• Qui est Barack Obama ?

    Barack Obama

    Portrait officiel de Barack Obama, en 2009.
    Portrait officiel de Barack Obama, en 2009.
    Fonctions
    44e président des États-Unis
    En fonction depuis le 20 janvier 2009
    (3 ans, 10 mois et 26 jours)
    Élection 4 novembre 2008
    Réélection 6 novembre 2012
    Vice-président Joe Biden
    Prédécesseur George W. Bush
    Sénateur des États-Unis
    pour l'Illinois
    4 janvier 2005 – 16 novembre 2008
    Prédécesseur Peter Fitzgerald
    Successeur Roland Burris
    Sénateur de l'Illinois
    pour le treizième district
    8 janvier 1997 – 4 novembre 2004
    Prédécesseur Alice Palmer
    Successeur Kwame Raoul
    Biographie
    Nom de naissance Barack Hussein Obama II
    Date de naissance 4 août 1961 (51 ans)
    Lieu de naissance Honolulu (Hawaï, États-Unis)
    Nationalité Américaine
    Parti politique Parti démocrate
    Conjoint Michelle Robinson
    Diplômé de Faculté de droit de Harvard
    Université Columbia
    Profession Avocat
    Professeur
    Travailleur social
    Religion Protestantisme
    (Église unie du Christ)

    Signature

    Barack Obama
    Présidents des États-Unis

    Barack Hussein Obama II, né le4 août 1961 à Honolulu dans l'État d'Hawaï, est un homme d’Étataméricain. Il est l'actuel et le 44eprésident des États-Unis d'Amérique, élu pour un premier mandat le 4 novembre 2008, et réélu le 6 novembre 2012.

    Fils d'un Kényan noir et d'une Américaine blanche du Kansas de souche irlandaise, il est le premierAfro-Américain ayant accédé à la présidence des États-Unis. Son parcours a suscité chez les électeurs comme dans les médias du monde entier un grand intérêt.

    Né à Hawaï, élevé plusieurs années enIndonésie, diplômé de l'Université Columbia et de la Faculté de droit de Harvard, il est, en 1990, le premier Afro-Américain à présider la prestigieuse Harvard Law Review, événement historique dans un pays qui a connu une ségrégation racialejusque dans les années 1960.

    Après avoir été travailleur social, plus spécifiquement « organisateur de communauté » (community organizeren anglais), dans les quartiers sud deChicago durant les années 1980, puisavocat en droit civil à sa sortie d'Harvard, il enseigne le droit constitutionnel à l'Université de Chicago de 1992 à 2004.

    Barack Obama entre en politique en1996 : il est élu au Sénat de l'Illinois où il effectue trois mandats, de 1997 à2004. Il connaît l’échec lors de sa candidature à l’investiture du Parti démocrate pour la chambre des représentants en 2000 mais l'obtient enmars 2004 pour le Sénat des États-Unis. Barack Obama se distingue notamment par son opposition précoce à la guerre lancée par George W. Bushen Irak et par le discours qu’il prononce en juillet 2004 lors de la convention démocrate qui désigneJohn Kerry comme candidat à la présidence, prestation remarquée qui le fait connaître pour la première fois au plan national.

    Élu sénateur des États-Unis ennovembre 2004, il déclare sa candidature à l’investiture démocrate pour la présidence des États-Unis le10 février 2007 à Springfield. Il remporte les primaires face à Hillary Clinton et est officiellement désigné candidat lors de la convention de son parti à Denver, le 27 août 2008.

    Après avoir obtenu 52,9 % des voix et 365 grands électeurs à l'élection présidentielle du 4 novembre 2008contre le républicain John McCain, Barack Obama entre en fonction le20 janvier 2009. Sa présidenceintervient dans un contexte de guerre en Irak, de guerre en Afghanistan, decrise au Moyen-Orient, d'importante récession de l'économie américaine et de crise financière et économiquemondiale. Le 9 octobre 2009, il reçoit leprix Nobel de la paix.

    Durant son mandat, Barack Obama promulgue notamment un plan de relance économique en février 2009, la loi sur l’allègement d’impôts, le renouvellement d’autorisation des assurances-chômages et les créations d’emplois, celle sur la protection des patients et des soins abordables ainsi qu’une réforme de la régulation financière en 2010. En termes de politique étrangère, il retire progressivement les troupes américaines d’Irak, augmente celles présentes en Afghanistan et signe un traité de contrôle des armements avec la Russie. Il commande également l'opération qui aboutit à la mort d'Oussama Ben Laden, tué par les forces spéciales américaines àAbbottabad au Pakistan le1er mai 2011.

    Le 4 avril 2011, Barack Obama annonce qu'il est candidat à sa succession lors de l'élection présidentielle de 2012. Opposé au républicain Mitt Romney, il est réélu le 6 novembre 2012 pour un second mandat présidentiel, avec 332 grands électeurs acquis contre 206 pour son rival et une avance de plus de 4 millions de voix dans le vote national1.

    Sommaire

      [masquer] 
    • 1 Origines familiales, enfance et jeunesse
      • 1.1 Famille paternelle
      • 1.2 Famille maternelle
      • 1.3 Une famille recomposée
      • 1.4 Généalogie
    • 2 Études et carrière professionnelle3 Vie et soutien familial
      • 2.1 Premières expériences professionnelles (1983-1985)
      • 2.2 Chicago (1985-1988)
      • 2.3 Harvard (1988-1991)
      • 2.4 Chicago (depuis 1991)
    • 4 Carrière politique locale (1994-2004)
    • 5 Carrière nationale (2004-2008)
    • 6 Élection présidentielle de 2008
      • 6.1 Les élections primaires
      • 6.2 Financement de sa campagne électorale
      • 6.3 Campagne présidentielle
      • 6.4 Élection (4 novembre 2008)
        • 6.4.1 Analyse d'une victoire
      • 6.5 Transition présidentielle (novembre 2008 - janvier 2009)
    • 7 Présidence
      • 7.1 Investiture
    • 8 Doctrine politique9 Vie privée et personnalité
      • 8.1 Politique étrangère
        • 8.1.1 Discours du Caire
        • 8.1.2 Chine
        • 8.1.3 Mort d'Oussama ben Laden
      • 8.2 Intérieur et société
        • 8.2.1 NASA
        • 8.2.2 Peine de mort
        • 8.2.3 Armes à feu
        • 8.2.4 Avortement et homosexualité
        • 8.2.5 Immigration
      • 8.3 Économie et politique sociale
        • 8.3.1 Réforme de la santé
        • 8.3.2 Lutte contre la crise économique
      • 8.4 Environnement
    • 10 Prix Nobel de la paix 200911 Notes et références
      • 10.1 Controverse
    • 12 Annexes
      • 12.1 Bibliographie
        • 12.1.1 Ouvrages de Barack Obama
          • 12.1.1.1 Préface
        • 12.1.2 Ouvrages et articles sur Barack Obama
      • 12.2 Filmographie
      • 12.3 Articles connexes
      • 12.4 Liens externes

    Origines familiales, enfance et jeunesse

    Barack2 Hussein Obama II est né le4 août 1961 à 19 h 24 à la maternité de Kapiolani à Honolulu3. Ses parents se sont rencontrés à l'Université d'Hawaïoù ils étaient tous deux étudiants.

    Famille paternelle

    Son père est Barack Obama Senior, économiste et homme politique kényan (né à Nyang’oma Kogelo en 1936 - †24 novembre 1982) luo kényan noir4. Ses parents se sont rencontrés en 1960 lors de classes de langue russe à l'Université de Hawaï à Manoa5,6.Dans son autobiographie, troisième partie, notamment le récit de Granny sur les origines familiales et la vie d'Hussein et de Barack Sr., Barack Obama fournit une assez longue généalogie en ligne paternelle (12 générations au-dessus de lui) et indique que la famille vivait de l'élevage nomade dans la région de l'Ouganda avant de venir se fixer au Kenya, à Alego7 puis à Kendu Bay8.

