• Le yéti

    Le yéti : les témoignages

    De nombreuses expéditions ont cherché le yeti, cette créature mythique souvent appelée « abominable homme des neiges ». On aurait trouvé sur la neige des empreintes de pieds ne ressemblant en rien à des pieds humains !

    Empreintes profondes : une créature lourde. Un gros orteil nettement séparé des autres : semblablement à un primate. La taille du pied : nettement supérieure à celle d'un être humain ! Certains y croient, d'autres... non. Que disent les faits ?

    Les premières observations

    Les différentes sources consultées divergent d'opinion quant au premier signalement de traces laissées sur la neige par une créature jusque là inconnue. Certaines attribuent ce premier signalement à un voyageur britannique. William Hugh Knight, membre du Royal Society Club, aurait en effet déclaré avoir aperçu une créature inconnue sur les pentes de l'Himalaya en 1903. D'autres sources rapportent que B.H. Hodgson aurait vu une créature ressemblant à un grand singe dès 1832. En 1889, le major L.A. Waddell rapporta de larges empreintes semblables à celles d'un humain à environ 5 200 mètres d'altitude dans l'est du Sikkim. Il pensa que ces traces pouvaient être celles de l'homme sauvage supposé vivre à proximité des neiges éternelles.

    Lord d'une expédition de reconnaissance sur la face nord de l'Everest en 1921, le colonel Charles Kenneth Howard-Bury aurait vu des empreintes de pieds semblables à des pieds humains mais beaucoup plus larges. Les Népalais l'accompagnant affirmèrent qu'il s'agissait des traces d'un mehteh-kangmi. Ce mot fut traduit par « abominable snowman », ce qui s'avéra plus tard être une mauvaise traduction du terme générique utilisé par les Népalais pour désigner les créatures errant dans les hautes montagnes.

    En 1925, N. A. Tombazi, un photographe grec accompagnant une expédition géologique anglaise au Sikkim, aurait aperçu à 4 500 mètres d'altitude et à une distance d'environ 300 mètres, un être étrange marchant debout et ne semblant pas porter de vêtement. Il s'arrêtait de temps à autre devant des bosquets de rhododendrons. La créature disparut avant qu'il n'ait eu le temps de prendre une photo. Se rendant à l'endroit où l'être avait été vu, il trouva sur la neige des empreintes de pieds plus courtes que celles qu'aurait laissées un être humain. S'informant auprès des habitants du pays, on lui répondit qu'il s'agissait d'un démon du Kangchenjunga, la plus haute montagne du Sikkim. Il n'avait certes pas vu un démon mais peut être un étrange ermite ! Il se demanda plus tard s'il aurait pu s'agir d'un yeti !

    En 1937, près des glaciers d'Hispar et de Biafo dans la chaîne du Karakoram au Pakistan, Harold W. Tilman remarqua sur la neige des traces inhabituelles. Elles mesuraient environ 20 cm de large, se trouvaient à 50 cm l'une de l'autre, étaient rondes, sans trace d'orteils ni de talon, s'enfonçaient sur environ 30 cm de profondeur et remontaient à trois ou quatre jours. Les porteurs de l'expédition affirmèrent qu'il s'agissait d'un yeti  appartenant au groupe de ceux qui se nourrissent d'hommes.

    Tintin au Tibet

    À la recherche de Tchang, son ami chinois disparu à la suite d'un écrasement d'avion dans l'Himalaya, Tintin retrouvera non seulement son ami mais découvrira le yeti, une créature n'ayant rien d'un être abominable.

    Des traces troublantes

    Les empreintes observées par Eric Shipton et Michael Ward sur les pentes sud-ouest du glacier Menlung, à 6 100 mètres d'altitude dans la région de l'Everest en 1951 contribuèrent à enrichir le mythe de l'abominable homme des neiges dans sa forme moderne. Les deux alpinistes suivirent les traces sur une distance de 1,5 km avant qu'elles ne disparaissent sur la glace. Shipton rapporta dans le Times de Londres:

    « The traks were mostly distorted by melting into oval impressions, slightly longer and a good deal broader than those made by our large mountain boots. But here and there where snow covering the ice was thin, we came upon a well preserved impression of the creature's foot. It showed three broad toes and a broad thumb to the side ».

