• Nous pouvons tous marcher sur le feu !

    La marche sur le feu expliquée par la physique
    La marche sur des braises à 800°C, ça vous fascine ? Certains affirment que seuls de mystérieux pouvoirs permettent d'éviter toute brûlure. Pourtant, quelques principes physiques suffisent. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si des scientifiques, comme Antoine Bagady, y sont parvenus. Celui-ci détient le record du monde de marche sur le feu : 60 m.

    S'il n'est nul besoin de magie pour marcher sur le feu, cela nécessite tout de même des précautions et nous incitons les lecteurs à ne pas tenter de reproduire cette expérience.

    Le charbon, un mauvais conducteur
    Lorsque l'on marche, le pied entre très peu en contact avec le sol. Et quand on se promène sur des braises, on ne s'arrête pas. Une marche d'une quarantaine de pas expose chaque pied à un contact direct d'environ une seconde au total. C'est peu pour que la chaleur ait le temps de se propager. De plus, l'irrégularité des braises réduit encore le contact avec la peau et donc ce phénomène de conduction.

    Ensuite, cette même conduction se réalise lentement. Car le charbon de bois a beau être à 800°C, c'est un mauvais conducteur, contrairement aux métaux par exemple. D'ailleurs, si des fakirs prétendent que les lois physiques ne sont pas pertinentes, il suffit de leur demander de marcher sur une plaque de métal chauffée à une température identique (800°). Accepteront-ils ?

    Le corps, une bonne armure
    Le corps humain possède également des caractéristiques naturelles qui lui permettent de résister. La peau est mauvaise conductrice de chaleur et la corne des pieds un bon isolant. Ensuite, le corps humain a une capacité calorifique relativement importante, c'est-à-dire qu'il faut beaucoup d'énergie (de chaleur) pour augmenter sa température d'un degré.

    Ajouté à cela que le sang est très efficace pour répartir la chaleur à travers tout le corps : celle qui entre par les pieds est rapidement dispersée, empêchant toute accumulation locale. De plus, la transpiration sous les pieds, la moiteur à cause de la chaleur ou de la nervosité, pourrait jouer un rôle d'isolant. Cependant, certains marcheurs préfèrent essuyer leurs pieds afin d'éviter que les charbons de bois ne collent.

    Des risques de brûlure
    Enfin, la perception de la douleur est une expérience très subjective. Il est possible de réduire cette douleur en se motivant et en augmentant sa confiance dans la réussite de l'exercice. Toutes ces propriétés n'empêchent pas certains marcheurs sur le feu de se brûler car tous les facteurs ne sont pas facilement contrôlables. 

    Pas besoin de superpouvoirs pour marcher sur le feu. La physique explique très bien cet exploit : des braises qui conduisent mal la chaleur, un corps qui l'encaisse bien. Ici, Antoine Bagady, biostatisticien et professeur de karaté, se "promène" sur un chemin à 800 °C. Sans trucage bien sûr !