• Spiritisme

    Vision fantastique : La Bataille de WaterlooRetour aux Chroniques MystérieusesL'autostoppeuse
    Le Pendu
    Prière pour écarter les visions diaboliques
    Témoignage : L'armoire hantée

    Vision fantastique 
    LA BATAILLE DE WATERLOO

    Comme les ovnis et bien d'autres sujets, tels l'après-vie, le spiritisme, le magnétisme animal, les médecines douces, les guérisseurs, la radiesthésie, etc, celui des maisons hantées, des apparitions suspectes, des hantises, soulève polémiques et controverses, provoquant des positions manichéennes entre ceux qui "y croient" et "ceux qui n'y croient pas".

    Des bruits étranges

    "Visitant en Belgique, l'ancien champ de bataille, des vacanciers furent témoins d'un mystérieux phénomène qui les a bouleversés. A un moment donné, ils virent apparaître dans les nuages un étonnant mirage, juste au-dessus de la ferme du Gros-Caillou où Napoléon établit son quartier général dans l'après-midi du 17 juin 1815. Ils virent non pas de simples nuages, mais tout un amoncellement de vapeurs qui parcouraient la ligne d'horizon d'est en ouest, découpant dans le ciel des formes ténébreuses ressemblant à des groupes de soldats.
    En même temps, comme assourdis par la distance, des bruits étranges se faisaient entendre. Cela faisait songer au martèlement rythmé d'une armée défilant en bon ordre. De temps à autre, un grondement sourd, évoquant le bruit du canon, éclatait à l'arrière-plan, tandis que des voix indistinctes clamaient des mots étouffés.

    Un mirage

    Les témoins de ce mirage, à la fois visuel et auditif, avaient l'impression d'assister à une répétition de l'affrontement des troupes de Napoléon et de Wellington, comme si les lieux du gigantesque combat en restaient imprégnés".
    Dans ses "Mémoires" restés en partie inédits, Stanislas de Guaïta décrit sa vision de la Bataille de Waterloo en termes encore plus précis. Lui aussi, lors d'une visite au célèbre champ de bataille vers la fin du XIXe siècle, assista durant plus d'une heure au choc des deux armées, entendit le fracas des armes et le cri des blessés. De M. Jean V. Marseille

    Témoignage : 
    L'AUTO-STOPPEUSE

    M. Tyrrel, ingénieur et mathématicien, a décrit d'une manière très détaillée les différents phénomènes d'apparitions. Il affirme qu'un fantôme n'est pas une représentation physique, qu'il peut se manifester dans un local fermé et disparaître sans laisser de traces, à travers portes fermées ou murailles.
    L'apparition décrite ici appartient à la catégorie très connue des «revenants» qui hantent les abords de l'endroit où ils sont décédés, le plus souvent à la suite d'un crime impuni ou de mort violente.
    Professeur de maths dans un lycée de Lyon, je ne suis pas précisément superstitieux. Mais c'est tout de même une drôle d'aventure qui m'est arrivée récemment et me donne à réfléchir.
    Propriétaire d'une bergerie que je restaure, dans le sud de l'Ardèche, je m'y rends chaque week-end en voiture avec mon épouse, empruntant l'autoroute jusqu'à Montélimar.
    Or, au printemps dernier, un samedi soir, nous venions de quitter l'autoroute et de traverser le Rhône, lorsque, dans un virage, une auto-stoppeuse, en combinaison de cuir et casque de motard sous le bras nous fait timidement signe de la main. Je m'arrête. Elle me demande où nous allons, je le lui dis. Ça paraît lui convenir, alors je la fais monter à l'arrière.

    Une jeune fille très belle

    Apparemment, c'est une jeune fille très belle, au teint pâle, presque blanc, pas très locace que je distingue fugitivement dans mon rétroviseur. Le soir tombe, j'allume mes phares, je roule à mon allure, c'est-à-dire assez vite.A un moment donné, la jeune fille me demande:- Pouvez-vous ralentir un peu, Monsieur, je ne me sens pas très bien.Je lève le pied, râlant au fond de moi-même, car je n'aime pas rouler de nuit sur ces petites routes sinueuses aux bas-côtés mal balisés.
    Dix minutes plus tard, peu après Alba, elle remet ça, d'une voix plaintive, presque blanche:- Monsieur, je vous en prie, roulez moins vite!

