• Mort énigmatique de Bruce Lee

     
       Mort énigmatique de Bruce Lee      
     
     

    Funérailles de Bruce Lee

    Le 20 juillet 1973, Bruce Lee décède d'un œdème cérébral à tout juste→ 32 ans. En plein milieu de sa gloire, le Petit Dragon tire sa révérence dans des conditions restées mystérieuses et sujettes à de nombreuses hypothèses. La thèse officielle évoque néanmoins une réaction allergique à un analgésique.

    Le jour de sa mort

    Bruce Lee et Betty Ting Pei20 juillet 1973, Bruce Lee est en passe de confirmer son statut de star internationale du cinéma d'arts martiaux avec la sortie de la production américano-hongkongaise «Opération Dragon». Plus actif que jamais, le Petit Dragon travaille également sur la réalisation de son cinquième film, «Le Jeu de la mort».
    Ce jour là, d'après le témoignage de sa femme Linda, Bruce Lee rencontre le producteur Raymond Chow à son domicile vers 14h. Ensemble, ils travaillent durant deux heures sur leur prochain film, et vers 16h, se rendent chez l'actrice Betty Ting Pei, à qui Lee veut offrir un rôle.
    Raymond Chow s'absente en fin d'après midi mais a prévu de dîner avec Lee et Ting Pei en soirée. Pendant ce temps, Le Petit Dragon commence à se plaindre de maux de tête, et son hôte lui donne un cachet pour calmer la douleur.

    Lee décide d'aller s'allonger vers 19h30, mais ne se relèvera plus. Ting Pei puis Raymond Chow tentent de le réveiller en vain, puis inquiets, appellent un docteur qui va faire conduire Bruce Lee d'urgence au Queen Elizabeth Hospital.
    A son arrivée à l'hôpital vers 22h30, les médecins tentent de ranimer Bruce Lee avec des massages cardiaques mais il est déjà trop tard, le Petit Dragon n'est plus de ce monde. Aux côtés de Linda Lee, Raymond Chow confronte les journalistes vers 23h30 pour leur annoncer la terrible nouvelle : «Bruce Lee est mort.»

    Le mystère autour de sa mort

    Officiellement, Bruce Lee est décédé par accident en raison d'une réaction allergique au médicament que lui avait fourni Ting Pei. Une version qui cependant n'a jamais satisfait l'ensemble des fans, trop marqués par l'image d'homme indestructible du Petit Dragon. De multiples hypothèses ont ainsi vu le jour à propos de sa disparition. Certains ont ainsi parlé d'une malédiction personnelle, d'autre d'un mauvais fengshui de sa demeure à Hongkong ou encore d'une implication de la mafia locale.

    Des traces de cannabis ayant été trouvées lors de l'autopsie de Bruce Lee, l'idée d'un décès dû à l'absorption de cette drogue avait été également mise sur la table... Une chose est sûre, l'actrice Betty Ting Pei eut longtemps à souffrir de la situation, beaucoup la considérant comme responsable.

    Afin de mettre fin à ces hypothèses plus ou moins fantaisistes, Raymond Chow avait répété, le 16 octobre 2005 lors d'une interview, que Bruce Lee était mort par accident dû à une hypersensibilité au médicament anti-douleur que lui avait donné Betty Ting Pei.
    Le 10 mai 1973 déjà, Lee avait montré des signes de faiblesses préoccupants lors de la préparation du «Jeu de la mort». Ce jour là, il avait perdu connaissance avec le même type de symptômes que le jour de son décès.

    Malgré tout, il avait continué à travailler au même rythme, ce qui lui a peut être été fatal. En effet, depuis son premier film «Big Boss» en 1971, Bruce Lee était devenu un homme particulièrement pris et probablement surmené.

    Entre son entraînement intensif à travers les arts martiaux, et ses impératifs cinématographiques, le Petit Dragon a visiblement, comme son entourage, surestimé sa capacité de résistance.

    Les funérailles de Bruce Lee

    Les tombes de Bruce et Brandon Lee à SeattleDeux funérailles officielles furent tenues en l'honneur de Bruce Lee : l'une à Hongkong avec près de 20000 personnes, et une autre à Seattle, où il fût enterré au cimetière de Lake View. De nombreuses célébrités et anciens élèves étaient présents pour lui dire un dernier adieu, parmi lesquels Steve McQueen, Chuck Norris, James Coburn, George Lazenby, Dan Inosento ou encore Taky Kimura.

    Le flou autour de la mort de Bruce Lee reste encore aujourd'hui tenace, d'autant plus que son fils Brandon, lui aussi acteur, est décédé 20 ans après son père dans des conditions tout autant mystérieuses lors du tournage de «The Crow».

    Bruce Lee, une aura hors du commun

    Une aura hors du communIl n'est pas besoin d'être chinois ni pratiquant d'arts martiaux pour connaître Bruce Lee. Décédé il y a plus de trois décennies, l'aura de celui qui se faisait surnommer le Petit Dragon (de son nom de scène chinois Li Xiao Long, «Li le Petit Dragon») ne semble pas vouée à diminuer avec le temps.