    D'autres traces de pas furent observées, parfois sur plusieurs centaines de mètres, tel qu'en témoignèrent les membres de l'expédition du Daily Mail en 1954, Ralph Izzard en 1954, l'abbé Pierre Bordet en 1955 et Tom Slick en 1957.

    Le compte-rendu du séjour effectué par Ralph Izzard (1955) dans la région de Gokyo en 1954 est intéressant. À l'époque, les hameaux de Nah et Machhermo, situés au creux de la vallée de Gokyo, étaient abandonnés l'hiver. En février, Izzard et Gerard Russell, un naturaliste américain, découvrirent un labyrinte d'empreintes de pas au premier lac de Gokyo. Ils établirent que deux animaux s'y étaient rencontrés : l'un ayant traversé le glacier Ngozumpa depuis Thangnag, l'autre provenant de Gokyo Tsho (Dudh pokhari), le troisème lac de Gokyo plus au nord. Deux jours plus tard, ils découvrirent un autre enchevêtrement d'empreintes de pas au quatrième lac de Gokyo (Donag Tsho) encore plus au nord. Après examen des traces, ils conclurent que quatre yetis s'étaient rencontrés sur le lac gelé. À quoi ressemblaient ces empreintes ?

    « Bien que légèrement détériorées par la fonte de la neige et l'affouillement provoqué par le vent, la plupart des empreintes présentaient de façon assez nette un gros orteil et au moins trois autres plus petits. », déclara Izzard.

    Il précisa en outre que les empreintes avaient entre vingt et vingt-trois centimètres de largeur tandis que la longueur de la foulée atteignait soixante-sept centimètres et demi. À part leur taille plus réduite, elles correspondaient en tous points à celles photographiées par Eric Shipton, selon Izzard.

    À la recherche du yeti

    En 1960, l'Himalayan Scientific and Mountaineering Expedition, sponsorisée par le World Book Encyclopedia et pilotée par Sir Edmund Hillary et Desmond Doig, s'intéressa au yeti. On trouva des pistes mais Hillary conclua à des traces d'animaux qui se seraient élargies et déformées, une fois la neige exposée au soleil

    Supposé scalp de yeti !Edmund Hillary fit en outre expertisé à Chicago un scalp de yeti conservé au monastère de Khumjung au Népal. Ce scalp s'avéra être celui d'une sorte de chèvre sauvage de la région datant d'une centaine d'années. Hillary conclut ses travaux en ces termes:

    « A fascinating fairy tale, born of the rare and frightening view of strange animals, moulded by superstition, and enthusiastically nurtured by Western expeditions ».

    Plus tard, Doig fit part de ses doutes sur cette conclusion en arguant que l'expédition était sans doute trop importante en nombre et trop dérangeante pour une enquête de cette nature. Aucune trace du léopard des neiges ne fut non plus observée alors qu'il existe bel et bien et habite ces régions, écrivit-il.

    À la suite des conclusions d'Hillary, les expéditions à la recherche du yeti cessèrent mais on continua néanmoins à faire rapport sporadiquement sur d'étranges empreintes rencontrées ça et là sur les champs de neige du haut Himalaya : Alastair Cram en 1960, Peter Taylor en 1964, Don Whillans et Mike Thompson en 1970, Akira Namba et Hiroshi Matsushita en 1974, Reinhold Messner en 1986, .

    L'incident de Machhermo

    La disparition de yacks a très souvent été attribuée au yeti par les Sherpas. Le témoignage le plus souvent cité est celui d'une Sherpani de 18 ans, gardienne de troupeaux dans la kharka de Machhermo en juillet 1974.

    Entendant un grondement, la Sherpani vit derrière elle, une sorte de grand singe roux et noir, aux yeux enfoncés et aux pommettes saillantes. La bête s'attaqua à trois yacks, dont les restent furent, semble-t-il, trouvés par des policiers de Namche Bazar.