    Mon épouse pose sa main sur mon genou pour me calmer

    Je rétrograde encore, tandis que mon épouse qui sent que je bous intérieurement pose sa main sur mon genou pour me calmer.
    Nous traversons Villeneuve à trente à l'heure, et j'accélère un peu à la sortie du bourg. 
    Mais, je vous le jure, je ne roulais pas à plus de 50/60 à l'heure, la route ne se prête nullement aux excès de vitesse. 
    Malgré cela, au bout d'un quart d'heure, voilà ma stoppeuse qui geint à nouveau.- Pour l'amour de Dieu, Monsieur, voulez-vous modérer votre allure. Je me sens vraiment mal ? Sinon je vais être obligée de descendre ?- Quelle emmerdeuse, me dis-je en ralentissant et me contraignant à rouler à 40 à l'heure ! Soudain, j'entends comme un soupir, je regarde dans mon rétro et ne vois plus la stoppeuse. J'arrête brusquement la voiture au bord de la route et me retourne.

    La banquette arrière est vide.

    Je regarde ma femme, effaré! Elle est aussi surprise que moi. - Cette conne n'a tout de même pas sauté par la portière? On l'aurait entendue ! Surpris et un peu anxieux tout de même, je fais demi-tour et roule au ralenti jusqu'à l'entrée de Villeneuve.Nous croisons peu de voitures. Je scrute attentivement le visage des passagers, mais apparemment notre inconnue n'est pas à leur bord. Elle ne se trouve pas non plus au bord de la route !Cette fois la nuit est tombée. Une grosse lune ronde se lève derrière les arbres. Je refais demi-tour et roule en silence et pleins phares jusqu'à Aubenas. Je m'arrête à la gendarmerie. Deux hommes écoutent sans trop d'étonnement mon étrange récit un peu décousu. Quand j'ai fini de décrire la fille, ils hochent la tête en souriant.- Ah! me dit l'un d'eux, le plus sérieusement du monde, vous êtes le troisième à voir la «larve» cette année. Depuis sa mort accidentelle à moto, il y a trois ans, sur cette même route, cette fille reparaît chaque printemps à la lune rousse! Régis F. Lyon

    LE PENDU

    Un jour, à Londres, après une dépression nerveuse, je visitais l'atelier du célèbre Professeur L., avec des amis de l'Ecole des Beaux-Arts.Or, dès mon entrée, je m'arrête sur le seuil, prise d'angoisse. Je vois un pendu au balcon de la loggia de l'atelier. Prise de malaise, j'abandonne mes amis et je quitte l'immeuble en courant.Un peu plus tard, à l'hôtel, lorsqu'un de mes amis anglais m'interroge sur la raison de ma défection, et que je lui explique ce que j'avais vu, il me répond:- Ça c'est extraordinaire! L'ancien propriétaire de l'atelier, le peintre G., s'est effectivement suicidé là-bas, par pendaison, voici une dizaine d'années!Mon interprétation personnelle de cet incident, est qu'il existe autour de nous, ce que Jung appelle des «territoires communs». Lors de ma visite, il devait y avoir dans cet atelier, une lumière, un décor, une ambiance, qui pouvaient correspondre à ma propre déprime. Comme G., je suis moi aussi une suicidaire en puissance.ll est des lieux qui impressionnent ceux qui les visitent, des atmosphères qui provoquent les mêmes pulsions chez des personnes différentes. Qu'en pensez-vous? Sylvie D. Genève

