• Dangers de l'alcool

    EFFETS ET DANGERS DE L'ALCOOL

    Dangers de l'alcool


    L'alcool n'est pas digéré : il passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. En quelques minutes, le sang le transporte dans toutes les parties de l'organisme.

    Les risques immédiats

    A court terme et lorsqu'il est consommé à des doses importantes, l'alcool provoque un état d'ivresse et peut entraîner des troubles digestifs, des nausées, des vomissements... Boire une grande quantité d'alcool en peu de temps provoque une montée importante du taux d'alcoolémie, qui baisse ensuite en fonction de la quantité bue : seul le temps permet de le faire baisser. On compte qu'il faut une heure en moyenne par verre absorbé. Si on boit sans manger, l'alcool passe plus rapidement dans le sang et ses effets sont plus importants.

    La consommation d'alcool peut exposer à des risques majeurs :

    >> diminution de la vigilance, souvent responsable d'accidents de la circulation, d'accidents du travail ;

    >> pertes de contrôle de soi qui peuvent conduire à des comportements de violence, à des passages à l'acte, agressions sexuelles, suicide, homicide ;

    >> exposition à des agressions en raison d'une attitude parfois provocatrice ou du fait que la personne en état d'ébriété n'est plus capable de se défendre.



    Les risques à plus long terme

    La consommation régulière, quand elle est excessive (ou au-delà des seuils de 2 à 3 verres par jour), augmente le risque de nombreuses pathologies : cancers (notamment de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, entre autres), maladies du foie (cirrhose) et du pancréas, troubles cardiovasculaires, hypertension artérielle, maladies du système nerveux et troubles psychiques (anxiété, dépression, troubles du comportement).

    Premix et alcopops : comment séduire les jeunes.

    Les professionnels du secteur des boissons alcoolisées ont développé des stratégies marketing en direction des jeunes consommateurs, attirés par les saveurs sucrées. Ils ont ainsi créé de nouveaux produits : les premix et les alcopops. Conditionnés en bouteilles ou en canettes, ces produits ont une teneur en alcool qui s'élève à 5-6 % du volume.

    Les premix sont des boissons mélangeant des sodas ou des jus de fruit avec des alcools forts (whisky, vodka.). Arrivés sur le marché français en 1996, les premix ont été très lourdement taxés à partir de 1997, pour freiner le développement de leur consommation chez les jeunes.

    Les alcopops sont composés d'un mélange de boissons alcoolisées (par exemple bière et vodka) ou d'un alcool avec un arôme (par exemple vodka au citron). Échappant au régime de taxation des premix, les alcopops sont apparus avec succès sur le marché français, avec plus de deux millions de litres vendus en 2003, et les ventes ont été presque multipliées par dix l'année suivante. L'adoption en 2004 de nouvelles règles de taxation devrait faire chuter les ventes de ces produits.

     
    INÉGAUX FACE à L'ALCOOL.
     
    Face à la consommation d'alcool, chacun réagit différemment selon sa corpulence, son état de santé physique et psychique, que l'on soit un homme ou une femme, et selon le moment de la consommation. Le seuil de tolérance dépend donc de la personne et du contexte.
    La production, la vente et l'usage des boissons alcoolisées sont réglementés

    La dépendance

    On parle de dépendance lorsque la personne est devenue incapable de réduire ou d'arrêter sa consommation, malgré la persistance des dommages. De nombreux symptômes apparaissent lors de la consommation ou de l'arrêt : tremblements, crampes, anorexie, troubles du comportement. Cette dépendance s'accompagne de difficultés majeures d'ordre relationnel, social, professionnel, sanitaire, judiciaire.

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    Alcool : Quand votre santé trinque.

    Malgré son ancrage dans notre quotidien et notre héritage culturel, l'alcool n'est pas un produit ordinaire. Il serait responsable de plus de 23 000 décès direct et associé à 45 000 morts par an. Mais vous, où en êtes-vous avec l'alcool ? Connaissez-vous les seuils à ne pas dépasser ou les effets sur la santé ?… Un dossier pour mettre fin aux idées reçues.

     L'alcool plus nocif que le crack ou l'héroïne ?

    Où en êtes-vous avec l'alcool ?