    L'arrière-grand-père de Barack Obama Jr. s'appelait simplement Obama (il est donc l'ancêtre éponyme) et vivait à Kendu Bay à la fin du xixe siècle et au début du xxe. Son grand-père, Hussein Onyango Obama (1895-1979) est présenté comme un personnage assez original ; il est le premier habitant de Kendu Bay à entrer en contact avec les Anglais à Kisumu, autour de 1910 ; immédiatement, il adopte un mode de vie moderne (vêtements européens, apprentissage de la lecture et de l'écriture, souci exceptionnel d'hygiène) et, désavoué par son père et ses frères, se met au service du colonisateur. Pendant la Première Guerre mondiale, il est responsable de l'organisation de corvées au Kenya puis au Tanganyika. Après la guerre, il exerce la profession de domestique et cuisinier pour différents patrons britanniques ; en même temps, il effectue un retour aux origines en achetant des terres à Kendu Bay et en prenant une épouse, Helima (puis une seconde, Akumu, puis une troisième, Sarah). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est au service d'un officier britannique dans différents endroits (Birmanie, Thaïlande, Ceylan, Europe). Après son retour, il cesse de travailler comme domestique et devientagriculteur à plein temps ; c'est aussi le moment où il quitte Kendu Bay et s'installe à Alego.

    Dans les années 1950, il est détenu durant six mois à la suite d'une dénonciation calomnieuse à propos de liens avec le mouvement nationaliste kényan (KANU). Reconnu innocent, il sort malgré tout affaibli physiquement et moralement de cette épreuve9.

    De ses trois épouses, il a eu huit enfants10.

    Barack Obama Sr. est le deuxième, né en 1936 à Kendu Bay. Sa mère est Akumu. Barack Obama Sr, qui est décédé en 1982 a été éduqué dans la religion musulmane mais était néanmoins athée11. Après le départ12d'Akumu en 1945, il a été élevé par la troisième épouse de Hussein Onyango dans le village d'Alego ; après des études primaires brillantes, quoique peu assidues, il est admis dans l'école des missionnaires de Maseno, mais en est renvoyé pour indiscipline, avant d'avoir mené à leur terme ses études secondaires. Il travaille plusieurs années comme employé de bureau à Mombasa et Nairobi et épouse sa première femme, Kezia. Il a la chance d'être repéré comme très doué par deux universitaires américaines qui lui font prendre un cours par correspondance et lui font passer l'examen de fin d'études secondaires à l'ambassade des États-Unis ; c'est encore avec leur appui, qu'il sollicite une bourse auprès de plusieurs universités américaines, et en 1959, il obtient une réponse favorable de l'université d'Hawaii. Il va y suivre un cursus d'économétrie, obtenant les meilleures notes de sa promotion et y fonde l'association des étudiants étrangers13.

    Famille maternelle

    Sa mère, Stanley14 Ann Dunham (1942 - 1995) était la fille de Stanley (23 mars 1918 – 8 février 1992) et de Madelyn Dunham (26 octobre 1922 –3 novembre 2008)15. La famille Dunham était chrétienne, mais Ann, adulte, était agnostique. L'ascendance de la famille blanche de Stanley Ann Dunham semble avoir compté le premier esclave noir du continent John Punch selon Ancestry.com.

    Ann Dunham, est née à Wichita dans le Kansas4, près d'une base militaire3(Kansas), son père ayant été appelé en 1942 pour servir comme GI dans l'armée américaine. Pendant la guerre, Madelyn Dunham travaille dans les usines aéronautiques de Wichita. Après avoir servi en Europe dans l'armée de George Patton, Stanley Dunham devient vendeur représentant en meubles. La famille Dunham déménage assez souvent, habitant successivement la Californie, leKansas, le Texas, l'État de Washington(Seattle) avant de partir pour Hawaï en1959. Stanley y connaît des déboires professionnels, mais Madelyn occupe avec un certain succès un emploi de cadre de banque.

    Stanley Ann suit des études d'anthropologie à l'université d'Hawaïquand elle rencontre Barack Sr16.

    Barack Obama a été élevé par ses grands-parents maternels à partir de 1971. Étant très attaché à Madelyn (« Toot », américanisation de Tutu, « grand-mère » en hawaïen), le candidat a même interrompu sa campagne pour s'occuper d'elle alors qu'elle était souffrante à Hawaii. Madelyn Dunham est décédée le3 novembre 200815, la veille même de l'élection de son petit-fils à la présidence des États-Unis.

    Une famille recomposée

    Les parents de Barack Obama se marient le 2 février 196117. Enaoût 1963, son père est accepté à l'Université Harvard mais il part seul pour le Massachusetts car la bourse qu'il a obtenue ne lui permettrait pas de subvenir aux besoins de son épouse et de son fils. Le divorce sera prononcé en janvier 1964. Diplômé enéconomie en 1965, le père de Barack Obama repart au Kenya où il fonde une nouvelle famille. D'abord homme en vue proche du gouvernement deJomo Kenyatta, il finit par s'opposer aux projets du président. Limogé et boycotté, il sombre dans la pauvreté et l'alcoolisme avant de se tuer dans un accident de voiture en 198213. Son fils ne l'aura revu qu'une fois, à 10 ans, lors d'un séjour de son père à Hawaï (décembre 1971-janvier 1972).

    Ann Dunham s'est remariée en 1965 avec un étudiant originaire d'Indonésie, Lolo Soetoro, qui regagne son pays dès 1966 ; Ann et Barack le rejoignent à Jakarta18 en 1967. Barack va passer quatre ans en Indonésie. Il fréquente d'abord deux ans l'école primaire catholique St-François d'Assise puis une école publique où il est le seul étranger17. Dans le dossier d'inscription à celle-ci, il aurait choisi, parmi les cinq religions proposées, celle de son beau-père le javanisme19, une branche locale de la religion musulmane20. Pendant la campagne électorale pour l'investiture de 2008, l'éditorialiste néo-conservateur Daniel Pipes a prétendu qu'Obama avait été un musulman pratiquant durant son séjour en Indonésie (donc entre 6 et 10 ans)21. Obama affirme quant à lui que son foyer n'était pas religieux.

    En 1971, sa mère le fait revenir à Hawaï chez ses grands-parents maternels, afin qu'il puisse faire des études secondaires américaines (depuis le début du séjour indonésien, elle lui faisait suivre un cours par correspondance, et dans les derniers mois, lui imposait de se lever très tôt pour travailler avec elle avant d'aller à l'école) ; il est inscrit à l'Académie Punahou, prestigieuse école privée d'Hawaii22 pour laquelle il a obtenu une bourse. L'année suivante, Ann, séparée de Lolo Soetoro, le rejoint avec Maya et reprend ses études avec un mastère consacré à l'anthropologiede l'Indonésie. Selon Maya, l'éducation que sa mère a donnée à cette époque à ses deux enfants était « idéaliste et exigeante23 ». En 1975, elle retourne en Indonésie pour effectuer les travaux de terrain obligatoires pour son diplôme, mais Barack refuse de la suivre23. Elle devient responsable d'un programme d'aide aux femmes pauvres organisé par la fondation Ford puis contribue à développer le système demicrocrédit indonésien23. Elle achève son doctorat en 1992 avec une thèse sur The peasant blacksmithing in Indonesia. Mais elle meurt à Hawaii à 52 ans le 7 novembre 1995 d'un cancer de l'ovaire. Obama affirme que sa plus grande erreur a été de ne pas avoir été à ses côtés au moment de sa mort.

    Barack Obama a raconté son enfance et sa jeunesse (jusqu'en 1988) dans son autobiographie Les rêves de mon père24.