    PRIÈRE
    POUR ÉCARTER LES VISIONS DIABOLIQUES

    Seigneur, aidez-moi à combattre ceux qui me combattent et jugez-les.
    Secourez-moi et prenez vos armes et votre bouclier.
    Portez votre glaive et empêchez de passer ceux qui me poursuivent.
    Que ceux qui en veulent à ma vie soient couverts de honte et confondus.
    Que ceux qui veulent ma ruine rougissent et reculent.
    Que l'Ange du Seigneur les presse et qu'ils deviennent comme de la poussière.
    Que leur route soit sombre et glissante et qu'ils soient poursuivis par les anges du Seigneur.
    Ils me couvrent d'injures et ont caché un piège pour m'y faire tomber.
    Qu'ils tombent dans ce piège qu'ils ont tendu pour moi et qu'un filet tombe sur eux et les enveloppe.
    Alors, mon âme s'élèvera vers le Seigneur et sera heureuse de son salut.
    De faux témoins m'accusent de choses que j'ignore.
    Mon âme est abandonnée et ils me font le mal, alors que j'ai fait le bien.
    Lorsqu'ils étaient malades, je m'habillais d'un sac et je pratiquais le jeûne. Je compatissais à leurs souffrances, comme pour un frère ou un ami et je penchais tristement la tête.
    Aujourd'hui, ils se réjouissent de mes malheurs et ils entassent contre moi des calomnies que je ne soupçonnais pas.
    Leurs manoeuvres avaient déjà été déjouées, mais ils ne se sont pas repentis ?
    Maintenant, ils m'insultent de nouveau et m'attaquent, et se jettent sur moi.
    Regardez-moi et sauvez mon âme Seigneur, regardez-moi et sauvez mon âme de leur méchanceté.
    Je célébrerai vos louanges dans la grande assemblée au milieu des peuples rassemblés.
    Que ceux qui m'attaquent injustement ne se réjouissent pas.
    Ils méditent de mauvais desseins tout en m'adressant des paroles de paix. Ils ouvrent leur bouche et me crient ?
    «Ah ? nos yeux l'ont vu.» Seigneur, ne gardez pas le silence, et restez près de moi.
    Levez-vous et faites-moi triompher. Seigneur, prenez ma cause en main.
    Selon la justice, Seigneur, jugez-moi et faites que mes ennemis ne se réjouissent pas. Surtout, qu'ils ne disent pas ?BR>«Nous sommes satisfaits ? nous l'avons détruit».
    Que ceux qui se réjouissent de mes malheurs soient confondus.
    Que ceux qui profitent de ma faiblesse soient couverts d'ignominie. Et que ceux qui désirent mon triomphe soient dans l'allégresse et qu'ils chantent ?

      «Gloire au Seigneur».

      Et tous les jours, Seigneur, je chanterai vos louanges et votre justice.

    L'ARMOIRE HANTÉE

    Un jour que je parcourais le journal Ouest-France, je tombai en arrêt sur une petite annonce qui m'intéressa vivement:

    A vendre armoire et lit clos bretons Garantis haute époque. Prix sacrifié.

    Je pris ma voiture et me rendis à l'adresse indiquée, dans l'arrière-pays vannetais, et me retrouvai devant un superbe manoir assez bien entretenu. Le propriétaire, un homme jeune, courtois, m'invita à entrer dans son antique demeure. Je restai bouche-bée devant les merveilles qu'elle contenait.
    Mon hôte me conduisit à l'étage, dans une chambre retirée où il me désigna une immense armoire très belle, et en parfait état, ainsi qu'un admirable lit clos sculpté datant au bas mot du XVIIe siècle.
    Subjugué par la beauté de ce mobilier mis en valeur par un magnifique parquet et la blancheur des murs ornés de tableaux anciens, je n'osai en demander le prix que j'estimai très au-dessus de mes moyens. Mon hôte, lisant mon intérêt dans mon attitude me susurra:

    - Mille cinq cents euros! Pour les deux pièces ! L'armoire et le lit clos-bahut.

    En moi-même, je me demandai, pourquoi le châtelain voulait se séparer d'aussi beaux objets à aussi vil prix. Il n'avait nullement l'air gêné, et les quelques merveilles que j'avais aperçues en passant, valaient au bas mots plusieurs millions ?

    Je suis preneur

    - Topez là! Je suis preneur!Je signai un chèque, dans le grand salon du rez-de-chaussée où brûlait un bon feu, et dis à mon hôte que je viendrai prendre livraison de mon acquisition le lendemain.Il m'offrit un délicieux whisky hors d'âge et, soulagé me sembla-t-il, m'accompagna à ma voiture.Avant de prendre congé, je m'enhardis à lui demander pourquoi il avait vendu ces meubles à un si bas prix.Visiblement pris de court, l'homme hésita avant de ré-pondre. Je vis une lueur de panique passer dans ses yeux clairs. Son visage se liquéfia. Il s'éclaircit la gorge avant de bredouiller:- C'est... c'est ma... mon épouse qui veut s'en débarrasser... Elle ne les su... supporte plus ?Devant moi, ce n'était plus le même homme ? Me tournant vers le manoir, je vis une silhouette de femme encore jeune, dissimulée derrière les rideaux d'une fenêtre du rez-de-chaussée.Le lendemain, j'arrivai avec une camionnette et deux amis qui m'aidèrent à démonter les meubles et à les charger dans le fourgon. Je ne vis pas le châtelain. Seul un vieux domestique nous accompagna à l'étage et nous regarda faire, sans nous assister dans notre travail.Une fois chez moi, mes copains m'aident à remonter l'armoire et le lit clos dans la chambre que je leur destinais. Les meubles installés, à leur place, je les regardai, très satisfaits de mon achat. Lorsque ma femme revint de la ville, je lui en fis la surprise. Sur le pas de la porte, elle fut littéralement "saisie".
    - Mon Dieu! que c'est beau ! dit-elle en frissonnant.S'approchant, elle caressa le bois patiné de la main, frissonna de plus belle.