    Selon les policiers, les yacks auraient été tués à coup de pierre ou de massue. Les empreintes laissées sur place correspondaient à celles trouvées ailleurs. Plusieurs ont vu là, confirmation de l'existence d'un être anthropomorphique hantant les hautes montagnes himalayennes.

    L'Homme du monticule

    Convaincu de l'existence du yeti, Robert A. Hutchison s'est lancé sur ses traces en 1987. Accompagné du Sherpa Gyalzen, il a parcouru le pays des Sherpas pendant plusieurs mois. Il en a rapporté une multitude d'observations et a pu suivre sur plus de 20 kilomètres, des empreintes de pas laissées par un yeti qu'il a surnommé l'Homme du monticule. Du moins en est-il convaincu ! Selon Hutchison, son expédition a permis d'établir la présence d'un grand plantigrade dans la région de Gokyo, là où en 1954, l'expédition Daily Mail avait découvert des traces et à une vingtaine de kilomètres de l'endroit ou Shipton a photographié les empreintes du yeti.

    Trace supposée de yeti

    Dans son livre Sur les traces du yeti, paru en 1991, Robert A. Hutchison écrit que les photos de Shipton, ainsi que celles prises en 1954 par l'équipe du Daily Mail, montrent des empreintes qui ressemblent de très près à celles laissées à Donag Tsho par l'Homme du monticule, comme en ferait foi, sa photo ci-dessus. Hutchison conclut sa longue quête ainsi :

    « Le yeti n'est sans doute pas en très grande forme mais il est bel et bien vivant, dans la région de Khumbu, le pays des Sherpas, au nord-est du Népal. Cette étrange et mystérieuse créature existe aussi peut-être ailleurs, mais je suis en mesure d'affirmer qu'on le trouve à Khumbu car j'y ai vu les traces de ses pas et je connais son lieu de résidence. Victime d'un environnement qui se détériore, le yeti est néanmoins au bord de l'extinction, et pourrait disparaître de l'Himalaya avant même que le monde scientifique n'admette qu'il ait jamais existé. »

    Yeti ou empreintes d'animaux ?

    L'alpiniste Reinhold Messner, qui a gravi à de nombreuses reprises plusieurs sommets himalayens et a cru en 1986 avoir aperçu la bête, a conclu en 1998 dans son livre Ma quête du yéti, que l'animal n'existait que dans l'imagination des gens qui le confondent avec l'ours brun de l'Himalaya.

    Une équipe d'aventuriers japonais a affirmé en octobre 2008 avoir découvert des empreintes de pas attribuées au yeti. Les empreintes mesuraient environ 20 centimètres de long et ressemblaient à celles d'un être humain, a affirmé Yoshiteru Takahashi, chef de l'expédition. Takahashi et ses sept coéquipiers étaient de retour de leur troisième mission sur le Dhaulagiri IV à la recherche de la légendaire créature.

    Ne pourrait-il pas s'agir d'empreintes laissées par un animal, lui demanda-t-on ? Takahashi répondit que ses coéquipiers et lui se rendaient dans l'Himalaya depuis plusieurs années. Ils étaient parfaitement capables de reconnaître des empreintes d'ours, de daim, de loup ou de léopard des neiges. Ce qu'ils ont vu n'était rien de toute cela, assura-t-il avec conviction.

     

    Le yeti : que pensent les scientifiques ?

     

    De nombreuses hypothèses ont été formulées pour expliquer la véritable nature du yeti. Parmi ces hypothèses, lesquelles sont citées le plus souvent ? Quel est aujourd'hui, l'état de la réflexion sur cette question ?

     

     Gigantopithèque, singe anthropoïde, ours himalayen ? 