    Généalogie

    Études et carrière professionnelle

    Après ses études secondaires, Barack Obama passe deux ans à Occidental College à Los Angeles (Californie) puis entre à l'Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en 198325 avec un Bachelor of Arts en sciences politiques, spécialité relations internationales.

    Premières expériences professionnelles (1983-1985)

    Avant26 même d'obtenir son diplôme de l'université Columbia, Barack Obama envisageait de devenir « organisateur communautaire » (community organizer, et non passocial worker27), mais ses démarches auprès de différents organismes (notamment la mairie de Chicago, depuis peu dirigée par un Noir, Harold Washington) n'aboutissent pas. Il entre à New York dans un cabinet de consultants ((en) Business International Corporation (en)28) travaillant pour des multinationales, d'abord comme assistant de recherche, puis comme analyste financier, fonction importante qui lui permet de disposer d'un bureau et d'une secrétaire. À la suite d'une prise de contact avec sa tante Auma[réf. nécessaire], il décide de se réorienter vers le travail communautaire et quitte son entreprise. Toujours à New York, il connaît une période de travail précaire (il travaille notamment pendant trois mois pour l'organisation de Ralph Nader), puis est recruté par un militant associatif de Chicago, Jerry Kellman (qu'il appelle Marty Kaufmandans son autobiographie).

    Chicago (1985-1988)

    À l'été 198529, il choisit de travailler comme organisateur communautaire dans le quartier noir défavorisé deBronzeville. Il devient adjoint de Jerry Kellman, travailleur social chrétien, membre d'un réseau d'Églises progressistes. Jusqu'en 1987, Barack Obama, surnommé « Baby Face » par les pasteurs locaux, arpente South Side pour aider les résidents à s'organiser dans la défense de leurs intérêts, pour obtenir le désamiantage des logements sociaux, l'ouverture de bureaux d'embauche, ou pour lutter contre la délinquance des jeunes. C'est durant cette période que Barack Obama, élevé sans religion30, se rapproche de l'Église unie du Christdirigée dans le quartier par le pasteur antisémite Jeremiah Wright, issu de la secte islamique Nation of Islam31, et embrasse la religion protestante.

    Harvard (1988-1991)

    Au cours de l'année 1987, il pose sa candidature à plusieurs universités et reçoit un agrément de Harvard en février 1988. Il quitte Chicago en mai 1988 et après un séjour touristique en Europe, part pour son premier voyage au Kenya. Il est ensuite pendant trois ans29 à la faculté de droit de Harvard(Harvard Law School) à Cambridgeprès de Boston ; il en sort diplômé avec la mention magna cum laude. En1990, il est le premier Afro-Américain32élu (face à 18 autres candidats) rédacteur en chef de la prestigieuseHarvard Law Review, événement qui fait l'objet d'une information dans des journaux nationaux.

    Chicago (depuis 1991)

    Barack et Michelle Obama en 2008

    À la fin de ses études, au lieu de devenir adjoint au juge Abner Mikva, Barack Obama revient à Chicago pour devenir enseignant en droit constitutionnel à l'Université de Chicago où il travaille jusqu'en 200429. Il entre dans un cabinet juridique spécialisé dans la défense des droits civiques.

    Vie et soutien familial

    En 1992, il épouse Michelle Robinson,juriste originaire de Chicago rencontrée en 1989 dans le cabinet d'avocats où il travaille et où elle est avocate associée. Le couple Obama aura deux filles, Malia Ann (née en 1998) et Natasha, plus connue par son surnom Sasha(née en 2001). Michelle Robinson-Obama est alors une avocate renommée, figure influente du Parti démocrate local et proche du maire de Chicago, Richard M. Daley. C'est elle qui va propulser la carrière politique de son époux33,29 alors qu'il n'a, jusque-là, milité activement que pour soutenir la candidature de Bill Clinton à laprésidence des États-Unis et celle deCarol Moseley-Braun au Sénat.

    Carrière politique locale (1994-2004)

    Article détaillé : Élections législatives américaines de 2000 en Illinois.

    En 1996, Barack Obama est élu auSénat de l'Illinois dans la 13ecirconscription, couvrant les quartiers de South Side à Chicago29, comprenant le quartier de Hyde Park, dans lequel il vivra avec sa femme et ses deux filles jusqu'à son entrée à laMaison Blanche. Il préside la commission de santé publique quand les démocrates reprennent la majorité au Sénat de l'État.

    Il soutient les législations en faveur de l'extension de la couverture médicale aux plus démunis, se fait le défenseur de la cause des homosexuels et fait augmenter les fonds destinés à la lutte contre le SIDA. Son mandat est marqué par sa capacité à obtenir, par le biais de compromis, l'assentiment des républicains sur des lois comme celles contre le profilage racial, lavidéosurveillance des interrogatoires de police ou un moratoire sur l'application de la peine de mort dans l'Illinois34.

    En 2000, il tente de se faire désigner aux primaires démocrates pour être candidat à la Chambre des représentants des États-Unis mais il est battu avec 30 % des voix contre 61 % à Bobby Rush, le titulaire démocrate sortant et ancienne figure historique du Black Panther Party.

    Barack Obama se fait aussi remarquer à l'échelle nationale en 2002 lorsqu'il refuse de cautionner les explications des néo-conservateurs au sujet d'une invasion nécessaire de l'Irak. « Je ne suis pas quelqu'un qui s'oppose à la guerre en toutes circonstances. Je suis opposé à une guerre stupide, non pas basée sur la raison, mais sur la passion, non sur les principes, mais sur la politique », déclare-t-il le2 octobre 2002 à Chicago35. Cette opposition à la guerre lancée par l'administration Bush le 19 mars 2003 et approuvée par une large majorité du Sénat des États-Unis (dont, notamment Hillary Clinton36), lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l'investiture de l'élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires.

    Carrière nationale (2004-2008)

    Article détaillé : Élection sénatoriale américaine de 2004 en Illinois.
    Barack Obama, sénateur de l'Illinois.

    À l’automne 2002, il engage le consultant politique David Axelrod et annonce officiellement sa candidature au Sénat des États-Unis enjanvier 200337. Parmi les membres du comité pour le financement de sa campagne se trouve un repris de justice notoire, Tony Rezko (en)38,39. En juillet 2004, il prononce un discours de la Convention démocrate de Bostondésignant John Kerry comme candidat du parti à l'élection présidentielle. Il y fait l'apologie du rêve américain, de l'Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l'unité de tous les Américains et dénonce les « errements » et l'« extrémisme » diviseur de l'administration de George W. Bush. Ce discours « The Audacity of Hope »40 repris dans la presse écrite et à la télévision fait connaître Barack Obama aux militants démocrates mais également à de nombreux Américains41.

    Le 2 novembre 2004, après avoir battu quelques mois plus tôt ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des États-Unis avec 70 % des voix contre 27 % à son adversaire républicain, l'ancienambassadeur et chroniqueur politique conservateur afro-américain Alan Keyes. Le score ne fut pas une surprise car pendant plusieurs mois, Barack Obama avait fait une grande partie de sa campagne électorale sans aucun opposant désigné contre lui à la suite du retrait en dernière minute de Jack Ryan, le candidat républicain qui avait lui-même succédé à Blair Hull, le vainqueur des primaires, tous deux étant englués dans des affaires scabreuses avec leurs épouses respectives. Ce n'est que deux mois avant l'élection, qu'Alan Keyes fut désigné comme candidat républicain en dépit du fait qu'il résidait auMaryland, n'avait aucun lien avec l'Illinois et qu'en 2000, il avait dénoncé le parachutage d'Hillary Clinton à New York.

    Barack Obama succède alors au sénateur républicain sortant Peter Fitzgerald. Il prête serment comme sénateur le 4 janvier 2005, devenant le seul homme de couleur à siéger au Sénat, et le cinquième de l'histoire42. Il démissionne de son poste de sénateur le 16 novembre 2008, après son élection à la présidence des États-Unis.