    Prendre l'apéritif entre amis, boire un verre après le travail… Quoi de plus normal diriez-vous ? Pourtant sans le savoir, votre consommation est peut-être excessive ! En France, 5 millions de personnes auraient des difficultés médicales, psychologiques et/ou sociales en rapport à l'alcool.

     Calcul du taux d'alcoolémie

     Il y a autant d'alcool dans une coupe de champagne que dans un verre de vin.

     Inégaux devant l'alcool


    En France, 80 % des décès occasionnés par l'alcool concernent des hommes. Mais les femmes et les adolescents ne sont pas épargnés par les consommations excessives. A chaque âge et chaque sexe, ses risques et ses conséquences. 

    Les risques de l'alcool pour la santé.

     


    Une fois absorbé, comment l'alcool est-il géré par notre organisme ? Quels sont les effets à long terme d'une consommation excessive ? Bien souvent, les connaissances restent floues et ne permettent pas d'appréhender sereinement les risques encourus. Faites le point sur les effets à court et long terme.

     

    Autres comportements à risque

    Alcool, école de la violence ?

     

    Les Français et l’alcool : 
    je t’aime, moi non plus…

    A l’occasion des Etats généraux de l’alcool, une enquête a évalué les opinions, attitudes et connaissances des citoyens sur l’alcool. Les résultats révèlent un assentiment quant à l’action des pouvoirs publics mais également des connaissances toutes relatives sur le sujet...

    Lancés par le Ministre de la Santé et des Solidarités, les Etats généraux de l’alcool ont recueilli la parole des Français afin de les associer aux futurs choix de santé publique. Pour conclure ce débat citoyen, une enquête de l’Institut national de prévention et d’éducation en santé (Inpes) a voulu en savoir plus sur l’opinion des Français sur l’alcool.

    Les Français concernés par les problèmes d’alcool.

    Les Français se sentent concernés par la consommation d’alcool de leur entourage, qu’il soit familial (près d’un parent sur deux estime qu’il a son mot à dire sur la consommation d’alcool de son enfant, quel que soit l’âge de ce dernier) ou personnel ou professionnel (plus de la moitié des Français connaît une personne dont il pense qu’elle a un problème avec l’alcool). Plus étonnant encore par son ampleur, 38 % reconnaissent avoir personnellement souffert de la consommation d’alcool d’une personne de leur entourage.

    Face à ce problème, nos compatriotes ont toute confiance en leur médecin (86 % leur font "tout à fait" ou "plutôt" confiance), ainsi que l’Etat (69 %). L’action des pouvoirs publics et des associations pour lutter contre les conséquences de l’abus d’alcool est bien perçue : pour une large majorité, les campagnes d’information et les actions de prévention sont utiles pour faire réfléchir à sa consommation d’alcool (83 %) et pour inciter à changer de comportement face au produit (77 %). Seul un tiers des Français (29 %) juge ces actions comme allant à l’encontre de leur liberté. Au contraire, la majorité (58 %) pense que les pouvoirs publics n’en font "pas assez".

    Le pictogramme "femme enceinte" plébiscité.

    L’enquête a recueilli le sentiment des Français sur la mesure prévoyant l’apposition d’un message sanitaire ou d’un pictogramme sur les contenants d’alcool, dans le but d’informer le grand public des risques liés à la consommation d’alcool pendant la grossesse. Un Français sur deux en a entendu parler et l’immense majorité (90 %) l’approuve. Si la communication semble avoir porté ses fruits (47 % savent que les risques pour le foetus commencent dès le premier verre, contre seulement 25 % en novembre 2004), on peut s’étonner sur le retard de la mise en place de cette mesure qui ne devrait être effective qu’à partir de 2007.

    Une méconnaissance des seuils et des risques.

    Seulement une personne sur 4 cite correctement le seuil de consommation à risque pour les hommes (3 verres d’alcool par jour), et une sur 3 celui des femmes (2 verres d’alcool par jour). Près de la moitié surestime ces seuils ou déclare ne pas les connaître. De même, les équivalences entre les différents alcools restent encore largement méconnues : 56 % pensent qu’un verre de whisky (2,5 cl) contient plus d’alcool qu’un demi de bière (25 cl). Seulement 29 % savent que les deux contiennent la même quantité d’alcool pur, à savoir 10g.