    Illustration d'un yetiCertains scientifiques ont avancé qu'il pourrait s'agir de descendants du Gigantopithèque, un singe qui aurait vécu en Asie il y a une dizaine de millions d'années, dont on croyait la race éteinte. Certains adeptes de la théorie des fossiles vivants sont allés plus loin et croient à la survivance de quelques Néandertaliens qui se seraient retirés dans les habitats les plus inaccessibles de l'Himalaya, comme ce pourrait être le cas d'une sorte d'hommes sauvages, désignés localement sous le nom d'almas, vivant dans certaines régions isolées de l'Altaï en Mongolie. Le yeti serait ainsi le dernier survivant des ancêtres de l'homme ayant dû se réfugier dans un habitat isolé pour se protéger de l'Homme de Cro-Magnon, duquel nous descendons directement. Hypothèses sérieuses pour les uns, farfelues pour les autres !

     

    Le yeti serait pour certains un ours himalayen ou tibétain qui se serait aventuré dans les forêts et les plus hauts pâturages himalayens et qui se serait adapté à un environnement alpin. Toutefois, l'ours est incapable d'adopter une démarche bipède sur plusieurs centaines de mètres comme le laissent supposer plusieurs traces laissées sur la neige par ce que l'on croit être le yeti. La présence d'un gros orteil sur le côté intérieur des empreintes de ses pas écarte aussi l'hypothèse de l'ours. Enfin, les descriptions du yeti laissent croire bien davantage à un primate qu'à un ursidé.

     Pour d'autres, le yeti serait un singe anthropoïde encore inconnu, bipède comme le gibbon, qui s'apparenterait à l'orang-outan arboricole de Sumatra et Bornéo. Une sorte d'orang-outan terrestre. De nombreux témoins sembleraient rapprocher le yeti de l'orang-outan lorsqu'ils examinent les photos de primates qu'on leur montre.

     

     

    Petit yeti, grand yeti, homme sauvage !

     

    La variété des hypothèses a conduit certains experts à reconnaître que le terme yeti est quelque peu réducteur. Les témoignages examinés sembleraient indiquer la présence de deux ou trois créatures distinctes.

    Les Sherpas utilisent le mot chuti pour décrire un grand animal à toison roussâtre qui ressemblerait à un ours noir de la région du Solu (Népal). Le yeh-teh (meh-teh chez les Tibétains) serait l'animal à l'aspect humain, marchant debout, plus petit que le chuti, qui aurait été aperçu occasionnellement dans le Khumbu plus au nord. Le migou (migoou migueu) rencontré dans la littérature tibétaine serait confondu avec le yeti mais référerait plutôt à une créature désignée homme sauvage dont l'aire de dispersion serait beaucoup plus vaste que celle du yeti.

    Selon Bernard Heuvelmans (1955), l'Homme-des-neiges himalayen, auquel réfèrent les populations de l'Himalaya, pourrait recouvrir en réalité trois types distincts de primates. Le petit yeti (yeh-teh ou meh-teh), de taille modeste, serait le plus célèbre et vivrait essentiellement au Népal, au Sikkim en dans l'Himalaya indien. Le grand yetimesurant plus de deux mètres, serait signalé le plus souvent dans le sud de la Chine et en Indochine. Enfin, l'homme sauvage, appartenant au genre Homo, se retrouverait sur une aire de dispersion beaucoup plus vaste couvrant presque toute l'Asie, depuis le caucase jusqu'à l'Indochine, incluant l'Hindu Kush, le Pamir, le Cachemire et la Mongolie.

     

    Les meilleures descriptions dont on dispose concerneraient le yeh-teh (petit yeti). Il s'agirait d'une créature humanoïde possédant une fourrure rousse, dont la taille se situerait entre 1,40 et 1,70 mètres, ayant une tête pointue, de longs bras et se déplaçant en position bipède sauf pour courir alors qu'il utiliserait ses quatre pattes. Son comportement se rapprocherait de celui d'un singe. Même s'il aurait été vu traversant les champs de neige du haut Himalaya, son habitat naturel serait les forêts de rhododendrons des hautes vallées. C'est à la lisière de ces forêts qu'il aurait été observé le plus souvent .