    Élection présidentielle de 2008

    Les élections primaires

    Article détaillé : Primaires présidentielles du parti démocrate de 2008.
    Barack Obama en campagne électorale en Caroline du Sud en août 2007

    Le16 janvier 2007, il annonce la création d'un comité exploratoire en vue de lever des fonds pour une candidature à l'élection présidentielle de 2008 ; le10 février 2007, il déclare sa candidature à l'investiture démocrate43et ce, malgré son inexpérience relative et la concurrence dans le camp démocrate d'Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires. Le15 décembre 2007, il a reçu l'appui du prestigieux quotidien national, The Boston Globe44.

    Tout au long de l'année 2007, il a insisté sur le fait qu'il incarnait le changement et qu'il s'opposait à la politique partisane45. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes45. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, les hommes d'affaires Warren Buffett et George Soros, les acteursGeorge Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck, Robert De Niro, les actrices Halle Berry, Sophia Bush etScarlett Johansson, le rocker Bruce Springsteen, la chanteuse Nicole Scherzinger, le rappeur Nas, la romancière Toni Morrison ou l'animatrice de télévision Oprah Winfrey, personnalité extrêmement influente dans son pays, notamment au sein de la communauté afro-américaine46. Le 21 avril 2008, il obtient également le soutien du cinéaste Michael Moore.

    Le 3 janvier 2008, Barack Obama crée la surprise47 en remportant les premières primaires, les caucus de l'Iowa, état blanc à plus de 96 %, avec 38 % des suffrages exprimés, loin devant le sénateur John Edwards(30 %) et l'ancienne First Lady Hillary Clinton qui a obtenu 29 %48, démontrant ainsi pour la première fois qu'un noir pouvait avoir de réelles chances au niveau national.

    Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du « changement » (« Change »). Le 8 janvier, il perd dans le New Hampshire (37 %) contre Hillary Clinton (39 %) malgré des sondages l'annonçant grand favori avec 10 points d'avance49. Son discours de défaiteest teinté d'espoir et de remotivation. De cette défaite Barack Obama tire son nouveau slogan : « Yes we can » (« Oui, nous pouvons »).

    Barack Obama et sa famille àSpringfield (Illinois) le 10 février 2007

    Après une polémique avec Hillary Clinton sur les droits civiques et les rôles respectifs de Martin Luther Kinget du président Lyndon Baines Johnson, il arrive de nouveau deuxième en nombre de voix, derrière Hillary Clinton, lors du caucus duNevada du 19 janvier (51 % contre 45 %). Néanmoins Barack Obama obtient une majorité de 13 délégués contre 12 pour Hillary Clinton, raison pour laquelle il refuse de concéder sa défaite. Il évoque également des irrégularités dans le vote qu'il impute au camp Clinton, accusant Bill Clintonet sa femme, de déformer les faits à son encontre50.

    Le 27 janvier, sa très large victoire (55 % contre 27 % pour Hillary Clinton) lors des primaires de Caroline du Sud51 relance sa candidature dans la perspective du Super Tuesday du 5 février.

    Le 28 janvier, il obtient le soutien deCaroline Kennedy52, ainsi que d'Edward Moore Kennedy et Patrick Kennedy53.

    Lors du Super Tuesday, le 5 février, Barack Obama remporte 13 États, face à 9 pour Hillary Clinton.

    Le 2 février, Will.i.am enregistre Yes We Can, une chanson inspirée d'un discours prononcé par Obama, à la suite de la primaire du New Hampshirede 2008. Mixée avec des images et des extraits du discours, la chanson est interprétée par de nombreuses célébrités (la plupart des musiciens, chanteurs et comédiens américains) à l'appui du sénateur Obama. La chanson a été produite par Will.i.am, le clip a été réalisé par Jesse Dylan, le fils du chanteur Bob Dylan54.

    Liesse populaire autour de Barack Obama lors d'un meeting dans le Connecticut en février 2008

    Le9 février, il remporte les États deWashington, du Nebraska et deLouisiane ainsi que les îles Vierges. Le lendemain 10 février, il remporte l'État du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2 025 délégués nécessaires pour obtenir l'investiture démocrate. Avec 1 231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1 196 délégués), s'adjugeant au passage la confiance non seulement d'une bonne partie de l'électorat afro-américain mais aussi celui des personnes âgées (53 % contre 47 % à Hillary Clinton) et des femmes (58 %) ; les Blancs demeurent plutôt favorables à Hillary Clinton (48 % contre 51 %)55.

    Le 19 février, il gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant là dix victoires consécutives sur Hillary Clinton.

    Le 22 février, avec plus de 65 % des voix, le sénateur de l'Illinois, Barack Obama a largement remporté la primaire des démocrates expatriés. En France, il dépasse la barre des 70 %56.

    Le 4 mars, il gagne dans l'État duVermont mais perd dans l'Ohio et leRhode Island. Au Texas, il obtient plus de représentants à la convention que Hillary Clinton (99 contre 94). Il conserve une avance de plus de 100 délégués.

    Il remporte les primaires du Wyomingle 8 mars, puis celles du Mississippitrois jours plus tard.

    Le 18 mars 2008, il prononce l'important Discours de Philadelphie57sur la question raciale.

    Le 22 avril, Hillary Clinton remporte la primaire de Pennsylvanie58. À ce moment, la campagne de Clinton, qui ne pouvait se permettre d'accroître davantage son retard, bénéficie d'un second souffle aux dépens de celle d'Obama. Ce dernier a été fragilisé dans l'opinion par son attitude ambiguë à l'égard des dérapages verbaux de son ancien pasteur, le communautariste Jeremiah Wright59, ainsi que par des accusations d'élitisme.

    Ainsi, le 3 mai, il remporte avec seulement 7 voix d'écart les caucus deGuam, île du Pacifique, avec 50,08 % des voix contre 49,92 % pour Hillary Clinton.

    Le 6 mai, il remporte l'État de Caroline du Nord avec 56 % des voix mais perd avec 22 000 voix d'écart dans l'Indiana(49 % des voix)60.

    Le 13 mai, Hillary Clinton remporte la primaire en Virginie-Occidentale avec 67 % des voix contre 26 % pour Barack Obama. La candidate bénéficie d'un vote massif des électeurs blancs et modestes, très nombreux dans cet État61. Obama peut néanmoins rattraper son retard auprès de cette dernière catégorie d'électeurs et auprès des « cols bleus » (ouvriers blancs) grâce au ralliement de poids de John Edwards, annoncé dès le lendemain de la primaire de Virginie-Occidentale62.

    À ce stade des primaires, les cinq dernières consultations à venir seront d'une importance toute relative, aucun des deux candidats ne pouvant obtenir la majorité qualifiante des délégués ordinaires, tandis que les super-délégués, qui restent partagés entre Obama (282), Clinton (273) et l'indécision (environ 240), auront probablement le dernier mot lors de la Convention démocrate du mois d'août. Certains observateurs misent cependant sur un retrait de Clinton avant la fin du processus63.

    Le 20 mai, Obama et Clinton remportent l'un et l'autre une primaire. Le premier s'impose dans l'Oregon (58 % des voix), la seconde dans le Kentucky (65 % des voix)64.

    Affiche « HOPE » à Denver(Colorado).

    Le30 mai, il quitte l'Église unie du Christ à la suite des polémiques engendrées par les propos du pasteur Wright et du révérend Michael Pfleger. Obama était membre de cette Église depuis une vingtaine d'années65,66.

    Le 3 juin, à l'issue des dernières primaires (Montana et Dakota du Sud), il atteint le seuil requis des 2 118 délégués, ainsi que le soutien de nombreux super-délégués67. Malgré la revendication par Clinton de la majorité du « vote populaire » (en nombre de voix de militants) et le refus de la sénatrice de se déclarer vaincue, Obama est désormais quasiment assuré d'être désigné candidat à la Maison-Blanche lors de la convention démocrate de la fin du mois d'août.

