Evaluation n°4

Texte
 

Comme la plupart de ces enfants qui naquirent dans le conflit, la guerre fascinait Antoine. Ayant fait le siège de ses jeunes années, elle hanterait toutes les autres. Il l’ignorait bien sûr et se donnait tout entier à sa curiosité, grappillant les informations qu’on lui cachait. La guerre est la pire des choses, répétait Félicité sans arrêt. Lorsque tu es né, nous étions les plus heureux du monde, et c’était la paix en Europe. Ce que lui disait sa mère ne changeait rien à son enthousiasme intérieur. Au contraire : il comprenait encore mieux que ce moment était exceptionnel. S’il avait eu des camarades, il aurait été capable de se vanter : moi, mon père est mort à Verdun ! Et il a été décoré ! Bien qu’on lui racontât peu de choses, il entendait parler et se faisait ses idées. Il passait de grands moments à jouer avec le petit canon en bois que lui avait offert Julia avant de mourir. Trois boulets, bleu, blanc, rouge dont les couleurs s’usaient sur le sable de la cour où ils étaient tirés et tirés encore. Feu ! disait le garçonnet. Quelle idée, ce cadeau ! pensait Félicité, mais elle souriait dans sa mélancolie. Quand il jugeait que sa mère était bien disposée, Antoine venait la questionner. Dis, maman, qu’est ce qu’ils font les soldats à la guerre ? Félicité essayait de répondre. Elle ne disait pas à son fils qu’elle n’en savait rien. D’ailleurs, elle ne se l’avouait pas. Elle ne voulait pas que sa haine de la guerre eût l’air de reposer sur une ignorance. Ils se cachent, ils tirent avec leur fusil, puis ils vont se reposer, répondait-elle sans passion, comme avec dégoût. Ensuite le garçon imitait ces soldats imaginaires qui ne mouraient pas. Comment son père avait-il fait pour se faire tuer ? Il ne se posait pas la question.
Julia : mère de Félicité.
ALICE FERNEY, « Dans la Guerre »Acte sud, 2003.
 

I- LANGUE & COMPREHENTION :
1- Complète ce tableau : (2pts)
Auteur
Titre de l’oeuvre
Edition
Année

2- Propose un titre convenable à ce texte : (1pt)
3- Réponds par « vrai » ou « faux »: (2pts)
Vrai
Faux
Le narrateur habite Verdun où son père a été décoré.

S’il avait eu des amis, Antoine aurait été capable de se vanter.

Sa mère lui avait fait cadeau d’un canon en bois que sa grand-mère déteste.

Antoine est né dans le conflit, la guerre le fascinait.

4- Quels liens familiaux relient les personnages de ce texte ? .(1pt)

5- Que pensent les deux femmes de la guerre ? Justifie d’après le texte. .(1pt)
Je justifie ma réponse :
6- Que penses-tu de la guerre ? Justifie par des arguments convaincants. (1pt)

7- Complète le tableau suivant : (1pt)
Mot (souligné dans le texte, deuxième ligne)
Nature (1/4)
Fonction (1/4)
A qui ce motse  réfère-t-il dans le texte ? (1/5)

8- Complète le tableau suivant :
Verbes /Modes/ Temps/ La personne de conjugaison
naquirent→
Ayant→
Es né →
Avait eu→ 
Aurait été→
9- Dégage du texte une phrase simple et une complexe et justifie ta réponse : (2pts)
a. Une phrase simple :
Je justifie ma réponse :
b. Une phrase complexe :
Je justifie ma réponse :
10- Relève dans le texte : (1pt)
a- un pronom relatif  b- un adjectif possessif c- un pronom réfléchid- une préposition
 

III/ PRODUCTION ECRITE : (8pts)
 

Raconte le souvenir d’un cadeau familial que tu as un jour reçu et qui t’a le plus marqué.
Pour réussir ta tâche, utilise :
 Les temps du récit ;
 Un schéma narratif ;
 Quelques expressions de sentiment ;
 Ponctue ton récit, emploie des phrases courtes ;
 15 lignes au maximum.