    Face à ce problème, l’Académie de Médecine2 recommande une autre base de référence : l’unité d’alcool (correspondant à 10 grammes d’éthanol). Les sages estiment que :

    • Les messages destinés à la population générale devraient exprimer les limites de consommation à ne pas dépasser non en "verres standard" mais en "unités alcool".
    • L’étiquetage de tous les conditionnements de boissons alcooliques devrait indiquer systématiquement leur contenu en "unités alcool" de façon très lisible et quelle que soit la nature de la boisson considérée.

    Enfin, selon l’enquête de l’Inpes, la nature des risques liés à l’alcool est connue de façon imprécise. Pour 35 % des Français, ce sont les accidents de la route qui sont la principale cause de mortalité liée à l’alcool, les maladies cardio-vasculaires ne sont citées que par 22 %, et les cancers par 19 %. La réalité est pourtant bien différente, puisque, parmi les décès attribuables à l’alcool, les cancers représentent le plus grand nombre, suivis de loin par les maladies cardiovasculaires et les maladies digestives. Les accidents arrivent seulement en 4ème position…

    David Bême

    1 - Enquête téléphonique auprès d’un échantillon national représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus de 1 003 personnes, interrogées fin novembre 2006. L'échantillon a été construit selon la méthode des quotas : sexe, âge, CSP du chef de famille, stratification par région et habitat.
    2 - Communiqué du 4 décembre 2006

    L'alcool en chiffres

    La consommation d'alcool en France et en Europe est un phénomène culturel mais aussi un problème majeur de santé publique. Consommé de façon régulière et à haute dose, l'alcool tue plus de 45 000 personnes par an dans l'hexagone.

    Synonyme de convivialité, ingrédient incontournable d'un repas entre amis, l'alcool est, pour certains, devenu une habitude alimentaire. Pour d'autres, il est souvent utilisé comme anxiolytique et antidépresseur. Alors art de vivre ou véritable drogue ? Ne nous y trompons pas : l'alcoolisme est la seconde cause de mortalité évitable en France.

    Etat des lieux sur la consommation d'alcool.

    On estime à 5 millions le nombre de personnes ayant des difficultés médicales, psychologiques et sociales liées à leur consommation d'alcool. En France, on consomme en moyenne 15,6 litres d'alcool pur par an et par personne, soit l'équivalent d'environ 173 bouteilles de vin. Les chiffres du Baromètre santé 20001 permettent de dresser un état des lieux de la consommation d'alcool en France :

    Hommes

    Femmes

     25,1 % des hommes de 12 à 75 ans déclarent consommer une boisson alcoolisée tous les jours de l'année, pour les 65-75 ans on atteint 65,8 % ;

     Les buveurs de plus de 15 ans ont consommé en moyenne 3 verres d'alcool la veille de l'interview ;

     Les 20-25 ans déclarent la plus forte consommation durant le week-end, avec un pic le samedi (5,1 verres) ;

     Un buveur sur quatre aurait connu au moins un état d'ivresse au cours des douze derniers mois ;

     13,3 % de la population masculine (tous âges confondus), auraient ou auraient eu un risque de dépendance vis-à-vis de l'alcool.

     9,4 % des femmes de 12 à 75 ans ont répondu boire de l'alcool tous les jours, pour les 65-75 ans on atteint 33,1 % ;

     Le nombre de verres est plus élevé parmi les très jeunes consommatrices : en moyenne 2,4 verres pour les 15-19 ans et 2,0 verres chez les 20-25 ans ;

     La consommation du week-end est également plus importante parmi les plus jeunes filles ;

     28,5 % des consommatrices âgées de 15 à 19 ans ont déclaré avoir connu un état d'ivresse au cours des douze derniers mois ;

     4,1 % des femmes (tous âges confondus) auraient ou auraient connu, un risque de dépendance, soit environ trois fois moins que les hommes.

     

    Source : Baromètre santé 2000 © INPES

    Outre les disparités hommes-femmes, la consommation d'alcool est socialement différenciée surtout chez les hommes. Plus faible chez les cadres supérieurs et les professions intermédiaires, elle est élevée chez les employés et les artisans. De nombreuses disparités géographiques en terme de mortalité associée sont particulièrement fortes avec des régions particulièrement touchées : Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Lorraine.

    45 000 décès par an.