    Le 7 juin, Hillary Clinton « suspend » sa campagne à l'investiture démocrate et apporte son soutien à Barack Obama dans sa campagne présidentielle contre le républicainJohn McCain68.

    Le 27 août, troisième jour de laConvention démocrate à Denver, Obama est officiellement investi par acclamation, ou roll call, lancées par la sénatrice Hillary Clinton69. Plus de vingt ans après le révérend Jesse Jackson, trois fois candidat à l'investiture démocrate et premier à remporter des primaires, notamment en 1988, c'est le premier Afro-Américain32 investi pour la présidentielle par un parti majeur70.

    Financement de sa campagne électorale

    Concernant le financement des campagnes électorales, fortement encadrées par la législation américaine, Barack Obama se déclare partisan d'un système de financement public et a indiqué avant même sa déclaration de candidature qu'il financerait ainsi sa campagne présidentielle si son rival républicain faisait de même.

    Cependant, en juin 2008, il décide de baser sa campagne sur la collecte de fonds privés, échappant ainsi à la limite de collecte imposée en cas de financement par les fonds publics. Il devient alors le premier candidat à se passer de ces fonds fédéraux depuis l'adoption par le Congrès des lois sur le financement des campagnes électorales, élaborées après lescandale du Watergate71.

    Campagne présidentielle

    Article détaillé : Campagne présidentielle de 2008 de Barack Obama.

    Élection (4 novembre 2008)

    Article détaillé : Élection présidentielle américaine de 2008.
    Répartition du collège électoral par État en 2008. En bleu, les États remportés par Obama/Biden ; en rouge, ceux remportés par McCain/Palin. Pour chaque État est indiqué le nombre de grands électeurs.

    Avec un taux de participation record de 63 % des électeurs inscrits72, Barack Obama a remporté l'élection présidentielle du 4 novembre 2008avec plus de 9 millions de voix d'avance73 sur son adversaire John McCain. La victoire est nette aussi bien au niveau des grands électeurs (365 à 17374,75) que celui du vote populaire (52,9 % à 45,6 %)76. Outre ses victoires dans les États-clés âprement disputés de l'Ohio et de la Floride, Obama a fait basculer, de justesse, des bastions républicains traditionnels comme l'Indiana77 et a même obtenu les suffrages de deux anciens États confédérés (en plus de la Floride) : laVirginie78 et la Caroline du Nord79. Barack Obama l'emporte dans toutes les classes d'âge, sauf chez les plus de 65 ans, et bénéficie d'une plus forte mobilisation des jeunes électeurs, alors que 68 % des 18-25 ans se sont prononcés en sa faveur80. Il obtient également le suffrage de 54 % des catholiques, de 78 % des Israélites, ainsi que de 67 % des Latinos et de 95 % des Afro-Américains81.

    Au soir du 4 novembre 2008, il prononce devant plusieurs centaines de milliers de personnes son discours de victoire à Grant Park, dans la ville de Chicago, dans l'Illinois82. Après avoir remercié tous ses soutiens (famille, collaborateurs, électeurs), il évoque les enjeux majeurs de son mandat à venir ; en particulier les guerres d'Irak et d'Afghanistan et la crise économique. Son discours est teinté de références significatives aux discours d'investiture de John F. Kennedy, d'Abraham Lincoln et également de discours prononcés parMartin Luther King ; il cite notamment mot pour mot un passage du discours prononcé par Abraham Lincoln lors de sa première investiture83.

    L'élection de Barack Obama est dans l'ensemble très bien accueillie à l'étranger, où elle est souvent l'occasion de célébrations populaires. Le Kenya, pays natal de son père, décrète même un jour férié. Fait également sans précédent, et bien que la Russie fasse montre de froideur, des gouvernements traditionnellement en très mauvais termes avec les États-Unis adressent leurs félicitations au nouveau président, ainsi Raul Castro(Cuba), Hugo Chávez (Venezuela) ouMahmoud Ahmadinedjad (Iran). Depuis l'Afrique du Sud, il est également félicité par le prix Nobel de la Paix et ancien président Nelson Mandela84.

    Barack Obama a été formellement élu par les grands électeurs le15 décembre 2008 (sa victoire ayant été officiellement proclamée auCongrès des États-Unis par Dick Cheney le 8 janvier 2009)85, et il a succédé à George W. Bush le20 janvier 2009. Il est alors devenu le quarante-quatrième président des États-Unis, et le premier Afro-Américain32 à accéder à la Maison Blanche.

    Le début de sa présidence commence dans un contexte de guerre en Irak, deguerre en Afghanistan et d'une importante récession de l'économie américaine et de crise financière et économique mondiale.

    Analyse d'une victoire

    Barack Obama doit notamment sa victoire à une formidable mobilisation des primo-votants réalisée grâce notamment à une campagne révolutionnaire de mobilisation des donateurs, des militants et enfin des électeurs. Cette mobilisation fut basée sur trois leviers principaux : le message, les nouvelles technologies et l’organisation de terrain.

    Le message, c'est le « changement », fondé sur l'émotion, sur le modèle des campagnes de community organizing, faisant des électeurs les acteurs de ce changement. La capacité de la campagne (ou organisation) mise en place par Obama à canaliser les flux monétaires et de bénévoles furent un élément déterminant de sa victoire ; en s'inspirant du modèle mis en place par les Républicains huit ans auparavant et en l'améliorant, Obama a su canaliser et tirer parti de son succès populaire86.

    Les nouvelles technologies, ce sont les outils Internet qui sont utilisés avant tout pour recruter les sympathisants et organiser le militantisme. On y trouve les réseaux sociaux de type Facebook, sur lequel Barack Obama est de loin la personne au monde à compter le plus de partisans déclarés, avec près de cinq millions de supporters en janvier 200987 mais aussi une exceptionnelle base de données appelée Catalist,« un fichier unique qui répertorie individuellement 220 millions d’Américains, avec jusqu’à 600 informations par personne », permettant d'effectuer un ciblage précis sur tous les électeurs afin d'élaborer des messages personnalisés88.

    Enfin, l’organisation de terrain combine une communication de mobilisation, le militantisme de proximité et une campagne de financement, structurée en groupes géographiques (DC for Obama, etc.) ou thématiques (Students for Obama, Lawyers for Obama, etc.), organisée sur le modèle du téléthon, permettant à Barack Obama de bénéficier in fine d'un budget de 750 M$ contre 350 M$ pour John McCain. Au total, Barack Obama a levé une armée de 1,2 million de militants, représentant 25 % du budget de campagne (200 M$). Ces militants ont approché directement ou par téléphone, près de 68 millions d’Américains, soit plus de la moitié des électeurs et 99 % des électeurs cibles88.

    Transition présidentielle (novembre 2008 - janvier 2009)

    Article connexe : Administration Obama.

    L'élection présidentielle américaine indirecte fait que le président élu ne prend ses fonctions qu'onze semaines après le suffrage populaire. Cette période entre l'Election Day du 4 novembre et l'Inauguration Day, jour de la prise de fonction présidentielle, le 20 janvier est une phase de nomination de la nouvelle administration présidentielle et de transition avec l'administration sortante. La première nomination de la nouvelle administration est celle de Rahm Emanuel au poste de Chef de cabinet de la Maison Blanche. De nombreux noms circulent quant aux différents secrétaires et le 1er décembre, il est annoncé que son ancienne rivale à l'investiture Hillary Clinton sera proposée par l'administration Obama comme secrétaire d'État89. Les principaux postes sont pourvus dès début décembre (voir Administration Obama). Bien qu'Obama ait axé sa campagne présidentielle sur le slogan du changement, on note la prépondérance de vétérans de l'administration Clinton dans la nouvelle équipe, par souci revendiqué de bénéficier de leur expérience face à la crise.