    Il faut dire que l'homme, de part son oeuvre et sa trajectoire personnelle, à de quoi s'apparenter à un prophète ayant prêché une bonne parole universelle, destinée à qui bon voulait l'entendre sans distinction de nationalité et de culture.

     

    Né sous le signe du Dragon

    Né le 27 novembre 1940, en pleine année du Dragon, au Jackson Street Hospital de San Francisco (Californie, Etats-Unis), Bruce Lee est le fils d'un célèbre acteur d'opéra de Canton, Lee Hoi Chuen, et de sa femme Grace, une Eurasienne. Son père est alors en tournée américaine, et lors de sa naissance, se trouve à New York.

    Peu de temps après, lui et sa famille sont de retour à Hongkong, mais le petit Bruce (nom anglais donné par la sage femme qui a assisté sa mère lors de l'accouchement) garde la nationalité américaine.

    Très tôt, Bruce Lee, dont le nom civil est Lee Jun Fan (李振藩), va marcher sur les pas de son père, dont la célébrité lui permet de débuter au cinéma dès l'âge de 6 ans. Prenant le pseudonyme de Li Xiao Long (李小龙), il enchaîne une vingtaine de films plus ou moins réussis dans lequel il joue souvent le même rôle : un jeune délinquant cherchant perpétuellement la bagarre.

    Adolescent instable, à l'image de ses premiers rôles au cinéma

    De cette période, le principal film auquel il participe s'intitule «The Orphan», et à l'image de ses personnages, Li Xiao Long est un adolescent instable fréquentant les gangs de rue et donc les ennuis.

    C'est suite à une bagarre à l'âge de 13 ans où il se fait humilier, que Bruce Lee rentre furieux chez lui et demande à ses parents de le laisser apprendre les arts martiaux. Si son père, pratiquant de Taiji Quan (Tai Chi) style Wu, se propose de lui enseigner, le jeune Jun Fan veut avant tout s'orienter vers un art plus dynamique et conforme à sa personnalité.

    La rencontre avec maître Yip Man, un tournant majeur

    La rencontre avec maître Yip Man, un tournant majeurEn début d'année 1954, il est donc présenté au grand maître de Wing ChunYip Man ( 葉問), qui l'accepte comme élève. Il s'agit la peut être du plus grand tournant dans la vie du Petit Dragon. Se découvrant une nouvelle passion, il devient un élève intelligent, motivé et assidu, ce qui lui attire une sympathie spéciale de la part de son professeur.

    Lee progresse très vite, au point d'écoeurer littéralement ses partenaires d'entraînement. L'art martialiste de légende est né, et les évènements vont s'enchaîner pour mener sa vie vers les succès que l'on connaît...

    Soucieux de tester ses capacités en combat, Bruce Lee ne refuse aucun défi et se livre régulièrement à des combats de rue. Ainsi, plusieurs versions expliquent son retour aux Etats-Unis en 1959 : l'une d'elle serait qu'il aurait gravement blessé un adversaire lors d'un défi lancé à l'école de Wing Chun de son maître, et une autre que ses parents auraient été mis en garde par la police de Hongkong de l'attitude de leur fils et des risques qu'il encourait...

    Le départ pour les Etats-Unis, une seconde naissance

    En 1959, le voilà donc embarqué pour les Etats-Unis avec 100 dollars en poche. Il arrive à San Francisco où aidé par un ami de sa famille, il fait plusieurs petits boulots pour survivre. Rapidement, il part pour Seattle et intègre l'Edison Technical School.

    Il poursuit ensuite des études de philosophie à Washington, où il commence à enseigner les arts martiaux aussi bien aux Chinois qu'aux Occidentaux. Il y rencontre surtout sa future femme, Linda Emery. Ils se marient à Oakland le 3 juillet 1964, et auront deux enfants de leur union : Brandon et Shannon.

    Esprit novateur, Bruce Lee ne plaît pas à tout le monde, en particulier à la communauté chinoise implantée aux Etats-Unis lui reprochant d'enseigner le Kung Fu aux étrangers. Il se retrouve donc obligé d'accepter un défi face au champion de la diaspora chinoise. Il s'impose, mais n'est pas satisfait du déroulement du combat.

    La création du Jeet Kune Do, une recherche de l'efficacité parfaite

     

    Le Jeet Kune Do, la création de Bruce LeeS'ensuit une réflexion sur l'efficacité en combat, quête principale du Petit Dragon, qui donne naissance au Jeet Kune Do, art martial aujourd'hui très populaire en Occident. Cette discipline synthétise l'ensemble des styles et techniques que Li Xiao Long connaît.

    Il décide de n'y inclure que ce qui est réellement efficace à ses yeux et en bannit les mouvements superflus et irréalistes. Contrairement aux arts traditionnels, le Jeet Kune Do ne contient alors aucune forme codifiée, car selon Lee, elles sont trop réductrices. Son art est sans forme, donc il les contient toutes et reste perpétuellement en évolution.

    Bruce Lee, trop «oriental» pour Hollywood

    En parallèle aux arts martiaux, Bruce Lee se fait remarquer par un producteur d'Hollywood et participe comme second rôle dans plusieurs films et séries dont «Le Frelon Vert» en 1966, où il interprète Kato.

