• Quelques fautes courantes de français

    Fautes sur l'écriture

    Distinction entre futur simple et conditionnel

    L'indicatif futur ne prend pas de « s » finale à la première personne du singulier. On écrit donc « je me rappellerai cette règle » lorsqu'on formule une prévision pour l'avenir (comme « tu te rappelleras cette règle »), mais « je me rappellerais cette règle si elle était plus claire » lorsqu'il s'agit d'un conditionnel (comme « tu te rappellerais cette règle si elle était plus claire »). L'homonymie cause une grande confusion entre ces formes.

    Orthographe de l'impératif

    Le singulier de l'impératif des verbes du premier groupe (et du verbe « aller » qui est normalement classé dans le troisième groupe) ne prend pas de « s » finale comme on le croit souvent. On écrit donc « écoute ce qu'il te dit », « va chercher ton ami » ou encore « remarque bien cette terminaison ». Ce qui risque particulièrement de tromper est l'existence dans certains cas (pour la liaison) d'une terminaison explétive : « vas-y » à côté de « va dans la maison », « manges-en » à côté de « mange de la soupe » et ainsi de suite. Pour la plupart des autres verbes, la terminaison est moins inattendue : « prends ce billet », « cours », etc. (La désinence « e » existe cependant au troisième groupe, comme dans « savoir » qui donne « sache » à l'impératif.)

    Orthographe du subjonctif présent

    La troisième personne du singulier du subjonctif présent de tous les verbes autres que « être » et « avoir » se termine par un « e ». On écrit donc « je veux qu'il conclue », « il vaut mieux qu'il coure, qu'il s'enfuie ». Il en va de même de la première personne du singulier pour tous les verbes autres que « être » : « il faut que je te voie ». La seconde personne du singulier prend la finale « es », comme dans « avant que tu ries, j'ai y ai cru ».

    Accord de « tout »

    L'adverbe « tout » s'accorde devant un adjectif féminin ne commençant pas par une voyelle (ou une « h » muette) : on écrit donc « la Terre tout entière » mais « la Terre toute bleue ». Ceci ne concerne pas « tout » en tant qu'adjectif (« toute erreur est blâmable »), qui est régulier.

    Finale des participes passés

    Au masculin singulier, on écrit « exclu » et « conclu » mais « inclus » ; les féminins sont, fort logiquement, « exclue », « conclue » et « incluse ».

    Certains écrivent parfois un « t » à la place de la « s » finale de quelques participes passés lorsqu'ils sont employés pour former un passé composé, sans doute parce qu'ils ne sentent plus ce passé comme composé et veulent mettre une désinence de troisième personne. Rappelons donc « il a pris » mais « il prit ».

    Finale de certains noms

    Les noms « maintien », « soutien » et sans doute quantité d'autres ne prennent pas de « t » final alors qu'on est tenté de le croire à cause de la terminaison de l'indicatif présent : « il maintient », « il soutient ».

    Un « cauchemar » s'écrit sans « d » final. L'erreur vient probablement de la confusion avec le verbe « cauchemarder ».

    Censé et sensé

    On est censé écrire « sensé » lorsqu'il s'agit de quelque chose de raisonnable, tandis qu'il est sensé d'écrire « censé » lorsqu'on fait référence à une obligation.

    Place du tréma

    On parlera d'une phrase « ambiguë », d'une phrase « aiguë » : le tréma se place sur le « e ». Il est vrai que certains considèrent maintenant l'orthographe avec le tréma sur le « u » comme correcte, mais il est sans doute encore préférable de l'éviter. De même, on écrira « ambiguïté ». En revanche, le père du métropolitain s'appelle « Fulgence Bienvenüe ».

    Autres accents

    Il est sans doute plus correct d'écrire « événement » avec deux accents aigus, même si l'accent grave sur le deuxième « e » est maintenant admis (et en tout cas conforme à la prononciation).

    Le nom du président du Conseil Georges Clemenceau s'écrit sans accent. Il en va de même de « Grevisse », le nom de l'auteur d'un célèbre guide du bon usage. Pourtant, dans les deux cas il semble que la prononciation soit comme s'il y avait un accent aigu.

    Quelques mots isolés

    Un « dilemme » s'écrit avec deux « m ». Pour une raison très mystérieuse, certains voudraient mettre « mn » à la place.

    Le mot « imbécillité » s'écrit avec deux « l » alors qu'« imbécile » n'en prend qu'une.

    Les mots « catéchisme » et « liturgie » s'écrivent sans « h » après le « t ».

    Fautes sur l'usage

    Régime des verbes

    Le verbe « pallier » est transitif direct : on écrit donc « il faut pallier ce problème ».

    Se rappeler

    Le verbe « se rappeler » est transitif direct. On écrira donc « je me rappelle bien cette époque ». L'emploi (incorrect) de la proposition « de » est probablement une confusion avec le verbe « se souvenir » : « je me souviens de cette époque ».

    Cela s'applique bien sûr aux pronoms de la 3e personne : on dira donc « je me le rappelle, je me la rappelle » (qu'il s'agisse d'une personne ou d'une chose) mais « je m'en souviens » (pour une chose) et « je me souviens de lui, je me souviens d'elle » (pour une personne).

    En revanche, on ne peut pas utiliser « se rappeler » avec pour complément un pronom de la 1ère ou 2e personne : il n'y a pas d'équivalent de « je me souviens de toi » avec « se rappeler » (la forme correcte théorique serait « je te rappelle à moi », mais cela signifie autre chose).

    Emploi de l'indicatif et du subjonctif

    La conjonction « après que » appelle l'indicatif : « il est rentré après que j'avais fini de parler ». On emploie souvent abusivement le subjonctif, probablement par confusion avec « avant que » qui, de fait, demande ce mode.

    La locution « tout…que » appelle l'indicatif : « tout ingrate qu'elle est, elle devra me remercier » .

    Fautes sur le sens des mots

    Anglicismes

    Le verbe français « réaliser » signifie avant tout « rendre réel », « donner existence à ». Son emploi comme le sens du mot anglais « to realize » (c'est-à-dire essentiellement « se rendre compte de ») est tout à fait critiquable.

    Le mot « relevant » en français n'existe qu'en tant que participe présent du verbe « relever », contrairement au mot anglais correspondant. On pourra donc écrire « la question relevant de l'autorité compétente », mais pour traduire l'anglais « the relevant question » on parlera par exemple de « la question pertinente ».

    Source :http://www.madore.org/~david/misc/frspell.html