappe au hasard une population qui n’en fini pas de payer les arriérés d’une histoire pour la qu’elle ils sont pour l’essentiel étranger. Affamés et assassinés en toute impunité. Israël se pare « d’ une légitime défense », puisque ces actes sont commis par un peuple toujours hanté par la crainte d’un Holocauste. 
    La mort nous révolte, les informations nous sont donnés d’une voix si détachée, que l’on finit par tout banaliser. Le produit qu’on nous présente est bourré d’intentions, pas pour nous nuire directement mais insidieusement d’attirer notre attention sur cette ’opération’ qui dans l’ordre des choses montre que la force brute à toujours raison.

    Du crime de guerre à la difficile mobilisation

    Le crime nous horrifie au point d’être tenté de mille fois fermer les yeux ou pire tourner le dos. Comment aujourd’hui répondre à l’information-télé-radio qui nous présente chiffres et anathèmes en guise de conclusion ? C’est comme si on coupait la réalité du monde en rondelles et que l’on nous la serve sous forme de tapas pour mieux les avaler - un goût de tout, un goût de rien. Les Palestiniens n’ont pas d’autre choix que celui de résister même si les conditions sont devenues extrêmement difficiles. Cependant, dans le séisme politique régional, le conflit Irakien est venu déstabiliser encore davantage la région. Désormais on ne peut plus raisonner à partir d’une Palestine isolée mais dans un contexte global.

    Devoir de désobéissances en Israël au nom de la démocratie

    Des voix discordantes s’élèvent avec le courage d’un engagement qui force l’admiration. Yitzhak Rabin l’a payé de sa vie. Shammai Leibowitz exprime son désaccord de refuznik « la domination de trois millions de palestiniens dans les territoires occupés nous conduit de fait à commettre un grand nombre d’outrage [...] Israël a recours à des opérations deterreur qui constituent de graves violations [...] La conclusion qui s’impose est qu’Israël est devenu une organisation terroriste [...] Nous ne voulons pas devenir des soldats robots, mais des soldats qui refusent de servir là où il n’y a pas de démocratie et qui le font au nom de la démocratie. Nous aurons peut-être à souffrir des conséquences de ce refus qui peuvent aller jusqu’à l’ostracisme, à l’emprisonnement [...] Nous devons aussi vérifier que ces ordres ne bafouent pas nos valeurs fondamentales, morales, juridiques et religieuses. ». Nous ferions preuve de naïveté en montrant un grand optimisme sur la portée de cette rébellion sur la société israélienne, par contre elle soulève irrémédiablement des questions sur l’avenir ,donc sur l’instabilité de cette situation qui laisse inaugurer d’autres perspectives aux conséquences imprévisibles... Le gouvernement Israélien entrave la démocratie en Israël et écrase les forces anti coloniales et démocratiques, qui comme Michel Warschawski réclament des sanctions contre Israël « les crimes de guerre commis par l’Etat d’Israël contre les populations civiles de Gaza l’excluent de la communauté des nations. Comme l’Apartheid d’Afrique du Sud, il devrait être sanctionné et boycotté, et non récompensé par un rehaussement de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne »

    Quand des israéliens s’attaquent au mythe de l’idéologie sioniste

    Journalistes , écrivains, cinéastes ,ou historiens hommes ou femmes se nomment Amira Hass, Michel Warschawski, Ilan Pappé, nurit Peled, Gideon Levy, Avi Mogradi, Idith Zertal ... 
    Deux livres très important sont sortit en 2008 . « Vaincre Hitler » d’Avraham Burg ( Fayard)et « Comment le peuple juif fut inventé » de Shlomo Sand( Fayard) deux livres qui feront dates dans la controverse qui les opposent aux dérives de l’Etat . Burg considère que « la mlse sous tutelle de millions de personnes signifie la remise en cause de l’essence juive » 
    Avec les nouveaux historiens, c’est un mouvement qui sonne comme un compte à rebours, et que l’on peut qualifier d’insurrectionnel quand ils s’attaquent à la résistance de la sacro sainte, histoire officielle, qui fait fi des lois de l’histoire universelle, avec pour argument imparable une raison tout à fait louable à leurs yeux d’historiens maison. « La raison d’Etat souvent prime sur la vérité » Ce qui fait dire à Benny Moris « Ils ont offert une interprétation de leur passé, simpliste et consciemment pro israélienne et généralement ont évité de mentionner quoique ce soit qui puisse nuire à l’image d’Israël » 
    N’y voyez vous pas un paradoxe quand l’Etat pour des raisons politiciennes use dumensonge sans état d’âme et qu’il peut dans le même temps faire référence à la Bible pour se cacher derrière dieu ? Pour à la fois sacraliser le mensonge en nourrissant la duplicité de son peuple. 
    Pour Sand « Les fondateurs du sionisme et plus tard les historiens « officiels » de l’Etat d’Israël sont allés rechercher dans la Bible tout ce qui pouvait justifier la décision, prise lors d’un congres sioniste, de créer le « foyer » juif et plus tard « L’ETAT juif »(...) Sand explique que se définir »Etat Juif et Démocratique » est un oxymore . Et que les dérapages racistes incessants de la société israélienne sont dans l’ordre des choses d’une telle définition. »

    Le blocus de Gaza est inhumain

    ( le texte qui suis est « pipé » d’une dépêche Internet envoyé par josé luis Moragues) Une vague de colère soulève l’indignation des israéliens anti -colonialistes par la voix de Michel Warschawski/ « ,ils réclament des sanctions contre Israël et demande l’exclusion d’Israël de la société des nations , pour les crimes de guerre commis par cet Etat qui empêche les livraisons d’aide humanitaire à Gaza, l’UE veut renforcer les relations d’Israël avec la Communauté européenne.Le silence de Kouchner est éloquent Quand : l’Etat d’Israël mène un génocide rampant contre le peuple de Gaza en utilisant l’arme de la famine, des coupures d’électricité, de la privation d’eau potable, en provoquant des épidémies et en empêchant les soins médicaux essentiels. Gaza est en état de siège et le criminel de guerre Ehoud Barak vient juste d’ordonner la réduction de moitié de l’aide humanitaire d’urgence envoyée par les Nations Unies. Alors que même Olmert qualifie les violences commises par les colons de pogroms » .(...) 
    « Aujourd’hui, la communauté internationale est complètement muette face au martyre de Gaza. Il est de notre devoir, et du devoir des sociétés civiles du monde entier, d’exiger des institutions internationales et des gouvernements des actions urgentes et drastiques contre Israël, un Etat qui viole les règles élémentaires de la loi internationale, des centaines de résolutions de l’ONU et toutes les conventions destinées à protéger les droits humains. 
    En tant que citoyen israélien, j’attends de l’Union européenne qu’elle nous aide à mettre la pression sur notre gouvernement pour qu’il cesse ses crimes contre la population palestinienne de Gaza. En récompensant Israël avec un renforcement de ses relations avec la communauté européenne, le message de l’Union européenne est une honte qui devrait être condamnée et combattue par tous les Européens attachés à la dignité humaine. »

    Et si toutes les mythifications de « la terre promise » au« peuple élu » venaient à disparaître ( cela signifierai qu’Israël aurai considérablement changé) Le chemin d’un règlement vers une paix juste et équitable sur les bases du droit international Ne serait plus insurmontable. Luis lera 
    2008 15 12