    Rencontre entre le président en exercice George W. Bush et le président élu Barack Obama dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 10 novembre 2008

    Conformément à ses promesses de dépasser le clivage bipartite90, Obama maintient à la Défense son titulaire nommé par George W. Bush en 2006,Robert Gates, un proche des républicains91 et de la famille Bush en particulier92, et rencontre à deux reprises son adversaire malheureuxJohn McCain à la mi-novembre 2008 et le 19 janvier 2009, lors d'un bal rendu en l'honneur de l'ancien vétéran duViêt Nam93. Il nomme également deux autres hommes proches des républicains dans son gouvernement,Ray LaHood (ancien représentant républicain) comme secrétaire au transport et le général James L. Jones, proche de John McCain94, comme conseiller à la sécurité nationale.

    Le président Bush ayant souhaité que cette transition se passe au mieux, Obama bénéficie rapidement d'un accès aux informations classées secret défense et reçoit les mêmes rapports de sécurité que le président en exercice par la CIA et le FBI.

    Avançant qu'il ne peut y avoir qu'un président américain en exercice à la fois, Barack Obama fait le choix discuté de rester globalement silencieux en décembre 2008 et janvier 2009 lors de l'offensive israélienne contre le Hamasà Gaza. Celle-ci cesse significativement quelques jours avant son investiture.

    Obama bénéficie d'une sécurité renforcée, très proche de celle du président en exercice. Elle est assurée par le Secret Service, l'agence fédérale chargée de la protection du président, du vice-président et de diverses personnalités. Il circule ainsi en convoi blindé et sa maison de Hyde Park ainsi que le bâtiment fédéral de Chicago lui servant de quartier général pendant cette période de transition sont étroitement surveillés. Le président-élu ne déménage à Washington que début janvier 2009.

    Lors des campagnes électorales, les principaux candidats à l'élection présidentielle américaine bénéficient d'une protection du Secret Service. Le candidat Obama fut le premier, en mai 2007, à en bénéficier du fait du risque d'attentats par des suprémacistes blancs95. Cette protection fut, comme pour le candidat républicain, renforcée après leur désignation respective comme candidat de leur parti.

    Présidence

    Article détaillé : Présidence de Barack Obama.

    Investiture

    Article détaillé : Investiture de Barack Obama.
    Prestation de serment de Barack Obama le 20 janvier 2009 qui devient le 44e président des États-Unis
    Barack Obama dans leBureau ovale de la Maison-Blanche, le premier jour de sa présidence.

    Le20 janvier 2009 à 12 h 07, Barack Obama prête serment au Capitole deWashington, D.C., devant une foule sans précédent estimée à plus de 2 millions de personnes, et sous les yeux de plusieurs centaines de millions de téléspectateurs du monde entier. Il est ainsi officiellement investi comme 44eprésident, dans une atmosphère de ferveur nationale et internationale peu habituelle (près de 8 Américains sur 10 lui accordent alors leur confiance face à la crise). Symboliquement, le premier président afro-américain réutilise laBible qui avait servi en 1861 pour l'investiture d'Abraham Lincoln. Dans les jours précédents, il avait refait en train le trajet de Philadelphie à Washington accompli par ce dernier cette année-là, et s'était adressé à la foule depuis le Lincoln Memorial.

    En signe d'unité nationale, Barack Obama choisit un évêque épiscopaliengay pour dire la prière d'ouverture des festivités de son investiture, un pasteur évangélique anti-avortement pour la prière d'ouverture de la cérémonie, et un célèbre vétéran du mouvement des droits civiques, ancien compagnon deMartin Luther King, pour la prière de clôture. Le discours d'investiture du nouveau président insiste sur « le triomphe de l'espérance sur la peur », sur le « refus du choix entre nos idéaux et notre sécurité » et sur le dialogue international, sans cacher aux Américains les difficultés qui les attendent96.

    Le président de la Cour suprême John G. Roberts Jr. ayant mal placé un adverbe en récitant la formule constitutionnelle, et fait ainsi hésiter le nouveau président, la prestation de serment est refaite en privé le lendemain, 21 janvier, à la Maison Blanche pour éviter toute contestation juridique éventuelle97. Le membre de phrase mal prononcé était : « that I will faithfully execute the Office of President of the United States », le juge avait déplacé le mot « faithfully » ainsi : « That I will execute the Office of President to the United States faithfully ».

    Doctrine politique

    Barack Obama est considéré comme un homme politique pragmatique, adepte du compromis pour faire avancer ses idées et ses projets et capable de rassembler diverses catégories de l'électorat, même si ses votes au Congrès ont pu le classer à lagauche du parti98. Son discours sur l'état de l'Union de janvier 2010, venant peu de temps après avoir perdu la super majorité au Sénat avec l'élection du successeur de Ted Kennedy auMassachusetts, a mis l'accent sur la nécessité de réformer la financemondiale, à la suite de la crise financière de 2008, et appelle les démocrates et républicains à voter une loi afin de contre-carrer l'arrêt de laCour suprême, Citizens United v. Federal Election Commission, du21 janvier 2010, qui étend les possibilités de financement électoral par les entreprises (nationales et étrangères)99. La perte de la majorité au Sénat hypothèque la réforme du système de protection sociale. Il est aussi adepte d'une large ouverture de l'information (non classifiée) détenue par les administration et les Agences gouvernementales, vers le public, ainsi que d'une approche participative etcollaborative, ce qu'il a traduit, dès son premier jour de travail à la Maison Blanche par l'Open Government Initiative.

    Politique étrangère

    Barack Obama rencontre le pape Benoît XVI le 10 juillet 2009 au Vatican.

    Barack Obama est présenté comme un adepte du multilatéralisme, partisan de la realpolitik et prend pour modèleJames Baker, saluant la politique étrangère américaine menée sous la présidence de George H. W. Bushpendant la première guerre du Golfeen 1991 et lors de la chute du Mur de Berlin en 1989100. Sa politique étrangère est mise en œuvre par sa Secrétaire d'État, Hillary Clinton. S'il veut être plus ferme à l'égard du programme nucléaire de la Corée du Nord, ses principales propositions sont un retrait en 16 mois des troupes américaines de combat d'Irak, qui commencerait dès sa prise de fonction, et le commencement d'un dialogue « sans préconditions » avec l'Iran101. Il affirme cependant après son élection qu'il considère le programme nucléaire iranien comme « inacceptable ». Cette déclaration a été critiquée par le président du Parlement iranien, Ali Larijani102.

    Concernant les relations avec Israël et avec les Palestiniens, après avoir été ambivalent, il prononçait, le 4 juin 2008à la conférence du lobby pro-israélienAipac (American Israel Public Affairs Committee) un discours dans lequel il apportait son soutien au statut deJérusalem, comme capitale indivisible d'Israël103,62.

    Le 10 juillet 2009, il rencontre auVatican le pape Benoît XVI, en marge du sommet du G8. Le président Obama s'est notamment engagé auprès de lui à tenter de réduire le nombre d'avortements.

    Discours du Caire

    Il a prononcé à l'Université al-Azhar duCaire le 4 juin 2009 un discoursconsidéré comme présentant un changement de cap majeur en matière de relations internationales entre lesÉtats-Unis et les musulmans104. Cette université est le centre le plus important du monde arabe pour la formation des ulémas105. Au cours de ce discours, en présence de Frères musulmans invités d'honneur contre l'avis d'Hosni Moubarak, le président Obama a attribué à l'islam quasiment toutes les inventions majeures de l'histoire de l'humanité, présentant aussi les États-Unis comme « un grand pays musulman »106. Il s'est également prononcé en faveur de la non-réglementation du port du voile :« Il est important pour les pays occidentaux d'éviter de gêner les citoyens musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, et par exemple en dictant les vêtements qu'une femme doit porter » et d'ajouter : « On ne doit pas dissimuler l’hostilité envers une religion devant le faux-semblant du libéralisme ». Cette critique envers un pays occidental vise selon de nombreux observateurs laFrance et sa politique delaïcité107,108,109.

