• Les modes et les temps

    Le mode

    Le mode (du latin modus, manière) est un trait grammatical qui dénote la manière dont le verbe exprime le fait, qu'il soit état ou action (la terminologie linguistique emploie la dénomination de procès). Le plus souvent associé auverbe, ce trait ne lui est cependant pas exclusif. Les modes verbaux représentent la manière dont l'action exprimée par le verbe est conçue et présentée. L'action peut être mise en doute, affirmée comme réelle ou éventuelle. Ils se combinent à la sémantique des verbes et par là créent les aspects. Enfin, ils entraînent morphologiquement des désinences verbales (les conjugaisons).


      • 1.1 Modes personnels
      • 1.2 Modes impersonnels

    En français

    Dans la langue française, on distingue traditionnellement sept modes dont quatre sont qualifiés de personnels et trois d'impersonnels.

    Modes personnels

    Les modes personnels sont :

    • L'indicatif, qui énonce un faitconsidéré comme passé dans une phrase déclarative, ou un fait qui reste à vérifier, dans une phrase interrogative et d'actions secondaire ou encore descriptif.
    Exemple  :

    Il vient ; il mange. (énoncé déclaratif, fait déclaré réel dans leprésent).
    Est-ce qu'il vient ?(énoncé interrogatif, fait à vérifier).

    • L'impératif, qui énonce un ordre (injonction), une prière, un souhait, une exhortation, une défense, une invitation ou un encouragement. Il ne comporte que deux personnes (2e du singulier, 1re et 2e du pluriel).
    Exemple  :

    Viens ! Mange !

    • Le subjonctif, qui traduit unmouvement de l'âme (une pensée, un sentiment ou un désir), envisagé mais non encore réalisé (DOVE : doute, obligation, volonté, émotion).
    Exemple  :

    Je ne suis pas sûr qu'ilvienne / qu'il mange.

    • Le conditionnel, qui permet d'évoquer un fait éventuel, plus ou moins probable, dépendant d'une condition à remplir, d'une supposition (hasard) ou d'une concession hypothétique, souvent introduites par si, que, etc.
    Exemple  :

    Si je le pouvais, jeviendrais / je mangerais.

    Toutefois, le statut de mode du conditionnel est désormais contesté, on assimile plutôt ses temps à des temps de l'indicatif (pour le conditionnel présent et passé 1reforme) ou du subjonctif (passé 2eforme).[réf. nécessaire]

    Modes impersonnels

    Les modes impersonnels sont :

    • L'infinitif, qui a une valeur tantôt nominale (surtout au tempsprésent), tantôt verbale (tempsprésent et passé).
    Exemple  :
      • L'infinitif présent, pouvant avoir valeur de conditionnelle de présent : se taire, c'est consentir, ou très rarement de passé : Après manger, elle est adorable.
      • L'infinitif passé, qui exprime l'antériorité : Elle est persuadée de t'avoir convaincu.
      • L'infinitif futur, limité aux cas d'utilisation dans unepériphrase de devoir + inf., pour indiquer un futur : …un ami que je savais devoir partir.
    • Le participe qui est, comme l'infinitif, une forme nominale du verbe, participant à la fois du verbe (exprimant l'action) et de l'adjectif (qualifiant un nom).Le gérondif est utilisé pour indiquer la simultanéité d'un fait qui a lieu dans le cadre d'un autre fait :sourire (tout) en dormant, mais aussi pour exprimer la manière ou le moyen : Il a appris le métier en observant, ou encore pour exprimer la cause ou l'origine : En voyant sa blessure, il comprit la gravité de l'accident. Elle est liée à l'aspect progressif intrinsèque du participe présent, le plus souvent actif (courant ~ en courant).
      • le participe présent, souvent devenu un adjectif verbal qualifiant un nom (comme épithète ou comme attribut). Il traduit alors une manière d'être plutôt qu'une action. Dans les autres cas, il a une valeur principalement verbale, possédant un sujet et admettant des compléments d'objets ou circonstanciels.
        Quand il sert de forme adjectivale au verbe, il se décline en deux temps (et, intrinsèquement, deux aspectset deux voix) mais ne s'accordant pas en genre ninombre quand il est au présent, mais quand il est considéré comme un adjectif verbal (les deux formes sont parfoishomographes : une matière adhérant au plafond = une matière adhérente, mais une matière recouvrant les murs =une manière recouvrante.
      • Le participe passé, quant à lui, est le plus souvent passif et dénote l'aspect perfectif et achevé du procès. Il peut s'accorder en genre et en nombre, selon des règles relativement complexes (mangé,elle a mangéelle est mangée). Le participe passé est la forme secondaire de tout temps composé : son emploi est donc très fréquent.
        • Le gérondif est utilisé pour indiquer la simultanéité d'un fait qui a lieu dans le cadre d'un autre fait :sourire (tout) en dormant, mais aussi pour exprimer la manière ou le moyen : Il a appris le métier en observant, ou encore pour exprimer la cause ou l'origine : En voyant sa blessure, il comprit la gravité de l'accident. Elle est liée à l'aspect progressif intrinsèque du participe présent, le plus souvent actif (courant ~ en courant).
          Les temps

          Les temps sont les formes que peuvent prendre un verbe pour indiquer à quel moment de la durée se situe l'action par rapport au passé, au présent et au futur. Les nuances en fonction des conditions ou d'une hypothétique réalisation sont quant à elles exprimées par le mode.

           

          Voici les différents temps qui existent tout d'abord par rapport à une action au moment présent.
          - Pendant l'action, nous avons le présent : la pluie tombe.
          - Avant l'action, il y a tout d'abord l'imparfait avec son début et sa fin indéterminés dans le temps : la pluie tombait quand je suis entré.
          Puis nous avons le passé simple qui marque une action soudaine : la pluie tomba brutalement.
          Enfin nous avons le passé composé qui indique un passé récent : il a plu ce matin.
          - Après l'action, nous avons le futur simple : la pluie tombera demain.
          Mais aussi le futur antérieur lorsque l'action est déjà terminée par rapport à une autre dans le futur :Dès qu'il aura fini de pleuvoir, il partira.

          Relation des temps

          Ensuite voici les différents temps qui existent par rapport à une action du passé.
          - Avant l'action, nous avons le passé antérieur : dès qu'il eut cessé de pleuvoir, il partit ainsi que le plus-que-parfait : il avait plu quand vous êtes entrés.
          - Après l'action, nous avons le futur du passé qui se traduit dans la pratique par le conditionnel présent :Je croyais qu'il pleuvrait. Et lorsque l'action est déjà terminée par rapport à tel moment à venir (mais toujours dans le passé), on utilise le futur antérieur du passé qui se traduit par le conditionnel passé : je croyais qu'il aurait plu avant votre départ.

          Relation des temps