    Je me réveille en sursaut

    Le soir, nous nous couchons dans la chambre lambrissée, aux poutres apparentes, sans nous lasser de contempler les superbes meubles. Ils semblent presque trop beaux pour notre modeste fermette de week-end. Trois nuits plus tard, à la pleine lune, je me réveille en sursaut et je vois ma femme dressée sur notre lit.- Jean ? Tu entends ?
    Un pas lourd, suivi des craquements bizarres résonnaient dans la chambre. 
    J'allume. Plus rien. 
    J'éteins, cela recommence. 
    - J'ai peur! me souffle Josette en se pelotonnant contre moi. 
    Nous finissons par nous rendormir, la lumière allumée.

    Le lendemain

    Le lendemain, je pars à mon travail de bon matin, laissant ma femme endormie. Ma voiture ne démarre pas. Contrarié, j'appelle mon ami Louis, le garagiste du village. Il arrive aussitôt et remet mon moteur en route.- Qu'est-ce qui n'allait pas ?- Ta batterie était tout simplement à plat!- Mais elle est neuve ! Sous garantie ! C'est toi qui me l'as vendue il y a un mois !Comme je suis en retard, je fonce vers la ville, vaque toute la journée à mes occupations. Quand je rentre le soir, je trouve mon épouse très abattue.- Qu'y a-t-il ma Josette?- Aujourd'hui, rien ne marche ? L'aspirateur est en panne, le lave-vaisselle a des ratés, la femme de ménage n'est pas venue!- Ce n'est rien, ma douce, allons, j'ai faim ? Qu'as-tu fait de bon à dîner ?Je vois Josette pâlir. Son rosbeef et son gratin étaient cramés!Il se laisse piéger Il est des jours où il faut faire avec. Pour nous consoler, nous nous couchons tôt et nous essayons d'oublier nos petites contrariétés de la journée, en faisant l'amour.Nous abordons le dernier virage vers le septième ciel, lorsque ces Bon Dieu de craquements viennent casser notre coup...

    Furieux, je rallume la lampe

    Furieux, je m'arrache aux bras de Josette, rallume la lampe de chevet et, tout nu, je fonce vers le lit clos dont j'entrebâille la vieille porte sculptée. Rien!
    Le bruit s'est tû! 
    Je marche vers l'antique bahut et je l'ouvre d'un coup! 
    Un cri plaintif, inhumain s'en échappe. Je sens des griffes lacérer mon visage et j'ai juste le temps de voir un énorme chat noir aux poils hérissés et à qui il manquait une patte, bondir vers la porte, sauter sur la poignée, ouvrir le battant de son museau et filer dans le couloir!- Ouf ? Ce n'est qu'un chat ? Mais d'où sort-il celui-là ?Nous reprenons nos caresses, rassurés, et essayons de retrouver le chemin des tendresses. Nous allons aboutir, lorsque soudain, entre les grincements de notre lit et nos halètement de plaisir, nous surprenons à nouveau le pas lourd malmener au-dessus de nos têtes un plancher gémissant.- Merde! grognai-je en me dressant sur le lit. Qu'est-ce encore...Le surlendemain étant un samedi, j'en profitai pour examiner de plus près les deux antiques meubles qui ornaient désormais la chambre conjugale, et ne découvris rien de suspect.- Ils sont peut-être hantés ? me chuchota Josette, une fois à table.- Tu ne crois tout de même pas à ces sornettes?

    Depuis, tout va de travers...