    Chine

    Le 18 février 2010, Barack Obama rencontre le dalaï-lamadans la Map Room à la Maison Blanche

    En octobre 2010, concernant l'attribution du prix Nobel de la paix au Chinois Liu Xiaobo, il déclare :

    « Le comité Nobel a choisi un porte-parole éloquent et courageux de la cause des valeurs universelles… Au cours des trente dernières années, la Chine a accompli des progrès spectaculaires… Cette récompense nous rappelle que la réforme politique n'a pas suivi le même rythme et que les droits humains doivent être respectés »110.

    En janvier 2011, recevant Hu Jintao en visite d’État, Barack Obama aborde la question des droits de l'homme et suggère le dialogue entre la Chine et le dalaï-lama111.

    Mort d'Oussama ben Laden

    Article détaillé : Mort d'Oussama ben Laden.
     
    Déclaration de Barack Obama sur la mort d'Oussama ben Laden.

    Le1er mai 2011, à approximativement 23 h 20 (heure de l'Est), il annonce la mort, par les forces spéciales des États-Unis, du dirigeant principal du réseau jihadiste al-Qaida, Oussama ben Laden112, commanditaire présumé des attentats du 11 septembre 2001. Cette annonce suscite des scènes de liesse aux États-Unis, et de nombreuses réactions positives au travers le monde113.

    Intérieur et société

    NASA

    L'ancien astronaute Charles Bolden est nommé Administrateur de la NASA en juillet 2009 et le Programme Constellation est annulé. À la place, l'administration Obama souhaite confier au secteur privé le transport des astronautes vers la Station spatiale internationale. Après une valse-hésitation, le programme de véhicule habité Orion est rétabli, et un objectif à long terme d'exploration habitée des astéroïdes et finalement de Mars est donné à la NASA, en utilisant un nouveau lanceur géant, le Space Launch System. La première mission d'Orion est prévue en 2014.

    Peine de mort

    À l’instar de Bill Clinton, Barack Obama radicalisa sa position au fur et à mesure de son ascension politique. Lorsqu’il était sénateur dans l'Illinois, Obama a fait voter une loi qui rend obligatoire pour la police de filmer les interrogatoires des accusés encourant la peine de mort, sous peine de voir les aveux non-filmés annulés. Lorsqu’il fut candidat pour devenir sénateur fédéral de l’Illinois, Obama déclara à la télévision que la peine de mort était utilisée « trop fréquemment et inconsciemment » et rappela que « treize condamnés à mort ont été libérés en Illinois pour cause d’innocence ». Il conclut en déclarant que même s'il approuvait la peine de mort lorsque « la communauté est fondée à exprimer la pleine mesure de son indignation », il fallait réduire le nombre de crimes capitaux114. Durant la campagne présidentielle, Obama déclara également que Ben Ladenjustifiait le recours à la peine de mort115. Enfin il condamna, le jour-même où elle fut rendue, une décision116 de la Cour suprême qui déclarait la peine de mort anticonstitutionnelle pour les personnes condamnées pour viol sur mineur sans homicide (John McCainvenait de faire la même chose dans la matinée). Une fois élu, Obama nommaEric Holder, personnellement opposé à la peine de mort, comme procureur général (poste crucial dans le fonctionnement de la peine de mort fédérale). Lors de son audition, Holder déclara qu’il appliquerait « la loi faite par le Congrès ». C'est avec son autorisation que la peine de mort fut ainsi requise devant une cour fédérale dès sa prise de fonction en janvier 2009117,118.

    Armes à feu

    Il se déclare également en faveur du 2eamendement sur le droit de posséder des armes à feu mais reconnaît l'utilité des « lois de bon sens pour empêcher les armes de tomber dans les mains d'enfants ou de membres de gangs118 ».

    Avortement et homosexualité

    Barack Obama est favorable au droit à l'avortement et il se déclare partisan des contrats d'union civile entre personnes de même sexe et souhaite la généralisation de l'extension des droits et avantages matrimoniaux auxhomosexuels, tant au niveau de chaque État qu'au niveau fédéral119sans pour autant remettre en cause la définition du mariage civil entre un homme et une femme qu'il laisse aux différents États à définir120,121.

    Immigration

    S'il est favorable au renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, il défend une régularisation des immigrés clandestins déjà présents auxquels il envisage l'octroi du permis de conduire98. Il considère notamment que sans l’apport de main-d’œuvre immigrée, l’agriculture américainemettrait la « clef sous la porte », signifiant concrètement son intention de favoriser le regroupement familial et d’augmenter le nombre d’immigrés réguliers122.

    Économie et politique sociale

    Réforme de la santé

    Article détaillé : Patient Protection and Affordable Care Act.

    Lors de sa campagne électorale de 2008, Obama proposait de mettre en place une importante réforme dusystème de santé américain permettant la création, au niveau fédéral, d'une « assurance santé universelle », sans pour autant imposer une couverture santé obligatoire à l'exception des enfants101. C'est alors un de ses projets phares de sa campagne. Néanmoins, une fois élu président, pour faire adopter son texte, Obama fut contraint à des concessions pour faire adopter son projet par le Congrès. Le7 novembre 2009, soit presque 11 mois après son investiture et en dépit d'une majorité confortable à la Chambre des représentants, il obtint de justesse, par 220 voix contre 215, l'adoption d'un texte réformant le système de santé. Un seul républicain, Joseph Cao avait alors voté pour la réforme. Le Sénat américain adopta également son propre texte le 24 décembre, après un long débat et de multiples amendements par 60 voix contre 40. Finalement, après maintes péripéties, le 21 mars 2010, en dépit de sondages d'opinions défavorables, d'une polarisation aggravée de la classe politique et des citoyens américains, d'une popularité présidentielle en berne symbolisée par la victoire d'un républicain dans le Massachusettspour succéder à Ted Kennedy et des réticences d'une partie des élus démocrates, le texte voté par le Sénat est adopté tel quel par la Chambre des représentants par 219 voix contre 212.

    Qualifié d'historique, le texte, qui n'a reçu aucune voix de l'opposition (une première historique pour ce genre de législation), permet de garantir une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n'inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d'assurance publique, et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme)123.

    En vertu du texte ainsi adopté, la plupart des Américains auront l'obligation de s'assurer avant 2014, sous peine de se voir infliger des pénalités124. Des subventions seront accordées par le gouvernement fédéral pour aider les familles aux plus bas revenus à payer leurs cotisations (revenus inférieurs à 88 000 dollars par an124). Les entreprises de plus de 50 salariés (PME et commerçants) qui ne fourniront pas de couverture devront également payer des pénalités125. Par ailleurs, le texte interdit aux assurances de refuser de couvrir des personnes en raison de leurs antécédents médicaux124. Les parents pourront également protéger leurs enfants jusqu'à l'âge de 26 ans. Néanmoins, pour parvenir à ses fins et faire adopter cette loi, Barack Obama annonce qu'il signera un décret garantissant que la réforme ne modifierait en rien les restrictions interdisant l'utilisation de fonds fédéraux pour desavortements126, ce qu'il fait le 24 mars au lendemain de la promulgation de la loi127. Plusieurs correctifs doivent encore être adoptés par une loi budgétaire par les deux chambres. La réforme devrait coûter 940 milliards de dollars (695 milliards d'euros) sur dix ans124. Son financement devrait être assuré par des taxes sur les revenus élevés et la baisse des dépenses de soins124.

    Cela faisait près d'un siècle que le Congrès débattait de cette question de la santé. Le président républicainThéodore Roosevelt en parlait déjà dans son programme, mais fut battu à l'élection présidentielle américaine de 1912 par le candidat démocrateWoodrow Wilson. En 1965, le président démocrate Lyndon Johnsonavait promulgué le Medicare etMedicaid, assurances pour les personnes âgées et pour les personnes pauvres, respectivement, après avoir rallié à lui la moitié des voix républicaines du Congrès. Le président démocrate Bill Clinton tenta lui-aussi de faire passer un projet ambitieux en1993, mais échoua.