    En France, 23 000 décès sont directement imputables à l'alcool par an dont 18 388 chez les hommes et 4 722 chez les femmes2. On compte ainsi chaque année :

    • 11 706 décès par cancers (dont 5 003 cancers des lèvres, de la cavité buccale ou du pharynx, 4 432 cancers de l'oesophage et 2 271 cancers du larynx) ;
    • 8 863 par cirrhoses ;
    • 2 541 par alcoolo-dépendance.

    Outre les décès qui lui sont directement attribuables, l'alcool agit comme "facteur associé" dans de nombreuses autres maladies. Globalement, on estime ainsi à 45 000 le nombre de morts, directement ou indirectement imputables à l'alcool.

    Nombre de décès attribuables à l'alcool, par sexe pour les principales maladies liées à l'alcool en 1995.

     

    Cancers

    Troubles mentaux

    Cardio-
    vasculaire

    Respiratoire

    Digestive

    Accidents et empoisonnements

    Mal spécifié

    Total

    Hommes

    14 000

    2 000

    7 000

    1 000

    6 000

    6 000

    2 000

    38 000

    Femmes

    2 000

    500

    600

    100

    2 200

    1 100

    500

    7 000

     

    Source : C.Hill, Alcool et risque de cancer, Actualité et dossier en santé publique 30,
    La documentation française, mars 2000.

    A tous les âges, la mortalité masculine liée à l'alcool est 2 à 5 fois supérieure à la mortalité féminine. En moyenne, la consommation excessive d'alcool est à l'origine d'un décès sur 7 chez les hommes, contre 1 sur 33 chez les femmes.

    Le coût de l'alcoolisme.

    Évaluer le coût de l'alcoolisme est très difficile car il faut prendre en compte le coût direct mais aussi le coût économique et le coût social. Selon les statistiques de 1999 publiées par l'association Nationale de Prévention de l'Alcoolisme :

    • Le traitement d l'alcoolisme et des pathologies qui lui sont associées entraîne un coût direct de 10 milliards d'euros, soit environ 10 % du total des dépenses de consommation médicale5 ;
    • Le coût du dispositif spécialisé (CCAA et centres de cure et de post-cure) s'élève à 76 millions d'euros ;
    • Le coût de l'hospitalisation pour alcoolisme est estimé à 1 milliard d'euros en 1992 et, après réévaluation, à 1,2 milliard d'euros pour l'année 1995.

    Outre le naufrage personnel, familial et professionnel du consommateur, la sécurité peut en effet être mise en danger. Les alcooliques actifs peuvent représenter jusqu'à 15 % des effectifs d'une entreprise ! Ainsi en décembre 2001, les autorités sanitaires avaient lancé une campagne de sensibilisation sur "Alcool et Travail. Prévention des risques liés à l'alcool en milieu professionnel". L'alcoolisme est un sujet trop souvent tabou en France. Briser les non-dits favoriserait une prise de conscience et des changements d'attitude.

    Tabac, alcool, surpoids… Un Français sur deux dans le rouge !

    On a l’habitude de dire que les fêtes de fin d’année riment avec excès de bouche… Doit-on pour autant en déduire que les Français sont raisonnables le reste du temps ? Et bien il semblerait que non ! Plus d’un Français sur deux fume trop, boit trop ou mange trop…

    Selon l’enquête Santé réalisée par l’Insee auprès de 21 000 adultes français, 40 % de nos compatriotes ont un excès de poids, un peu moins du quart fument quotidiennement, 15 % ne fument pas mais sont des ex-fumeurs quotidiens, et près de 7 % consomment trop d’alcool.

    Le sexe fort a un faible pour les excès…

    Alcool, tabac, excès de poids… Une majorité de la population est concernée par l’un ou l’autre de ces risques, dont le lien avec une mortalité prématurée est bien établi : c’est le cas de 56 %des femmes et de près de 75 % des hommes.