    - Non ? Mais c'est bizarre! Depuis que tu as amené ces antiquités, tout va de travers dans la maison... Tu ne trouves pas ?- Allons Josette ? Les fantômes ça n'existe pas!- Mais ce chat qui sait ouvrir les portes et que nous n'avons jamais revu ? Ce bruit de pas et ces craquements? Nous ne les avons pas rêvés tout de même?Le lendemain, sans rien dire à Josette, je filai au manoir de... revoir mon châtelain.Il me reçut avec courtoisie, mais je sentis, derrière sa politesse de façade, une sorte d'anxiété.Sans tourner autour du pot, je demandai à mon vendeur s'il avait perdu un chat noir ?Mon vis-à-vis me fixa d'un regard étrange et me dit ?- Alors vous aussi vous l'avez vu?Je m'efforçai de rire.- Vous n'allez pas me dire que...- Si !- Que cette armoire est hantée ?- Je le crains !- Alors c'est pour vous en débarrasser que vous me l'avez vendue à vil prix ?- Ma femme n'en voulait plus, ni du lit clos !

    Vous avez une explication ?

    - Vous avez une explication ?- Non ! Pas vraiment... Notre demeure a toujours eu son fantôme mais, au cours des derniers mois, ce n'était plus vivable ! Nous avons tout essayé pour faire cesser ces... le curé, l'exorciste de l'archevêché, le rebouteux...- Et maintenant ?- Ça va un peu mieux ? Mais le chat est revenu... Alors je tremble...- Allons ! Allons ! Il doit bien y avoir une explication rationnelle à tout cela ! En tout cas depuis que j'ai emporté vos vieux meubles, votre fantôme ne s'est plus manifesté, n'est-ce pas ?- Non ! Seulement le chat...- Bien que je ne comprenne pas comment il a pu se cacher dans une armoire démontée pièce à pièce. Bon, je vais regagner mes pénates ? Merci de m'avoir reçu.Notre "fantôme" resta tranquille durant quelques semai-nes.Un mois après ces événements, la nuit de la pleine lune, la sarabande nocturne reprit dans notre chambre, nous empêchant de dormir en paix. Cette fois, ce furent des pas lourds entrecoupés de craquements et de gémissements qui nous tinrent éveillés.Le lendemain matin, Josette décréta qu'elle ne voulait plus dormir dans cette chambre hantée. Moi, j'entrepris de démonter l'armoire, cheville après cheville. J'y passai ma matinée. Mais bien m'en prit. Car, lorsque toutes les vieilles pièces de bois de la grande armoire avec ses séparations et ses tiroirs furent éparpillées sur le plancher, je découvris que l'un des tiroirs possédait un double-fond auquel j'accédai par un poussoir secret.Et voilà qu'apparut une main momifiée reposant sur une liasse de lettres nouées par un collier de perles ternies. L'annulaire de cette dépouille parcheminée portait une lourde bague ancienne, incrustée d'un gros rubis entouré de diamants et d'émeraudes.

    Un journal intime

    Fasciné par cette découverte, je soulevai la main avec précaution, dénouai la liasse de vieux velin, et dépliai la première lettre. Cela ressemblait à un journal intime.Je lus les dix feuillets avec un intérêt grandissant. C'étaient les aveux du vieux comte de la B. racontant le meurtre de sa vieille épouse qui lui reprochait ses frasques. Il racontait, afin de libérer sa conscience, comment, il avait signé un pacte avec le diable, pour se débarrasser d'elle. Il avouait lui avoir coupé la main gauche, au cours d'une scène atroce, juste avant de la voir transformée en chatte noire par une entité infernale.Je remontai l'armoire, gardai la macabre découverte par devers moi, sans en parler à quiconque, sinon à un vieux curé de mes amis qui prit mon récit très au sérieux.Il m'enjoignit de brûler les papiers, dit une messe à la mémoire de la comtesse assassinée, bénit sa main suppliciée et l'enterra solennellement en ma présence sous une dalle de son église.Chez nous, tout redevint normal. Plus de manifestations insolites de la part de notre fantôme...Je ne pus m'empêcher de retourner au manoir, où je trouvai le châtelain détendu, com-me soulagé d'un grand poids.Il me dit qu'au château tout était rentré dans l'ordre.M'emmenant vers les communs, il me montra, clouée sur les portes d'une écurie, une grosse chatte noire à qui il manquait une patte. Ses yeux de porcelaine me fixaient étrangement m'obligeant à détourner mon regard.(Raymond P. - Bretagne) 

     

    Il est des gens qui prétendent que les maisons et les objets gardent la mémoire des événements tragiques, qui se sont déroulés en leur présence. Ils disent que l'esprit des victimes de crimes atroces et impunis, viennent hanter les lieux de leur supplice. Ils pensent que les meubles et les demeures s'imprègnent des ondes bénéfiques ou maléfiques secrétées par leurs propriétaires.