    Dès la promulgation de la loi par Barack Obama le 23 mars 2009, les attorneys généraux (ministres de la Justice) de douze (puis quatorze) États américains déclareront mettre en œuvre une procédure judiciaire fédérale visant à contester la constitutionnalité de la nouvelle loi pour violation de la souveraineté des États128 alors que les législatures de 37 États entament des débats visant à adopter un statut dérogatoire pour ne pas avoir à appliquer la réforme129. Puis, le 24 mars, après l'adoption au Sénat de deux amendements déposés par les républicains concernant des vices de procédure, la loi de conciliation, adoptée par la chambre des représentants pour appliquer la nouvelle loi et qui prévoit notamment une extension des subventions fédérales, une aide accrue de l'État au programme Medicaid, un élargissement de l'assiette de l'impôt et une réforme du programme des prêts aux étudiants, doit être renvoyée de nouveau à la chambre pour faire l'objet d'un nouveau vote, retardant ainsi la mise en œuvre du texte130. Toute la réforme comprenant le texte originel du Sénat et la loi de conciliation sont adoptés le 25 mars 2010131. La réforme devient alors l'un des thèmes principaux de la campagne électorale de mi-mandat de 2010, les républicains ayant promis de l'abroger ou de la modifier.

    Lutte contre la crise économique

    Nicolas Sarkozy accueille Barack Obama lors du sommet du G20 à Cannes, le 3 novembre 2011.

    Lors de sa campagne électorale, Barack Obama a également préconisé une hausse du salaire minimum afin qu'il soit indexé sur l'inflation132, des baisses d'impôts massives pour laclasse moyenne (pour les personnes gagnant moins de 250 000 $ par an)133, le recours au crédit d'impôtpour aider les ménages les plus modestes et a promis de renégocier le traité de libre-échange nord-américain (l'ALÉNA). Dans le contexte de la crise des subprimes et du poids des crédits, il déclarait vouloir protéger les citoyens américains contre les abus des prêts de toutes sortes et a annonçait un plan de grands travaux publics sur dix ans, financés par le retrait des forces de combat d'Irak98.

    À la suite de son investiture, le président Barack Obama procéda à des annulations de programmes industriels considérés comme trop coûteux, non budgétés ou à l'ambition détournée de leur finalité : ce fut notamment le cas du programme Constellation (annulé le 1erfévrier 2010) ou du projet de bouclier radar européen annulé le18 septembre 2009 en vue d'obtenir l'appui du Kremlin sur la demande d'arrêt du programme nucléaire iranien134.

    Environnement

    L'agence pour la protection de l'environnement, Environmental Protection Agency (EPA), peut, depuis mars 2009, réglementer toute activité économique produisant du dioxyde de carbone, au motif qu'au-delà d'un certain seuil non défini, il constitue un polluant majeur, qualifié « d'injustice sociale »135. Ainsi, 20 % des centrales thermiques en activité en janvier 2009 ont dû cesser leurs activités ; pour lutter contre le réchauffement climatique, il propose d'augmenter le prix de l'électricité, d'investir dans lesbiocarburants, les énergies alternatives101,136 et se déclare favorable à l'instauration d'un marché du CO2 obligeant les entreprises polluantes à racheter un « droit à polluer » auprès d'entreprises non polluantes98. Des subventions sont distribuées aux entreprises spécialisées dans l'énergie éolienne et le photovoltaïque, entreprises qui produisent très peu d'électricité et qui sont structurellement déficitaires137,138 ; dans le même temps, la construction d'un oléoduc permettant d'acheminer du pétrole depuis l'Alberta au Canada a été interrompue à la demande de l'EPA, et la prospection du sous-sol des États-Unis a cessé depuis avril 2009139. Comme son ancien adversaire républicain à l'élection présidentielle de 2008, John McCain, il est plutôt favorable également au développement de l'énergie nucléairecomme solution aux problèmes climatiques mais sa position sur le sujet est devenue ambivalente durant la campagne électorale140. Le1er juin 2009, le Secrétaire à l’ÉnergieSteven Chu a annoncé un fonds de 256 millions de dollars afin d’améliorer l’efficience énergétique des principalesindustries aux États-Unis141.

    Faute de majorité de 60 voix au Sénat, l'examen du projet de loi sur l'énergie, adopté par la Chambre des représentants en 2009, a été ajourné le22 juillet 2010, ce qui rend son adoption peu probable. Ce recul, qui ne traduit pas en loi les engagements pris à Copenhague, fragilise la position de l'exécutif américain dans les négociations internationales à venir142.

    Vie privée et personnalité

    Obama jouant au basket-ballavec l'armée américaine au camp Lemonnier, à Djibouti en 2006.

    Personnalité attachée à ses racinesafro-américaines et aux goûts culturels éclectiques143, grand lecteur, écrivant lui-même ses livres et ses discours les plus importants, Barack Obama doit une bonne partie de son ascension politique à ses talents d'orateur et à son charisme144,145,146.

    Dans sa déclaration de revenus de 2007, le couple Obama a inscrit 4,2 millions de dollars, provenant largement des droits d'auteur des livres de Barack Obama.

    Le couple Obama a déclaré un revenu brut ajusté de 2 656 902 dollars (environ 2 millions d'euros) en avril 2009 pour leur déclaration de 2008. Ils ont payé, en 2008, 855 323 dollars (environ 647 000 euros) d'impôtsfédéraux et 77 883 dollars (environ 59 000 euros) à l'État de l'Illinois et donné 172 050 dollars à 37 œuvres caritatives147.

    Barack Obama est un grand amateur de basket-ball, qu'il continua à pratiquer presque chaque matin pendant sa campagne électorale, y compris le jour de son élection. Il promit l'installation d'une salle appropriée à la Maison-Blanche. Pendant la campagne présidentielle, il fit beaucoup rire par une tentative pour s'essayer maladroitement sous les caméras au bowling, sport très populaire en Amérique. Une fois à la Maison-Blanche, on le verra aussi jouer au golf avec le vice-président Biden sur le green du jardin de la résidence officielle148.

    Barack Obama se trouve être le cinquième président gaucher en trente ans, après Gerald Ford, Ronald Reagan, Georges H. Bush et Bill Clinton. Ainsi qu'il le lança aux photographes lors de la signature de ses premiers documents officiels de président : « Je suis gaucher, il va falloir vous y faire149 ».

    Prix Nobel de la paix 2009

    Le 9 octobre 2009, Barack Obama reçoit le prix Nobel de la paix150, suscitant la surprise et une certaine incrédulité dans le monde, alors qu'il n'entame que son dixième mois de mandat présidentiel. Le comité du Nobel justifie sa décision en évoquant« les efforts extraordinaires [du président américain] en faveur du renforcement de la diplomatie internationale et de la coopération entre les peuples ». Cette décision est souvent qualifiée de politique et de partisane, récompensant plus des paroles et des bonnes intentions que des actes concrets151,152,153,154. Obama devient ainsi le quatrième président américain et le troisième en fonction à recevoir le prix après, dans l'ordre chronologique, Woodrow Wilson, Theodore Roosevelt et Jimmy Carter.

    Controverse

    Dix jours avant de recevoir le prix Nobel, le président américain décide, avec l’accord du sénat, l’envoi de30 000 soldats américains pour poursuivre la guerre d’Afghanistan de 2001155. Cela déclencha une forte controverse obligeant le « président de guerre », surnom qu’il a reçu et qu’il ne rejette pas156, à aller chercher son prix Nobel en toute discrétion157. Seuls 19 % des Américains pensent que leur président méritait le prix Nobel de la Paix157.

    Source :http://fr.wikipedia.org/wiki/Barack_Obama