    Si la série s'arrête après un an, Li Xiao Long s'est fait un nom. En particulier à Hongkong, où il retourne en 1971 pour lancer sa carrière cinématographique, visiblement bloquée par son apparence «trop orientale» au pays de l'Oncle Sam.

    A Hongkong, la consécration, Hollywood enfin sous le charme

     

    Lee-Norris, un face à face de légendeDans ce qui est encore officiellement une colonie britannique, il signe avec la société de production Golden Harvest pour les films «Big Boss» en 1971 et «la Fureur de vaincre» (Fist of Fury) en 1972, sous la direction de Lo Wei. Il s'agit de deux succès internationaux, suivi d'un troisième, «La fureur du Dragon». Entièrement réalisé par Bruce Lee, le film reste dans la légende pour sa scène de combat dans le colisée de Rome avec Chuck Norris.

    Finalement, Hollywood lui ouvre ses portes en 1973 pour «Opération Dragon», nouveau succès planétaire pour lequel Bruce Lee met en stand by la réalisation d'un autre film, «Le Jeu de la Mort».

    Une mort précoce et tragique

    Malheureusement pour ses fans, le Petit Dragon s'éteint tragiquement le 20 juillet 1973 dans des conditions mystérieuses. Si la cause officielle de son décès est un oedème cérébral, sa disparition continue d'alimenter les spéculations : s'agirait-il d'un meurtre ou réellement d'une mort accidentelle ? En dépit de l'imagination sans bornes de certains, cette seconde hypothèse apparaît encore aujourd'hui comme la plus réaliste.

    Il est enterré au cimetière de Lake View à Seattle, aux côtés de son fils Brandon, lui aussi mort dans des conditions mystérieuses en 1993. La sépulture de Bruce Lee reste encore à ce jour un lieu de pèlerinage pour ses admirateurs qui chaque jour viennent du monde entier lui rendre hommage.

    Que retiendra t-on de la (trop) courte vie du Petit Dragon ? Tellement de choses pour un seul homme.

    L'œuvre de Bruce Lee dans les arts martiaux

     

    L'oeuvre de Bruce Lee dans les arts martiauxTout d'abord, il reste comme celui qui a réellement popularisé les arts martiaux en occident, tout en leur rendant un second souffle en Chine, où la Révolution culturelle les avait quelque peu pris pour cible.

    Le plus admirable reste le contexte dans lequel Bruce Lee a su imposer ses convictions : alors que les Chinois voulaient garder leurs secrets loin des «ennemis» étrangers, Lee a promu l'idée, aujourd'hui totalement adoptée, que les arts martiaux sont le patrimoine de l'humanité entière et non d'une nationalité particulière.

    Et pour cela, il a dû se plier à des sacrifices comme se mettre à dos sa communauté d'origine dans un pays où pourtant, on lui a longtemps fait payer sa couleur de peau trop colorée. Mais plus qu'ouvrir les arts martiaux au monde entier et leur offrir une popularité jusqu'alors sans pareil, Lee Xiao Long a également oeuvré pour leur évolution à travers le Jeet Kune Do.

     

    Jeet Kune Do, une révolution martiale 

    A la recherche de l'efficacité pure, il n'a pas hésité à aller à l'encontre de certains principes ancestraux du Kung Fu chinois qu'il jugeait inadaptés à la réalité du combat. Critiqué par nombre de maîtres, il a néanmoins su imposer encore une fois sa vision à travers son attitude exemplaire.

    C'est en effet en devenant un combattant hors pair que Bruce Lee s'est attiré le respect, et qu'aujourd'hui encore, ses idées inspirent de nombreux pratiquants en quête d'authenticité et d'efficacité martiales.

     

    Un modèle à suivre

     

    Ce qui n'était pas gagné d'avance pour le Petit Dragon, enfant frêle qui forgea son corps et ses impressionnantes capacités via un travail acharné qui font encore aujourd'hui de lui une preuve de jusqu'où le travail peut mener. C'est d'ailleurs lui qui avait déclaré : "l'homme forge son corps au feu de sa volonté".

    Une force de caractère qui chez Bruce Lee était supérieure au commun des mortels, et qui lui permit de révolutionner également le cinéma d'arts martiaux hongkongais, et de faire la fierté du peuple chinois à travers ses personnages très patriotiques dans ses films.

    Jet Li, Jackie Chan... ces stars internationales qui lui doivent tant

     

    Jackie Chan, martyrisé par Lee dans Opération DragonPremière grande star internationale originaire d'Asie, Bruce Lee a incontestablement ouvert la voie à bon nombre d'acteurs d'aujourd'hui comme Jackie Chan ou encore Jet Li. Ce dernier lui avait d'ailleurs rendu hommage à travers le film «Fist of Legend», nouvelle version du célèbre «La Fureur de vaincre».

    Une question majeure restera à jamais sans réponse concernant le Petit Dragon : s'il n'était pas décédé si jeune, jusqu'où serait-il allé, lui qui fût frappé au sommet de sa gloire, quand Hollywood s'était enfin résolu à lui ouvrir ses portes...