    Face à ces excès, le sexe fort décroche allègrement le pompon : un homme sur deux fume ou a fumé quotidiennement, la même proportion présente un excès de poids et un sur dix consomme trop d’alcool. En comparaison, la gent féminine apparaît nettement plus sage, puisque le tabagisme passé ou présent concerne "seulement" une femme sur trois de même que l’excès de poids. Et l’alcoolisme ne touche "qu’une" femme sur trente. Les classes d’âge ne sont pas indifféremment touchées, ainsi quel que soit le sexe :

    • Le tabagisme diminue constamment avec l’âge passant de 35 % chez les 18-29 ans à 4,5 %chez les 75 ans et plus ;
    • Inversement, les excès de poids sont plus souvent rencontrés à mesure que l’âge avance, du moins jusqu’à 60-74 ans (plus de la moitié de cette classe d’âge est en surpoids ou obèse) pour diminuer nettement au-delà. Sédentarité accrue et déséquilibres alimentaires, le surpoids semble se déclarer plus jeune aujourd’hui : en 2003, 11,5 % des 25-29 ans avaient un excès de poids à 20 ans contre seulement 8,5 %des 30-44 ans et des 45-59 ans ;
    • La part des buveurs excessifs augmente avec l’âge pour atteindre un maximum chez les 45-59 ans et diminue ensuite très sensiblement (1 % seulement chez les 75 ans et plus). Les auteurs de l’étude estiment que la faible consommation des plus de 75 ans est plus liée à une dégradation de l’état de santé (et un effet de sélection dû à la surmortalité dans les catégories "à risque") qu’à une modération découverte avec l’âge…

    Moins de 1 % de la population accumule les trois risques.

    L’excès de poids conjugué au tabagisme et à l’alcoolisme ne touche qu’une population restreinte (moins de 1 %) mais à 90 % masculine. En revanche, le cumul de deux de ces risques est nettement plus fréquent et concerne plus d’un adulte sur dix (10,5 % de la population), même s’il s’agit là encore, principalement d’hommes.

    Le duo diabolique le plus fréquent est constitué du tabagisme et de l’alcoolisme. Contrairement à ses acolytes du vice, le surpoids avance souvent seul : chez les personnes en surpoids, 18,5 % seulement sont des fumeurs quotidiens et on ne trouve parmi eux pas plus de buveurs excessifs que dans la population générale. Les consommations de tabac et d’alcool ainsi que l’excès de poids sont ainsi très fortement liés à l’âge et au sexe.

    Mieux vaut être diplômé, riche et vivre à l’Ouest…

    Après l’âge et le sexe, le niveau d’études tient une part importante dans ces comportements : les plus diplômés sont moins souvent fumeurs, sont plus sveltes mais apparaissent plus souvent comme des buveurs excessifs.

    Le revenu a un effet différent : on fume d’autant moins que le niveau de vie est élevé, par contre l’aisance financière n’a rien à voir avec la consommation d’alcool. Et selon l’Insee, "contrairement à une idée répandue, un bas niveau de vie ne prédispose pas en soi au surpoids : ce qu’on attribue souvent à la faiblesse des revenus est, en réalité, surtout l’effet d’un bas niveau d’études".

    Quelques particularités régionales apparaissent également, comme autant de signes de styles de vie différents. "Ainsi toutes choses égales par ailleurs, l’Ile-de-France et l’Est seraient les régions où il y aurait le plus de fumeurs quotidiens, et le moins d’ex-fumeurs. Comparées aux habitants de l’ouest de la France, les personnes vivant dans le Bassin parisien, le Nord-Pas-de-Calais et l’est de la France sont plus souvent concernées par un excès de poids. On ne note, en revanche, aucun effet significatif spécifique de la zone de résidence sur la consommation excessive d’alcool".

    Des excès qui affectent la santé mais aussi la perception qu’on en a.

    Les fumeurs, les buveurs et les personnes en surpoids sont-ils des bons vivants insouciants de leur santé ? Loin de là, puisqu’un buveur excessif ou une personne ayant un excès de poids déclare plus fréquemment rencontrer des problèmes de santé ; il aura aussi une perception de sa santé plus souvent négative. En d’autres termes, entre deux individus dont on peut considérer les états de santé "objectifs" comme comparables, la personne obèse, le fumeur ou buveur excessif aura tendance à se percevoir en moins bonne santé. Par ailleurs, les personnes obèses ou avec un surpoids, ainsi que les ex-fumeurs recourent plus souvent, au système de soins.

    Alors qu’approche 2006, pourquoi ne pas prendre un peu d’avance sur les bonnes résolutions de fin d’année… Pour vous y aider, nous vous proposons de (re)découvrir nos dossiers : "Alcool : quand votre santé trinque", "J’arrête de fumer" et "Surpoids et obésité".