     

     Les preuves

     L'examen des faits présentés en preuve de l'existence du yeti conduit à un constat pour le moins mitigé. Le scalp de yeti conservé au monastère de Khumjung (Népal) s'est avéré être celui d'une chèvre sauvages que les Sherpas utilisaient pour évoquer le yeti dans certaines de leurs cérémonies religieuses. La main momifiée conservée au gompa de Pangboche (Népal) serait de l'avis de certains, une supercherie.

     Les poils d'un supposé yeti ont été étudié par un scientifique du Museum national d'histoire naturelle. Conclusion : ces poils auraient appartenu à un primate roux proche de l'orang-outan mais qui, de toute évidence, n'en était pas un. Des excréments de yeti auraient révélés la présence de parasites intestinaux inconnus jusqu'alors de la science, indiquant en même temps que l'animal qui était leur hôte était inconnu.

     

    Les traces de pas observées dans la neige, parfois sur plusieurs centaines de mètres, feraient preuve d'une démarche bipède. Elles indiqueraient souvent la présence de quatre doigts (ce qui étonne) dont un gros orteil.

     

    En somme, il n'y a aucune évidence prouvant hors de tout doute l'existence du yeti. Il n'a jamais été photographié. Les experts ne s'entendent pas sur les empreintes de pas observées sur la neige. Les détracteurs du yeti font surtout valoir que ces traces pourraient être celles d'un ours une fois élargies et déformées par la fonte de la neige. Pour expliquer la posture relevée dont semblent témoigner certaines empreintes, certains ont même avancé que les ours de ces régions pouvaient marcher en plaçant les pieds arrières dans les traces laissées par les pieds avants, laissant ainsi croire à une démarche bipède. Une hypothèse tout de même un peu fantaisiste, convenons-en !

     On allègue aussi que les montagnes de l'Himalaya sont sillonnées depuis plusieurs décennies par de nombreuses expéditions alpines. Pourtant, les témoignages sont peu nombreux et toujours fragmentaires. Néanmoins, ceux qui y croient font valoir que le yeti peut difficilement être aperçu parce qu'il vit dans les coins les plus reculés et les plus sauvages de l'Himalaya où peu d'hommes osent s'aventurer. Hutchison ajoute que le yeti semblerait se déplacer surtout la nuit.

     

     Que conclure ?

     Vivant dans un environnement gigantesque, subissant constamment les soubresauts d'une nature indomptable, les Sherpas auraient-ils trouvé dans le yeti, une explication à certains événements mystérieux en intégrant cette créature dans leur univers mental ? Que penser alors des Occidentaux qui ont suivi ses traces ? Tous des fumistes ? Et les photos d'empreintes de pas pour lesquelles on ne trouve aucune explication ?

     Pour l'ethnologue Marc Gaborieau, le yeti n'existe pas. Les Sherpas l'ont rendu populaire comme les Écossais l'ont fait avec leur monstre du Lock Ness. Qu'en est-il alors du meh-teh des Tibétains, du migoï des Bhoutanais, du tedmo des Zanskaris, duneeguyed des Sikkimais et du junglyman des populations musulmanes vivant dans la chaîne du Karakoram ? Des mots différents pour traduire une même réalité... celle de l'Homme-des-neige.

     Yves Coppens, paléoanthropologue et spécialiste de l'évolution humaine, préfère garder l'esprit ouvert. Il est encore très difficile de démêler les faits de la légende, fait-il remarquer. Selon lui, ce singe pourrait avoir survécu en petites bandes dans les endroits les plus reculés. Et pourquoi pas dans l'Himalaya ! Mais cela reste à démontrer, précise Yves Coppens qui conclut ainsi :

     « Nous connaissons aujourd'hui des animaux dont nous ignorions totalement l'existence il y a quelques dizaines d'années. Rien ne s'oppose à l'existence d'un singe qui serait le dernier descendant du Gigantopithèque ».

     Le mystère reste donc entier ! Un seul fait demeure certain : les Sherpas croient à l'existence du yeti, tout comme les autres peuples habitant les versants de l'Himalaya.

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