    En France, un consultant sur cinq de médecine générale est dépendant à l’alcool et plus de 5 millions de personnes éprouvent des difficultés médicales, psychologiques et sociales en rapport avec ce toxique, selon l’association nationale de prévention de l’alcoolisme. Avec une consommation de 11 litres d’alcool par adulte et par an, notre pays se situe encore parmi les premiers du classement mondial. Cinquante mille décès sont imputables chaque année à l’alcoolisme et il représente la troisième cause de mortalité en France. Et, pourtant, bien des idées fausses circulent encore à son sujet.

    Parmi les plus répandues de ces opinions erronées, celle que l’alcool “donne des forces”. C’est faux. Certes, l’alcool éthylique, ou éthanol, apporte 7 calories par g d’alcool lorsqu’il est métabolisé dans le foie, mais sa transformation produit aussi de l’acide lactique qui gêne le travail musculaire. De plus, ces calories sont dépourvues de pouvoir énergétique, en quelque sorte “vides”, car elles ne fournissent ni sels minéraux, ni protéines, ni vitamines. Comme la consommation d’alcool tend également à diminuer l’appétit, ce phénomène explique en partie pourquoi les grands buveurs présentent des carences en vitamines, qui peuvent déterminer des troubles cérébraux ou neurologiques.

    Par ailleurs, si la consommation d’alcool peut avoir initialement un effet stimulant chez certaines personnes en leur donnant un sentiment d’euphorie, lorsque la quantité d’alcool devient plus importante, elle provoque au contraire une somnolence car l‘alcool agit sur le système nerveux. Dans le pire des cas elle peut provoquer un coma.

    Les effets sur la sexualité n’existent pas plus. Au contraire, divers travaux ont montré que pour de faibles doses d’alcool, les performances masculines sont diminuées. Tout au plus, l’alcool provoque-t-il une certaine désinhibition en modifiant les centres de contrôle cérébraux des émotions !

    L’alcool ne réchauffe pas.

    Cela ne sert pas non plus à grand chose de boire de l’alcool dans l’idée de se réchauffer. Certes, l’ingestion d’une boisson alcoolisée procure une sensation de chaleur en dilatant les vaisseaux sanguins présents sous la peau. Mais, la chaleur produite s’échappe immédiatement de l’organisme par les pores du revêtement cutané. A terme, la température corporelle est donc diminuée (d’un demi-degré pour 50 g d’alcool absorbé) et les personnes ayant beaucoup bu risquent l’hypothermie, parfois mortelle.

    La consommation d’alcool ne désaltère pas non plus. Elle tend même à induire une déshydratation, car l’alcool possède un effet diurétique. Cette perte d’eau pourrait être à l’origine de la sensation si désagréable de “gueule de bois”, qui ne réclame d’autre traitement que le repos, la consommation d’eau ou de jus de fruits en abondance et, éventuellement, la prise d’aspirine.

    Enfin, sachez que si vous avez abusé de la bouteille, la consommation d’un café ne pourra guère vous aider à vous dégriser, car celui-ci ne modifie pas le taux d’alcool dans le sang (alcoolémie). Diluer l’alcool dans de l’eau avant de le boire n’arrangera pas plus votre affaire. Malheureusement, pour éliminer les effets de l’alcool, une seule chose est efficace, le temps !

    En revanche, il est vrai que la consommation d’un repas influence la façon dont l’alcool est assimilé et module le taux d’alcoolémie. Lorsque l’estomac est vide, l’absorption de l’alcool est plus rapide. A l’inverse, la présence d’aliments solides et gras ralentit le passage de l’alcool dans le sang car il retarde le déversement du contenu de l’estomac dans l’intestin, avant que l’alcool ne traverse le tube digestif et n’atteigne le compartiment sanguin. Mais, cela ne règle pas tout car l’alcool ne sera éliminé que plus lentement.

    Plus de 4 heures d’élimination à la dose de 0,6 g/l.

    En fait, le taux d’alcool sanguin monte assez rapidement après la consommation d’une boisson alcoolisée, en une demi-heure à jeun, en une heure lors d’un repas.

    Ensuite, l’élimination de l’alcool est assez longue, l’alcoolémie s’abaissant de 0,15 g/l par heure en moyenne. Quatre à 5 heures au minimum sont donc nécessaires pour qu’une alcoolémie de 0,6 g/l revienne à la normale, un taux atteint avec 2 ou 3 verres de vin maximum.

    Toutefois, il ne s’agit là que de généralités. Parce que leur taille est en général plus faible, les femmes sont plus sensibles que les hommes et la concentration d’alcool dans le sang s’accroît chez elles plus rapidement et dans des proportions plus importantes. Les personnes de faible poids et de petite stature voient également, en règle générale, leur alcoolémie augmenter plus fortement. Enfin, certains individus réagissent particulièrement mal aux effets de l’alcool car ils manquent d’une enzyme, l’acétaldéhyde déshydrogénase, qui a pour fonction d’éliminer l’un des principaux produits de transformation de l’alcool, l’acétaldéhyde. D’autres paramètres entrent aussi en jeu dans le niveau d’alcoolémie comme l’accoutumance à l’alcool, les capacités de transformation du foie ou la consommation de médicaments.

    Boire un petit coup, c’est agréable, mais…

    Une fois absorbé par le tube digestif, l’alcool se répand dans tous les tissus de l’organisme et il modifie l’activité du cerveau, d’où une sensation d’ivresse. En France, la limite autorisée pour conduire est, depuis le décret du 29 août 1995, de 0,5 g/l d’alcool dans le sang, mais des changements dans l’appréciation des distances et une diminution de la rapidité des réflexes apparaissent dès que l’alcoolémie dépasse 0,25-0,3 g/l. Certains pays comme la Suède n’autorisent donc la conduite automobile que pour une alcoolémie inférieure à 0,2 g/l. Au delà de 1 à 2 g/l apparaît une véritable ivresse et après 3 g/l le danger de coma est réel.

    Les calories apportées par l’alcool sont, pour la plupart, brûlées dans l’organisme ou transformées en graisses. Toutefois, une petite partie de l’alcool consommé est également éliminée par les reins ainsi que par les poumons, d’où la possibilité d’estimer indirectement l’alcoolémie grâce à un éthylotest effectué à partir de l’air expiré ou une analyse d’urines.

    Hors ses effets aigus, qui peuvent être source de comportements violents ou de décès par accident automobile (pas moins de 4000 par an en France), l’alcool est dangereux à long terme. En effet, il exerce une action toxique sur le foie, qui peut contribuer à le rendre peu à peu fibreux et donc incapable d’assurer ses fonctions habituelles de transformation des substances toxiques ou de fabrication des protéines (cirrhose). De plus, l’alcool favorise l’apparition de cancers (foie, œsophage), parfois de concert avec le tabac (larynx).

    Plusieurs études ont suggéré qu’une consommation de vin pourrait protéger en partie contre les affections cardiovasculaires et l‘infarctus du myocarde. Certaines substances contenues dans le vin rouge pourraient, en effet, accroître la fluidité du sang. Néanmoins, ces effets protecteurs sont modestes et ne s’observent que pour des consommations très raisonnables de vin, de l’ordre d’un à deux verres par jour. Au contraire, l’alcoolisme est mauvais pour le cœur car l’ingestion régulière d’alcool tend à accroître la tension artérielle et à détériorer le muscle cardiaque.

    Connaissez les doses d’alcool.

    Pour vous protéger contre l’alcool, apprenez à mieux en apprécier les dangers.

    Sachez qu’un verre de vin ou de bière, un apéritif ou un digestif augmente l’alcoolémie de 0,3 g/l chez une femme de 50 kg et de 0,2 g/l chez un homme de 70 kg. Les verres de vin rouge, de bière, de digestif ou de whisky tels qu’ils sont servis dans les cafés comportent tous approximativement la même quantité d’alcool, soit environ 10 g d’alcool pur. Le titre de la majorité des vins est de 8,5 à 15° d’alcool, les bières 3 à 12°, le cidre en moyenne 5°, les cocktails 25° et les eaux de vies et les alcools 40 à 60°.

    Enfin, pour conclure, ne soyez pas trop dur avec les alcooliques en les accusant d’un manque de volonté. N’oubliez pas que l’alcoolisme est une véritable maladie dont il est très difficile de s’affranchir car la consommation chronique d’alcool crée une dépendance à la fois psychique et physique. En matière d’alcoolisme, comme pour bien d’autres affections, mieux vaut donc prévenir que guérir.

     Dr Corinne Tutin

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